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Sophrologie et Cancer : maintenir l’observance thérapeutique

Par Fériel Berraies Sophrologue Certifiée RNCP ( formée à l’IFS Paris) spécialisée dans l’accompagnement des malades atteints du cancer.

Selon l’Inca en 2015, 385 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en France Métropolitaine. Par ailleurs, 1 homme sur 2 et 1 femme sur 3 aura un diagnostic de cancer avant ses 85 ans.

Sophrologie et cancer

La demande d’accompagnement en Sophrologie dans le cadre du  cancer est très forte et elle peut être de deux natures :

  • Soit c’est une démarche spontanée, le malade vient tout seul et veut se faire aider : il  sera au départ volontaire, combattif.
  • Soit il viendra au travers d’une démarche conseillée, il est alors référé par son médecin.

Très souvent, il sera soit  très en attente de « solutions miracles » ou à l’inverse, sceptique sur les solutions proposées. Ce dernier comportement est souvent lié au fait que la sophrologie est souvent proposée quand les effets secondaires du traitement sont importants ou que la personne a de la difficulté à supporter la maladie.

Le malade au fur et à mesure des traitements et de leurs effets secondaires, est  souvent découragé épuisé et refuse de croire que la  sophrologie peut agir sur un bien être (croyances limitées à son état de santé et à la maladie)

Dans les 1ers temps de l’accompagnement, il est donc possible d’entendre des demandes irréalistes comme vouloir guérir sans traitement allopathique ou observer une difficulté à lâcher priser et noter une absence d’entrainement sophrologique. Ce dernier « sentiment de découragement » s’estompe généralement rapidement, dès que les premiers bienfaits de la méthode se font sentir (baisse des nausées diminution de l’anxiété, regain d’énergie etc.)

Les  grands axes sur lesquels la Sophrologie travaille englobent divers protocoles dont celui relatif à « l’acceptation de la maladie »  pour cela, accepter la maladie signifie entre autre, savoir « gérer ses émotions et rester déterminé » pour continuer à adhérer à l’observance thérapeutique.

La Sophrologie intervient en tant que soin de support (ne se substitue pas aux traitements en cours ou à un quelconque autre suivi)

Les soins de support ou traitements de confort ont pour vocation d’amener au malade du cancer une meilleure qualité de vie selon l’Inca INSTITUT NATINONAL DU CANCER, ils se définissent comme l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie, conjointement aux traitements oncologiques.

Largement abordés dans le dernier plan cancer 2014-2019 édité par le Ministère des Affaires Sociales et de la santé, la présentation des soins de support a été intégrée au processus du dispositif d’annonce de la maladie.

Les soins de support permettent une prise en charge globale et apportent une aide sur les plans psychologiques, physique et social et économique. Pour cela, ils tentent de diminuer les symptômes et les conséquences de la maladie et les effets secondaires des traitements

Ils peuvent être proposés pendant et après les traitements et s’adresse également aux proches du malade quand cela est nécessaire.

Depuis quelques années, les médecins proposent la sophrologie comme technique d’accompagnement possible dans le cadre de ces soins de support.

De nombreuses études  démontrent en effet les effets bénéfiques de la relaxation et de la visualisation positive sur les effets indésirables de la chimiothérapie (nausées et vomissements), des symptômes psychologiques de la maladie (anxiété, dépression, colère, etc.) et le fonctionnement optimal du système immunitaire ont été démontrés

L’efficacité de la Sophrologie et ses larges champs d’application permettent à la personne atteinte du cancer de redevenir actrice de  «  son mieux vivre les traitements » et d’améliorer sa qualité de vie dans les différentes périodes de la maladie.

Pourtant… après le choc du diagnostic, le choc des traitements

L’annonce d’un diagnostic de cancer engendre toujours un changement de statut important.

La personne perd son statut de « bien portant » ou en rémission à celui de « malade ». Dans les deux cas elle  doit faire le deuil de son bon état de santé pour pouvoir affronter la maladie

Certains malades sont persuadés que d’autres traitements sont possibles et refusent les propositions de traitement, ils cherchent d’autres avis et propositions.

D’autres les refusent « de toute façon ça ne sert à rien » je mourrai quoi qu’il arrive »…

Les malades ont des représentations négatives sur les traitements et craignent les effets secondaires, et la dégradation de leur état

La confusion entre la maladie et les effets secondaires, la maladie étant associée au traitement et non au cancer, peut amener à abandonner l’observance thérapeutique.

L’Observance thérapeutique

L’Observance thérapeutique est la capacité pour le malade à prendre son traitement et à suivre les différentes recommandations (faire un régime, arrêter de fumer ou de boire, faire de l’exercice etc.)  Prescrits par son médecin. C’est une condition essentielle pour que le traitement puisse être efficace et permettre au malade de guérir.

L’observance thérapeutique demande en effet, une adéquation entre le comportement et la capacité à gérer le traitement jusqu’au bout.

Pour une observance thérapeutique maintenue, il est nécessaire que le malade adhère au traitement et aux recommandations prescrites (adhésion thérapeutique)

En effet, l’intensité et le nombre des effets secondaires, le cout financier, l’impact social et les bénéfices apportés par ces prescriptions conditionnent leur suivi.

La personnalité du malade (contrôlant,  rebelle, etc) et son état psychologique (anxiété, dépression etc) contribuent également à assurer ce comportement.

Les difficultés auxquelles sont confrontées les malades, sont diverses et variées : elles touchent l’individu dans sa globalité :  impactant à la fois son physique ( douleur, fatigue, troubles physiologiques, ablations etc.) son état émotionnel ( angoisses, tristesse, désespoirs etc.) ses capacités cognitives ( troubles de la mémoire, de la concentration etc.) sa perception de lui (image de soi dégradée, perte de contrôle et d’autonomie etc.) ses relations sociales ( famille, amis, collègue, personnel soignant etc.) mais aussi ses valeurs existentielles et ou spirituelles ( sens de la vie, de la maladie, aspirations religieuses ou philosophiques, etc.)

La durée et l’intensité de ces difficultés étant généralement corrélées à la durée des traitements, il est courant d’observer une perte d’adhésion thérapeutique après quelque temps.

Le malade remet en cause son traitement et n’a plus envie de le suivre.

Lorsqu’il décide, sans accord médical, de suspendre son traitement, le malade peut avoir l’illusion durant les premiers jours, d’aller mieux. Cependant, si ce manque d’observance thérapeutique perdure dans le temps, il anéantit les effets bénéfiques du traitement et permet au cancer de se développer à nouveau. Le malade détruit alors ses probabilités de guérison.

En dehors de la problématique du ou des traitements, les conséquences physiques ou psychiques du diagnostic d’un cancer ou de sa récidive impactent l’état de bien être de la personne dans sa vie de tous les jours.

Il s’agit ici de faire le « deuil «  de son bon état de santé. Et accepter la perte de cette santé qui peut être parfois définitive. Il lui  faut aussi « supporter et ou accepter les traitements » et leurs effets secondaires.

Il faut pour le « client » dépasser la tristesse au quotidien ou la douleur de cet état de fait, mais aussi résister aux traitements.

Le protocole pour l’observance thérapeutique est un protocole d’accompagnement d’un traitement médical, car il permet à la personne de mieux gérer ses effets secondaires et de participer activement à son « mieux être » durant les différentes étapes de la maladie.

Ce protocole a pour objectif d’amener la personne souffrant d’un cancer à suivre facilement son traitement. Pour cela, elle doit apprendre à évacuer ses croyances négatives, gérer les effets secondaires et valoriser les traitements.

Par ailleurs, un Protocole de Préparation mentale peut aussi être proposé pour anticiper un examen, un soin ou un acte chirurgicale afin d’optimiser le potentiel physique, mental et émotionnel de la personne malade. Cet accompagnement lui permet alors de vivre sereinement l’intervention médicale.

Quelles sont les demandes possibles ?

«  Ne plus redouter le traitement » ou  «  croire en l’efficacité du traitement » ou encore,  «  retrouver la combativité »

Objectif de l’accompagnement en Sophrologie  ?  Suivre facilement le traitement !

L’observance thérapeutique est le suivi du traitement et des recommandations prescrites

Le malade est souvent confronté  à certaines difficultés lors de l’observance du traitement

  • Physique : nausées, douleur, fatigue
  • Emotion : stress, peur, angoisse, dépression
  • Capacités cognitives : difficulté de la mémoire et de la concentration
  • Difficultés relationnelles : s’isole, se protège
  • Réactions existentielles ou spirituelles : pour lui tout est joué et cela impacte sur sa vie
  • Difficultés financières : traitements budgétivores

Durant ce Protocole relatif à l’observance thérapeutique, le sophrologue va essentiellement travailler sur les points suivants dans des séances incontournables :

1)  Chasser les croyances négatives pour se transformer

2) Mieux gérer les effets secondaires pour modifier les ressentis, mais si cela n’est pas encore « maitrisé » on peut encore ajouter une autre séance sur la douleur

3) Valoriser le traitement pour  aider le client à prendre conscience de l’évolution de ses perceptions sur le traitement

 

Contacter Fériel Berraies:

mail: fbsophro@gmail.com