empathie

Empathie: l’amour pour l’autre vous sauvera…ou pas…

Dans un monde de plus en plus impersonnel et individualiste, où le profit et le capital tuent à petit feu l’essence de notre humanité et de notre planète, difficile de garder cette profession de foi.

Je suis née avec cette vocation, ce chemin de vie, cet arbre de vie où, d’une dette affective, d’une carence viscérale alliée à mon hypersensibilité, j’ai développé l’essentiel de mon être tout entier.

Eponge d’amour et d’émotions

Je suis une éponge à émotion, et depuis petite, je savais qu’elle était ma voie : défendre la veuve et l’orphelin, mon parcours d’humaniste et d’activiste l’attestent encore et toujours, mes recherches pour l’enfance et les femmes dans les conflits armés viennent couronner ma casquette de thérapeute.

Faire le lien entre toutes ces vocations en cultivant l’empathie est devenue ma religion.

Quand je vois quelqu’un souffrir, je ne peux m’empêcher de souffrir avec lui.

Je suis alors dans l’incapacité de réfléchir, ni même d’agir, je me sens submergée par l’émotion, jusqu’aux larmes parfois.

Empathie, comprendre les codes d’un lien affectif

Empathie = compréhension de l’autre. Cela signifie essentiellement, “ressentir en dedans”.

Le mot est formé de en-, qui signifie « dedans », et de pathein, souffrir, éprouver, sentir.

Un pathos grec, ce qu’on éprouve, endure, subir, le sentiment.

Il est précédé du préfixe em, variante de in : dans, l’EMPATHIE c’est le fait de ressentir les sentiments de quelqu’un, de s’identifier, …

Einfühlung : sentiment, sensation, éprouvé(e) de l’intérieur, à l’intérieur.

L’empathie consiste à identifier les émotions et sentiments de l’autre, mais pas du tout à les ressentir à sa place. Dans ce processus, pas de jugement pas de culpabilisation, on se met à la place de l’autre et on essaye de comprendre.

La personne qui se sent alors écoutée, acceptée entendue est à son tour en mesure de rendre cette empathie.

C’est l’un des principes fondateurs de la Communication Non Violente mise au point dans les années 70 par Marshall Rosenberg.

Trouver le juste milieu émotionnel n’est pas une mince affaire.

Je l’ai appris à mes dépens en tant qu’humaniste et aussi en tant que thérapeute, comment ne pas se laisser submerger par la souffrance de l’autre… ?

L’empathie que nous ressentons – nous les thérapeutes (ou les soignants) – envers nos patients peut finir par nous envahir avec tous les sentiments négatifs associés.

Il faut donc trouver le juste milieu pour ne pas sombrer dans la détresse empathique.

Si l’on est trop dans la distanciation comme nous l’impose nos métiers, on peut sembler trop froid, avec le risque d’augmenter la souffrance de l’autre.

L’équilibre réside dans notre capacité à mettre en sourdine notre propre point de vue tout en décodant ce que l’autre est en train de vivre pour l’aider à faire ses propres choix.

Il faut beaucoup d’écoute et de tempérance pour accepter l’émotion de l’autre sans analyser ou juger, et implicitement comprendre ce que cela peut provoquer en nous : parfois l’autre est notre miroir et cela peut réveiller en nous des ressentis (jalousie, peur de la mort, peur de la douleur, besoin d’être aimé…)

Aider la distanciation émotionnelle de l’autre commence par accepter d’abord la nôtre !

Pour aider l’autre à ne pas rester prostré dans son émotion, pour l’aider à prendre du recul, il faut éviter de plonger et de nous perdre dans sa propre émotion, et accepter l’émotion de l’autre. Il faut essayer de garder du recul car il est inutile de  tenter de « faire disparaître » l’émotion de l’autre. Celui-ci attend plus d’être entendu, compris, qu’on lui propose les différents choix qu’il pourrait prendre.

La physiologie joue aussi un rôle émotionnel

Physiologiquement parlant, notre réseau de neurones miroir nous envoie automatiquement l’information de « vivre » l’émotion de l’autre. Comme pour toute réponse émotionnelle, pour ne pas rester dans un circuit automatique « reptilien », la connection avec les autres aires cérébrales par la réflexion du cortex pré-frontal peut donner une réponse créative à la situation.

En Sophrologie, nous parvenons à trouver des alternatives à la mauvaise gestion des émotions

C’est un travail que nous, thérapeutes, pouvons proposer, en aidant le consultant à cibler et à comprendre la nature de son émotion, à en analyser l’impact sur son quotidien.

Nous pouvons ainsi l’aider par des voies alternatives de comportements. Cela permet aussi d’ouvrir de nouvelles réponses neuronales possibles.

Le recentrage et la bienveillance sont la clé

Apprendre à se centrer, à ressentir ses propres besoins, à écouter l’autre sans jugement permettent donc de choisir la sympathie ou l’empathie envers l’autre et de se mettre à sa juste place…dans son environnement et dans le monde.

La bienveillance est une valeur noble.

Si elle bien dosée, elle renforce notre équilibre intérieur et notre détermination courageuse et aimante à aider ceux qui souffrent.

L’empathie doit être mesurée pour ne pas s’abandonner à une forme de fatigue, de détresse voire de découragement.

L’amour et la bienveillance ne doivent pas détruire ni user. Il faut savoir ne pas dépasser certaines frontières, afin de continuer à réparer l’autre sans se détruire.

La bienveillance, l’amour, la compassion, sauveront le MONDE !

 

Article rédigé par Fériel Berraies

Sophrologue certifiée RNCP avec 7 spécialisations
(cancer, sexualité, enfance, adolescence, personnes âgées, périnatalité,entreprise)
Membre de la Chambre Syndicale de Sophrologie
Membre de la Chambre Syndicale des métiers de la Naturopathie
Hypnothérapeute, en formation en Naturopathie
Prix Sanitas de l’innovation santé à Monastir Tunisie en 2018
Prix UFA 2015 à Bruxelles
Site: www.feriel-berraies-thérapeute.com
Lui écrire: fbsophro@gmail.com