Protection des conduits du mamelon de la femme en médecine traditionnelle chinoise

La prophylaxie inclut les soins de propreté du sein dans la protec­tion des «orifices» (conduits galactophores). Il serait fastidieux d’en­trer dans le détail des complications mammaires. La protection de l’utérus englobe l’hygiène de la grossesse et la prévention du cancer.

La protection des conduits du mamelon n’échappe pas à cette règle.
La mastite aiguë (abcès du sein) au cours des suites de couches peut être caractérisée par la poussée fébrile et l’infection puerpérale. Elle pose le problème de l’application des antibiotiques qui n’est pas toujours satisfaisante.

On ne doit pas conclure nécessairement à un syndrome infectieux. L’engorgement mammaire a été traité, en 1973, à l’hôpital des Ouvriers, Paysans et Soldats de Pékin à l’aide des gousses du févier, fruits du Tsao-kiao, Gleditsia ojjicinalis Hemsley (Leguminosae). Principaux lieux de production : le Sseu-tch’ouan et le Chan-tong.

Les gousses sont réduites en poudre et macérées dans de l’alcool à 75 %. La pâte ainsi obtenue est placée sur les seins pen­dant douze heures. En cas de fièvre, on prescrit une décoction de Ma-houang (Ephedra sinica Stapf.).

L’acupuncture s’adresse à l’insuffisance de lait de la mère comme au nourrisson ne pouvant téter : puncture du point Yang-kou (point n° 5 du méridien de l’Intestin Grêle sur la face postérieure du poi­gnet). Le Chao-tso (point n° 1 du méridien de !’Intestin Grêle, en arrière de l’angle unguéal interne du 5′ doigt) traite l’hypogalactie; et le Chan-tchong (point n° 17 du méridien Conception), sur le ster­num, est conseillé contre la mastodynie (point douloureux au niveau du sein).
L’allaitement naturel est, en Extrême-Orient, exceptionnel par sa durée. C’est ainsi que la mère témoigne son amour à son enfant, et c’est également grâce à ce mode d’alimentation que les nourrissons ont les meilleures chances de survivre. La thérapeutique chinoise est dominée par les méthodes traditionnelles et les considérations extra­médicales.
La découverte du système chinois constitue pour un Occidental plus qu’une expérience : un choc révélateur.

A. Minkowski affirme en 1975 : « J’y découvris un nouveau sens à la médecine: celui d’assurer le maximum de soins disponibles, nécessaires à la préser­vation de la santé. Je compris alors pourquoi la France et les États­ Unis d’ Amérique, pays de haut niveau économique, n’occupaient pourtant qu’un très piètre rang, le treizième, en matière de mortalité périnatale (enfants mort-nés et morts dans la première semaine de la vie). C’est qu’en dépit de démarches scientifiques, la médecine y reste élitiste.
« Il est indispensable à un Occidental de comprendre qu’en Chine, la protection de la santé de l’individu fait réellement partie intégrante du programme politique de ce pays. Une grande partie du budget de l’État est consacrée à ce plan. Mais, plus encore, une énorme place est faite à l’éducation du peuple, averti du bien précieux que constitue la santé, et instruit d’avoir à prendre en charge lui-même ce programme. Toute la politique chinoise est fondée sur le principe compter sur ses propres forces.»

L’efficacité de la prévention repose en effet sur l’expérience de la médecine traditionnelle, qui n’est absolument pas élitiste.