Fluor: danger ?

Le FLUOR (n. m.) est un corps simple existant dans la nature, généralement sous forme de fluorure de calcium, et un des composants des tissus durs de l’organisme (os, dents, cartilages).
Lorsqu’il y a carence en fluor, les dents sont plus vulnérables à la carie. Au contraire, l’absorption excessive (fluorose) entraîne des perturbations dans la structure des dents (émail tacheté, darmous). A haute dose, le fluor entraîne une intoxication qui peut être mortelle. Altérations dentaires et toxicité ne peuvent apparaître si la teneur en eau de bois­son se maintient aux alentours de 1 mg par litre.

Prophylaxie de la carie dentaire par le fluor

Diverses expériences ont montré que la carie dentaire était rare dans des régions où la teneur en fluor de l’eau de boisson était optimale. On a cherché à introduire le fluor dans l’alimentation soit par l’eau de boisson, soit par ingestion sous forme de poudre d’os finement pulvérisés (en combinaison avec du calcium et du phosphore), ou encore par inges­tion sous forme de comprimés de fluorure de sodium ou de fluorure de calcium,
Il est possible également de l’introduire au niveau des tissus dentaires sous forme de bains de bouche par solutions acides contenant l p. 1 000 de fluorure de sodium, et sous forme de dentifrices fluorés de formules variées ; dans ce cas, le fluorure de sodium est transformé in situ en fluorure de calcium, insoluble et inoffensif, car peu assimilable.

Toxicologie du fluor: danger

Le fluor est toxique, ses déri­vés sont plus ou moins nocifs smvant qu’ils sont de nature minérale ou organique, et sous forme liquide ou gazeuse. Le fluor, ses dérivés gazeux et les vapeurs d’acide fluorhydrique sont des caustiques puissants ; ils causent des ulcérations des yeux et du nez, et surtout un œdème du poumon nécessitant un traitement urgent (v. GAZ) ; la concentration maximale supportable est de 0,1 partie par million pour le fluor et de 3 parties par million pour l’acide fluorhydrique. Ses dérivés minéraux (acide fluorhydrique, fluorure de sodium, fluosili­cates) entraînent, en cas d’intoxication aiguë, une hypocalcémie et un blocage grave de cer­tains enzymes ; leur ingestion occasionne des douleurs abdominales accompagnées de vomis­sements, des convulsions, un collapsus ; leur contact avec la peau ou les yeux provoque des brûlures très profondes et graves.

La dose mortelle de fluorure de sodium est de 2 à 4 g pour un adulte. De plus, l’acide fluorhydrique est un caustique puissant pouvant causer un état de choc, une perforation digestive, un œdème de la glotte et, plus tard, une sténose œsophagicnne. Les insecticides, raticides et pré­parations ménagères antirouille contenant de tels produits sont donc très toxiques. En cas d’intoxication, avant même l’hospitalisation d’urgence, il y a intérêt à faire boire itnmé­diatement des sels de calcium, et il est bon de savoir que c’est la seule intoxication où l’absorption de lait soit utile. L’intoxication chronique par le fluor entraîne une altération de l’état général et des atteintes osseuses s’accompagnant de douleurs et de modifica­tions rndiologiques. Le principal dérivé orga­nique du fluor est le fluoroacétate, employé comme raticide ; il perturbe également l’action des enzymes et produit une accumulation d’acide fluorocitrique ; cliniquement, il fait apparaître des troubles digestifs de survenue rapide, des convulsions et des troubles du rythme cardiaque, souvent responsables de mort. La dose mortelle est d’environ 0,10 g; l’ester monoacétique du g!ycérol aurait un rôle antagoniste. Le fluoroacétate ne cause jamais d’intoxication chronique.