La maladie cœliaque: traitement naturel par la naturopathie et point complet
Faisons le point
Il y a beaucoup de discours autour du gluten, j’entends parfois parler de « phénomène » de mode », c’est pourquoi il me parait intéressant de m’attarder sur la maladie cœliaque et d’y apporter quelques éclaircissements.
La maladie cœliaque est à la fois une maladie chronique et auto-immune de l’intestin. L’ingestion du gluten entraine une réaction immunitaire de la part de l’organisme. Cette maladie touche en moyenne une personne sur 100 en Europe.
On parle souvent à tort d’une intolérance au gluten, or dans une intolérance, il n’y a pas de réaction immunitaire, c’est pourquoi ce terme ne me semble pas approprié. Voir l’article sur la différence entre les allergies et l’intolérance.
Qu’est-ce-que la maladie cœliaque ?
Dans le cas de cette pathologie, l’ingestion de gluten conduit à une réaction immunitaire excessive et anormale au niveau de l’intestin.
Le système immunitaire va produire des anticorps IgC et IgA anti-transglutaminase.
Cela va entraîner de l’inflammation et détruire petit à petit la muqueuse intestinale et notamment les villosités.
Les villosités sont des excroissances en forme de vague, de 0,1 à 0,8 mm de hauteur, situées sur la surface de la muqueuse, qui multiplient ainsi les possibilités d’absorption de l’intestin.
C’est par là que sont absorbés tous les nutriments, vitamines, minéraux, oligo-éléments…
Or dans le cas de la maladie cœliaque, les villosités étant détériorées, les nutriments sont alors peu ou mal absorbés, même en cas d’alimentation saine et variée, on assiste alors à de nombreuses carences.
Il peut y avoir un facteur héréditaire, en effet un individu possède en moyenne 20 % de chances d’avoir la maladie si un de ses proches en est affecté, mais ce seul facteur ne suffit pas bien sûr.
C’est une maladie auto-immune, c’est-à-dire que le système immunitaire s’attaque à son propre organisme en détruisant la muqueuse intestinale.
Comment se comporte le gluten ?
Comme son nom l’indique, le gluten se comporte comme une colle qui permet à la pâte de lever lors de son hydratation, elle est ainsi plus souple et extensible. Le mot gluten vient du mot latin « glutinum » qui signifie colle. On imagine ainsi plus facilement l’impact de cette substance collante sur la muqueuse intestinale, qui mène à l’atrophie progressive des villosités.
En réalité sont en cause certaines protéines contenues dans le gluten, il s’agit de la gliadine pour le blé, de l’hordéine pour l’orge, de la sécaline pour le seigle.
D’autres facteurs associés peuvent favoriser la maladie, comme le stress, l’environnement ou une perméabilité intestinale déjà installée qui favorise alors la pénétration du gluten au travers de la muqueuse.
Quels sont les symptômes ?
Ils vont être différents suivant l’âge d’apparition :
Lorsqu’elle apparait chez le très jeune enfant, elle occasionne un retard de croissance, l’enfant est chétif, fluet et montre un abdomen gonflé. Il est apathique et souvent tristounet. Ces signes peuvent être accompagnés de douleurs, ballonnements et diarrhées.
Lorsque l’enfant est plus grand, il se peut que la maladie soit plus ou moins asymptomatique, avec un retard de croissance toujours présent, une puberté qui peut tarder, un manque de fer, des douleurs articulaires et des problèmes d’émail dentaire.
Lorsque la courbe de croissance chez un enfant s’arrête et forme un plateau, cela peut être un signe d’appel, il peut être utile de s’interroger et de faire un test.
Chez l’adulte, les signes peuvent être assez variés, diarrhées graisseuses, douleurs intestinales avec ballonnements, nausées, vomissements, asthénie, amaigrissement anormal, anémie ferriprive, douleurs osseuses, crampes, aphte buccaux…
La malabsorption des nutriments est à l’origine de certains troubles, et peut amener à de grosses complications, le manque de fer conduit à l’anémie ferriprive, le manque de calcium et de vitamine D à l’ostéoporose, le manque de B9 peut amener à de l’anémie ou à des fausses couches à répétition chez les femmes…
Comment déceler la maladie cœliaque ?
Pour établir un diagnostic fiable, il faut pratiquer une recherche d’anticorps spécifiques à la maladie et une biopsie réalisée au niveau du duodénum.
Que peut-on faire en naturopathie ?
Le seul traitement actuel consiste en l’éviction totale et définitive du gluten. La mise en place n’est pas facile et nécessite souvent un accompagnement.
L’AFDIAG, association française des intolérants au gluten propose des conseils pour cuisiner et apprendre à lire les étiquettes des produits sans gluten.
On trouve sur le marché de nombreux produits sans gluten, par contre il faut se méfier des produits à base de riz et de maïs dont l’index glycémique est élevé et peut conduire à du surpoids.
Malheureusement les produits sans gluten restent souvent plus chers, la sécurité sociale a mis en place des remboursements pour certains produits, à condition que le malade ait été diagnostiqué par biopsie et qu’il fournisse les documents attestant de sa pathologie.
De nombreux sites et blogs sur internet proposent des idées de recettes sans gluten. De plus en plus de restaurants proposent des menus sans gluten.
Une alimentation anti-inflammatoire est bien sûr préconisée, avec la diminution des produits laitiers, industriels et sucrés, et la consommation d’oméga-3 anti-inflammatoires
Il est indispensable également de réparer la muqueuse intestinale, afin qu’elle remplisse à nouveau son rôle de barrière et que les villosités laissent passer les nutriments indispensables à une santé optimale.
La glutamine va aider au maintien de l’intégrité de la paroi intestinale, le curcuma et le réglisse vont agir sur l’inflammation et procéder à la cicatrisation. Des probiotiques et des prébiotiques seront utiles pour rétablir l’équilibre du microbiote.
Article rédigé par Laurence Guillon
Naturopathe à Lille
Laurenceguillon.naturo@gmail.com
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