hypersensible

Accompagner un enfant hyper sensible par la thérapie bréve

Par Fériel Berraies

Souvent dans sa bulle, à l’écart du monde, votre enfant hyper sensible vit souvent en retrait.  Comme s’il avait besoin de se protéger et de se forger une carapace, pour continuer à être lui-même en accord avec sa vision du monde.

A fleur de peau, un rien le perturbe et ou le fait pleurer,  il est parfois difficile même de lui faire la « leçon » quand c’est nécessaire, tant il se sent vite agressé. Il se met en mode défensive à peine on ouvre la bouche.

En quête d’affection, d’amour et de reconnaissance, il est souvent enclin à s’oublier facilement et déjà à l’école ou dans ses relations interpersonnelles, il a du mal à s’affirmer, à dire non, de peur de blesser les autres « et de ne plus être aimé ».

Très généreux, il donne plus qu’il ne faut, voulant avant tout faire plaisir et se faire aimer.

Rêveur avec un monde imaginaire débordant, il s’invente souvent des histoires ou des copains imaginaires, pour se sentir moins seul.

Le psychanalyste italien Saverio Tomasella disait  et je cite « devenir humain est une conquête quotidienne et celle-ci passe par la fierté d’être sensible » ( « hypersensibles, éditions Eyrolles).

Hypersensibilité, qu’est-ce que c’est ?

C’est le fait de ressentir les choses à plus forte dose : sensibilité corporelle (hypersensibilité à la douleur ou aux odeurs par exemple) et sensibilité psychologique (susceptibilité exacerbée).

On voit vite nos enfants ou ados « tirer la gueule » et se renfrogner, dès qu’on tente de dialoguer avec eux, car tout est perçu comme une agression personnelle. Cette « fragilité » des émotions peut être un handicap si on n’arrive pas à la canaliser.

Hypersensibilité: c’est aussi une qualité !

L’enfant hypersensible, deviendra un adulte plus connecté à l’humain. Il aura cette intelligence du cœur et de l’affect qui l’amènera à choisir souvent des métiers ou des vocations centrées sur l’humain. Les enfants et adolescents hypersensibles sont souvent très créatifs. Ils font preuve d’une grande empathie et d’une grande intuition. C’est le signe d’une très grande intelligence émotionnelle. Mais attention, il doit rester dans la mesure et ne pas se laisser happer ou absorber les émotions et les vibrations des autres, surtout quand elles sont négatives.

Mais ce n’est pas toujours le cas.

La Sophrologie à la rescousse

Se mettre dans la peau de l’autre et comprendre la peine de l’autre est une chance, mais cela devient à long terme un fardeau psychologique pour l’hypersensible. Éponge émotionnelle, il lui est parfois difficile de se protéger et de faire barrage pour son écologie propre.

Cette surenchère affective et la propension à l’aide qui peut mettre en danger, doit justement être recadrée et c’est là qu’interviennent les thérapies dites brèves.

La Sophrologie va aider votre enfant à se reconnecter avec lui-même et ses besoins, à s’écouter d’abord avant les autres et à se déculpabiliser.

Beaucoup de souffrance, de solitude voire d’isolement, de culpabilité pourrait ainsi être évitées à votre enfant. Qui va finir par admettre, qu’il a le droit d’exister et d’exprimer son opinion et ses désirs sans « blesser l’autre » car au fond, il se blesse lui avant tout, en reniant sa nature profonde.

Apprendre à se centrer sur ses ressentis corporels et émotionnels est essentiel : comprendre pourquoi j’ai mal, je suis triste, ou en colère ou j’ai peur, c’est essentiel pour l’enfant.

L’enfant hypersensible doit de plus faire avec un cerveau  qui n’est pas achevé ce qui fait que c’est difficile pour lui de maitriser  les émotions. L’enfant ou l’ado ne peut pas, contrairement à l’adulte, relativiser. Cela s’apprend et se fera au fur et à mesure qu’il grandit et qu’il développera ses capacités cognitives.

Comprendre et respecter l’hypersensibilité de votre enfant

D’abord, il est important de ne pas « gronder » ou faire preuve d’impatience, mais davantage d’écouter avec bienveillance votre enfant, sans jugement. L’aider par un accompagnement en Sophrologie ou une thérapie conventionnelle aussi, non invasive mais respectueuse de son écologie morale.

Favoriser les modes d’expression dans la créativité : dessin, peinture, danse, théâtre, écriture ce sont des outils extraordinaires qui permettent de mettre en avant le monde émotionnel de votre enfant.

Le thérapeute, avec le parent, devra aider à la mise en mots des émotions, par exemple avec un tableau avec des smileys, ou un calendrier chinois ou des climats pour écouter sa météo intérieure.

Plusieurs étapes sont nécessaires :

  • Apprendre à reconnaître et à nommer l’émotion sans en avoir peur ou honte permet, la compréhension et la gestion de cette dernière
  • Valoriser la sensibilité de votre enfant qui est une qualité et non plus un défaut
  • Rechercher les causes profondes de cette hypersensibilité qui peut cacher en fait un manque de confiance et une autre souffrance (née d’une étape dans sa vie qu’il a du mal à assumer) et là un travail avec un psychothérapeute et la sophrologie en complément sera nécessaire.

Hypersensibilité non écoutée ou soignée= conduite d’échec

C’est un cas extrême bien sûr, mais il peut être avéré. Si votre enfant a du mal à faire face à l’autre, qu’il se met en échec car il supporte mal de ne pas être le meilleur ou de se tromper, là il faut réagir.

Dans ce cas, l’intervention d’un spécialiste peut s’avérer utile.

La Sophrologie reconnecte votre  enfant ou votre adolescent à son corps et sa respiration. Elle lui permet d’être à l’écoute de sa « météo intérieure » : comment je me sens  ici et  maintenant ? Comment je suis dans mon corps, comment je vois mon corps (miroir) ? Quelle émotion est-ce que je ressens quand je le vois?

Elle permet de prendre la distance, pour observer son émotion avec plus de distanciation et plus de tempérance.

Elle permet de créer l’espace de réflexion et de compréhension pour ensuite atteindre l’acceptation.

Avec la pratique quotidienne, l’assiduité, (le parent devra aussi être impliqué autant que le thérapeute) votre enfant va apprendre à mieux gérer son émotion.

La Sophrologie permet la gestion des émotions, en passant, par l’étape de l’identification, la compréhension et l’acceptation de ces dernières.

Quelques exercices  pour tempérer votre enfant

Apprenez à votre enfant à se poser par la respiration contrôlée

En Sophrologie la respiration abdominale est importante, mais aussi la respiration haute, au niveau de la poitrine. Invitez votre enfant à faire des pauses régulières durant la journée.  Stoppez l’activité en cours, fermez les yeux et sentez que vous êtes en train de respirer. Invitez-le à sentir l’air qui entre au bord des narines et qui ressort. Une respiration consciente qui lui permettra de se recentrer.

Respirer dans une paille pour diffuser le calme

Face à lui, apprenez à votre enfant la respiration qui diffuse  le calme(au contraire de celle qui évacue le stress et qui est plus forte) que vous pourrez lui proposer s’il est particuliérement nerveux et parasité.

Prenez tous les deux une paille, inspirez par le nez puis soufflez tout doucement dans la paille, le plus longtemps possible.  Cet exercice va permettre de centrer son attention, d’abaisser le rythme cardiaque et d’installer un peu plus de calme dans son corps et dans sa tête.

Attention, il est important de voir d’abord avec votre pédiatre et généraliste, s’i l y a besoin ou pas, de voir un spécialiste pour votre enfant ( psychologue, pédopsychiatre) pour écarter toute possibilité d’un trauma, ou d’une souffrance qui pourrait par ex cacher une dépression infantile. N’hésitez pas à voir aussi un psycho motricien. La Sophrologie, elle, se positionne en soin de supplément mais ne peut se substituer aux thérapies conventionnelles.

Par Fériel Berraies Thérapeute

Sophrologue certifiée RNCP avec sept spécialisations :cancer, sexualité, enfance, adolescence, personnes âgées, périnatalité, entreprise. Formée IFS Paris

Retrouvez son site : www.feriel-berraies-therapeute.com

Reçoit à son cabinet sur Ozoir la Ferrière en Seine et Marne