Plantes à éviter en cas de cancer hormono-dépendant
Lorsqu’on a, ou on a eu un cancer hormono-dépendant et en cas d’antécédent familial, il convient de prendre certaines précautions avant d’avoir recours à la phytothérapie. En effet, certaines plantes peuvent montrer des effets boosteurs sur une tumeur, interférer avec un traitement de chimiothérapie ou encore provoquer des hémorragies.
Qu’est-ce qu’un cancer hormono-dépendant ?
Il est en premier lieu nécessaire de comprendre le fonctionnement d’un cancer hormono-dépendant.
On dit également que le cancer est hormonosensible.
En effet, dans ce type de cancer, les hormones ont un rôle dans la multiplication cellulaire, les cellules cancéreuses étant sensibles aux hormones.
Chez les femmes, les principaux cancers hormono-dépendants sont les cancers du sein, de l’ovaire, de l’endomètre, de la thyroïde et d’origine neuro-endocrines.
Ils sont stimulés par les hormones sexuelles féminines, notamment les œstrogènes, synthétisées par les ovaires.
Chez les hommes, le cancer de la prostate est stimulé par la testostérone, fabriquée par les testicules.
Les cellules cancéreuses montrent une sensibilité particulière aux hormones, car elles contiennent à leur surface ou dans leur noyau, un nombre anormalement élevé de récepteurs spécifiques, stimulant ainsi la multiplication et la croissance des cellules cancéreuses ainsi que l’amplification de la tumeur.
80 % des cancers du sein sont hormono-dépendants.
Les plantes phyto-hormonales
Les plantes phyto-hormonales ne renferment pas de véritables hormones, elles contiennent des substances, précurseurs d’hormones humaines, qui leur permettent d’agir de la même façon, d’où leur nom de plantes hormone-like.
L’organisme va fabriquer à partir de ces substances les hormones dont il a besoin.
Seulement ces plantes contenant des phyto-œstrogènes n’ont pas forcément d’action.
En effet, c’est l’organisme qui décide en fonction de sa complexité et de ses besoins, s’il fabrique ou pas l’hormone à partir du précurseur.
Il existe des plantes œtrogènes-like comme le soja, le houblon, la réglisse, la sauge, le trèfle rouge ou encore le cimicifuga ; des plantes progestérone-like comme le yam, le gattilier, le grimil ou encore l’alchémille ; des plantes testérone-like comme l’ortie et le tribulus.
L’ensemble de ces plantes seront déconseillées en cas de cancer hormono-dépendants.
Un certain nombre de plantes possèdent donc des molécules végétales dont la structure chimique est proche des œstrogènes, on les appelle des phyto-œstrogènes ou œstrogènes-like.
Il existe trois grandes familles de plantes phyto-œstrogènes, les isoflavones, les lignanes et les coumestrames.
Le soja et ses dérivés contiennent un nombre élevé d’isoflavones.
On trouve des lignanes dans les fruits, légumes, céréales complètes, baies, graines de lin …
Les coumestrames sont présentes dans les légumineuses, le brocoli, la luzerne, le trèfle.
Il existe encore actuellement de nombreuses controverses sur les potentiels bénéfices ou effets négatifs de ces plantes.
Le lin bénéficie d’un statut particulier, il ne serait pas assimilé par la circulation sanguine, mais métabolisé dans l’intestin, entrainant ainsi une plus faible affinité avec les récepteurs aux œstrogènes. Il aurait même des propriétés anticancéreuses. (source: www.richardbeliveau.org).
Les graines de lin, contrairement aux autres plantes phyto-œstrogéniques pourraient être utilisées dans les cas d’antécédents de cancer hormono-dépendant. (source: dumas.ccsd.cnrs.fr)
Il convient, en l’absence de preuves scientifiques validées, en cas de cancer hormono-dépendant, d’observer la plus grande prudence et de demander l’avis de son médecin traitant avant de consommer des compléments alimentaires à base de plantes.
Les plantes formellement déconseillées en cas de cancer hormonosensible
Le soja, riche en phytœstrogènes est à éviter par principe de précaution, il est en effet difficile de se faire une idée en raison de la disparité des informations.
Il convient de faire la différence entre le soja alimentaire et issus de compléments alimentaires ou d’extraits de plantes.
Ces derniers pourraient diminuer l’efficacité des traitements et booster la tumeur.
La sauge, comme le soja possède des propriétés œstrogènes-like et est à éviter en cas de cancer hormono-dépendant.
Le thé vert, pourtant recommandé en prévention, n’est pas indiqué en cas de chimiothérapie.
En effet il contient des antioxydants et peut à ce titre diminuer les effets de la chimiothérapie.
Il existe aussi de nombreux avis divergents en ce qui concerne les antioxydants.
Certains expliquent que les antioxydants peuvent réduire l’action de certains traitements basés sur l’oxydation.
D’autres pensent que l’action des antioxydants, judicieusement dosés pourraient réduire les effets secondaires et renforcer l’efficacité des traitements médicaux.
La prudence veut que la consommation de thé vert ainsi que tout autre antioxydant soit réservée aux périodes hors traitements.
Le pamplemousse, bien que possédant de nombreuses vertus, contient des substances qui ont la propriété d’inhiber l’enzyme cytochrome P450.
Le rôle du cytochrome P450 est de participer à la détoxification de l’organisme.
En cas de prises répétées de pamplemousse, le cytochrome P450 est inhibé, et les toxines issues de nombreux médicaments, dont les traitements anti-cancéreux, s’accumulent dans l’organisme pouvant provoquer des effets indésirables.
Le millepertuis, plante utilisée en cas de dépression légère à modérée, interfère avec de nombreux médicaments dont les traitements anticancéreux et peut diminuer l’efficacité des traitements.
Le ginkgo biloba, plante fluidifiante et protectrice du système nerveux peut augmenter l’effet toxique des traitements et susciter des problèmes hémorragiques, de même que la vigne rouge, le petit houx et le mélilot.
Le panax ginseng doit être éviter en raison de ses propriétés œstrogène-like, il peut stimuler la croissance des tumeurs des cancers hormonaux.
La gelée royale, malgré des bienfaits reconnus depuis l’antiquité, est à éviter en cas de cancer hormonal, car elle contient des hormones et des facteurs de croissance.
Les huiles essentielles
Il convient d’être extrêmement prudent quant à l’utilisation des huiles essentielles qui peuvent être très toxiques, et de demander conseil à un praticien compétent avant toute utilisation.
La sauge qu’elle soit sclarée ou officinale est à proscrire ainsi que les huiles essentielles de fenouil, anis vert ou étoilé, cajeput, niaouli, raventsare. (Liste non exhaustive).
Lire aussi: Quelles plantes pour diminuer les effets secondaires des cancers hormono-dépendants ?
Article rédigé par Laurence Guillon
Naturopathe
Laurenceguillon.naturo@gmail.com
Tel : 06 07 04 26 76