Alimentation : l’équation nutritionnelle
Quels sont les paramètres qui entrent en ligne de compte lorsque vous mangez ? Gustatif, économique, social, culturel, éthique, physiologique… Manger c’est aussi identitaire que physiologique : « Je mange donc je suis » !
Et avec un marketing alimentaire qui ne cesse de nous pousser à faire des choix inadéquats, nous sommes parfois bien découragés, et surtout exaspérés d’être culpabilisés et infantilisés. Résultat ? Nous faisons rarement le plein de micronutriments, vitamines ou minéraux, pourtant essentiels pour notre organisme (1).
Les vitamines et minéraux : acteurs essentiels de notre équilibre
Les vitamines (vitamine C, acide folique…) et les minéraux (magnésium, fer, calcium, zinc, iode…) font partie de la catégorie des micronutriments. Ils dérivent principalement de notre alimentation car ils ne sont pas synthétisés par notre organisme. Ces molécules sont requises en petites quantités mais assurent notre développement vital, la prévention de pathologies et notre bien-être général (2). Et c’est chaque jour de l’année que notre organisme en a besoin pour maintenir son équilibre physiologique.
Sommes-nous à 100% de nos apports en micronutriments ?
Parmi différentes réponses à cette question, vous retrouverez celle de la majorité des chercheurs et médecins en nutrition : « Pas besoin d’aller chercher ailleurs, une alimentation saine et équilibrée fournit l’intégralité des micronutriments dont nous avons besoin ». Mais à l’évidence, cet argument n’est plus qu’une théorie de nos jours. En pratique, ce n’est pas si simple, même avec la plus grande motivation de bien manger. De plus, il n’est pas évident de maîtriser nos niveaux de consommation en micronutriments car cela nécessiterait une parfaite connaissance de la composition de chaque aliment. Par ailleurs, faire analyser son statut en micronutriments à travers un bilan sanguin est loin d’être évident (3).
Situations particulières = besoins particuliers
Ce n’est pas tout. Au cours de notre vie, il existe des périodes de besoins plus importants : sport intense, stress, grossesse, vieillissement… De manière générale, un organisme sollicité est un organisme qui peut être en plus grande demande. La vitamine D et le magnésium illustrent bien ce cas de figure. Bien que nous soyons majoritairement déficients, la couverture des besoins, lors de périodes de développement (enfance, grossesse) ou encore à partir d’un certain âge, est particulièrement cruciale.
Aussi, dans le cadre de régime végétalien (« vegan ») par exemple, on sait que la vitamine B12 n’est quasiment plus consommée en l’absence de produits d’origine animale, la déficience est donc plus facile à anticiper.
Assurer ses besoins en micronutriments : une préoccupation rendue accessible
La science s’est donc penchée sur la solution d’une supplémentation en vitamines et minéraux. Il a été rapporté que la prise, à court et à long terme, de multivitaminiques à des doses dites « physiologiques » (= sans aller au-delà des limites de sécurité) ne présentait pas de danger. Cette prise régulière permettrait de réduire les écarts en micronutriments se creusant au cours du temps entre nos besoins et ce que nous consommons (4). Et la qualité d’un multivitamines dans tout ça ? À la problématique de dose, il faut ajouter une notion importante : celle des minéraux biodisponibles et des vitamines bioactives, c’est-à-dire capables d’être efficacement absorbés et d’agir au niveau de leurs cibles. En résumé, il est nécessaire d’opter pour une supplémentation multivitaminique de bon sens : bien conçue, bien dosée, bien expliquée et bien conseillée.
Multivitamines et prévention, trop beau pour être vrai ?
On le sait, penser à plus tard sans pouvoir constater les effets immédiats n’apporte pas satisfaction à tout le monde, surtout à l’ère du numérique où chaque récompense doit être immédiate. Pourtant, une supplémentation en vitamines et minéraux interviendrait avant tout dans le cadre d’une stratégie d’anticipation (5).
Enfin, la problématique ne repose pas nécessairement sur le fait que notre alimentation soit équilibrée ou pas (même si c’est la première difficulté !). La clé réside dans le fait de prendre conscience que notre adaptation ne peut être parfaite face à nos modes de vie évolutifs. Ainsi, l’être humain ne peut par définition jamais atteindre 100% de ses besoins. La prise quotidienne d’un multi (bien conçu) est une solution potentielle, accessible et sûre (à des doses physiologiques et hors cas particuliers) pour notre bien-être d’aujourd’hui, et surtout de demain.
Sources
1. ANSES Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 (INCA 3). Avis de l’ANSES. Rapport d’expertise collective; 2017; p. 566;.
2. Shenkin, A. Micronutrients in health and disease. Postgrad. Med. J. 2006, 82, 559–567, doi:10.1136/pgmj.2006.047670.
3. Favier, A. Supplémentation et mesure du statut biologique en micronutriments : intérêt en pratique médicale. Médecine Mal. Métaboliques 2009, 3, 467–475, doi:10.1016/S1957-2557(09)73292-4.
4. Biesalski, H.K.; Tinz, J. Multivitamin/mineral supplements: Rationale and safety – A systematic review. Nutrition 2017, 33, 76–82, doi:10.1016/j.nut.2016.02.013.
5. Blumberg, J.; Bailey, R.; Sesso, H.; Ulrich, C. The Evolving Role of Multivitamin/Multimineral Supplement Use among Adults in the Age of Personalized Nutrition. Nutrients 2018, 10, 248, doi:10.3390/nu10020248.