Surdité: Symptômes, Prévention, Traitement

Il existe deux formes de baisse d’audi­tion, la surdité de transmission et la surdité de perception (ou lésion du nerf), l’une et l’autre pouvant se combiner et réaliser des formes mixtes très fré­quentes. La surdité de transmission résulte de l’obstruction du conduit auditif externe. Un bouchon de cérumen ou de l’eau dans le conduit sont des formes de surdité de transmission facile­ment traitées. En cas d’otosclérose, l’étrier, osselet en forme d’étrier situé au plus profond de l’oreille moyenne, adhère à la paroi, empêchant la trans­mission normale des sons. Une interven­tion chirurgicale sous microscope per­met habituellement la restauration de l’audition (voir en détail plus bas). Comme on l’a déjà dit, la chirurgie reste sans effet pour les surdités de percep­tion, mais une prothèse auditive bien adaptée peut rétablir une perception satisfaisante des sons chez le malen­tendant.

Outre l’audiomètre, qui mesure avec une grande précision le degré de lésion du nerf acoustique, et le diapason, qui permet de déterminer s’il s’agit d’une surdité de transmission ou d’une surdité de perception, l’otologiste dispose aujourd’hui de tout un arsenal de tests mis au point récemment ainsi que d’un équipement électronique très sophis­tiqué lui permettant de situer avec exactitude n’importe quelle tumeur ou lésion.

Surdité de transmission

Les personnes atteintes de cette forme de surdité ont tendance à parler beaucoup plus bas que la normale car la conduction osseuse des sons de leur propre voix s’effectue à une amplitude élevée.

Le médecin détecte la surdité de transmission grâce aux vibrations émises par un diapason placé tout près de l’oreille. Si le son est mieux perçu sur l’os, il s’agit d’une surdité de transmission. (La Table 7, en troisième partie, décrit une série de tests à pratiquer chez soi.)

Outre la présence d’un bouchon de cérumen ou d’eau dans le conduit auditif, ou bien la fixation de l’étrier sur la paroi interne de l’oreille en cas d’otosclérose, certaines maladies entraî­nent des surdités de transmission : l’otite moyenne, la mastoïdite, l’obstruction de la trompe d’Eustache (effet secondaire du rhume de cerveau), les furoncles ou les grosseurs du conduit auditif.

A propos des prothèses auditives, il faut distinguer celles qui agissent sur la conduction aérienne des sons et celles qui agissent sur la conduction osseuse. Les premières sont placées dans l’oreille, les secondes derrière, contre l’os. Elles ne font que compenser les anomalies de l’audition mais ne la restituent jamais dans son état normal.

Une prothèse auditive doit toujours être prescrite par un otho-rhino-laryn- gologiste ou un audioprothésiste exer­çant dans un institut spécialisé ; sa marque de fabrication doit être fiable. Chaque surdité représente un cas parti­culier nécessitant une analyse fine et détaillée qui ne peut être menée que par un spécialiste. Lui seul est en mesure d’établir le meilleur diagnostic. Les appareils vendus à des prix « défiant toute concurrence » ou dont on vante « l’extraordinaire discrétion » se sont tous révélés être du gaspillage d’argent.

Surdité de perception

Les personnes atteintes d’une surdité de perception par lésion du nerf ont tendance à parler plus fort que la normale afin de compenser leur propre voix qui leur parvient très affaiblie. Elles restent sourdes aux fortes intensités, ne distinguent pas les sons tels que p, k, t ou g dur, mais perçoivent normale­ment les autres sons, si bien que tout discours demeure inintelligible pour elles, dans la mesure ou elles le reçoivent de manière déformée : le mot « tail­leur », par exemple, est perçu comme « ailleurs », «serre » comme « faire ». L’audition par téléphone n’est pas meilleure car la conduction osseuse des sons est encore plus altérée que la conduction aérienne.

Les causes d’une surdité de percep­tion sont les suivantes :

  1. La perception répétée de sons de forte amplitude dans un environnement pollué par le bruit, ou une unique explosion, soudaine et violente.
  2. La presbyacousie, ou surdité de la sénescence, qui représente 60 p. cent de toutes les formes de surdité et pour laquelle il n’existe pratiquement pas de traitement.
  3. Un coup sur l’oreille qui peut provo­quer une lésion définitive du nerf acoustique.
  4. Un traumatisme crânien dont la violence a entraîné la perte de conscience (commotion cérébrale). La surdité est alors le fait d’une lésion cérébrale irréversible.
  5. Certaines drogues, ou certains médi­caments telle la quinine (l’audition peut être recouvrée après ia désaccoutu­mance). La streptomycine ou d’autres antibiotiques, comme la gentamicine récemment mise sur le marché, peuvent avoir des effets secondaires sur le nerf acoustique, en particulier en cas de dysfonctionnement rénal. Un abus d’as­pirine ou autres salicylates chez des sujets sensibles à ces substances entraîne une baisse d’audition et des bourdonne­ments d’oreille. L’arsenic et le mercure sont des poisons violents pour l’orga­nisme et atteignent aussi les facultés d’audition. L’alcoolisme provoque sou­vent la surdité. La mescaline (peyotl) entraîne une distorsion des sons et des hallucinations auditives.
  1. L’athéro-artériosclérose peut entraî­ner une presbyacousie due à une mau­vaise irrigation sanguine du nerf acoustique.
  2. La surdité est parfois un symptôme de la maladie de Ménière, des tumeurs du cerveau et de celles du nerf acoustique.
  3. La surdité congénitale est la plupart du temps une suite de la rubéole contractée par la mère pendant les trois premiers mois de la grossesse. Ce risque de surdité pour le nouveau-né est si élevé qu’il devrait être naturel d’interrompre systématiquement la grossesse.
  4. Parmi les autres causes d’une surdité de perception, il faut mentionner le recours aux forceps pendant l’accouche­ment, l’incompatibilité du facteur Rhésus et les complications de maladies telles que la syphilis, la méningite, les oreillons, la rougeoie, les infections à streptocoques, l’anémie, la leucémie.