Traitement naturel des champignons et parasites de la peau en médecine traditionnelle chinoise

Les champignons sont les agents de nombreuses maladies, pour lesquelles on recourt, selon les cas, au traitement simple ou au traite­ment combiné. Dans la mentalité traditionnelle, la teigne (Tinea) désignait toutes les affections du cuir chevelu (eczéma, psoriasis, herpès et favus). La prophylaxie enseigne l’isolement des teigneux, la désinfection des vêtements et les soins du corps (lavages et badi­geonnages).
Maladie causée par des champignons microscopiques, la teigne (Tinea capitis) se traduit par une chute prématurée des cheveux. Les plaques « squameuses » (Sien) sont assimilées à l’alopécie.

Les che­veux sont, en fait, engainés dans un manchon blanc qui est constitué de petites spores (microsporons). Cette forme de teigne de la tête (T’eou-sien) est aussi nommée Pai-sien (Sien blanc), allusion à la « gaine blanche». On distingue cette forme blanche (Pai-sien) de la forme jaune (Houang-sien), purulente et nauséabonde qui désigne plus précisément le favus.

Le favus ou teigne favique (Il ouang-sien) est provoqué par un autre champignon, l’A chorion. La Tinea tricho­phytina (teigne trichophytique) (Ts’ien-sien) est due au Trichophy­ton. Les parasites de la peau viennent encore compliquer la situa­tion.

Il suffit de signaler la gale, déterminée par l’introduction au-dessous de l’épiderme du Sarcoptes scabiei (acare de la gale). Son nom chinois est Kiai-sien. Son Histoire a été précisée par J. Théodo­ridès, Maître de Recherche au C.N.R.S. Le « petit ver» de la gale était déjà mentionné dans le traité d’étiologie de Tch’ao Yuan-fang (610). Le terme « gale humide» ( Che-sien) paraît s’appliquer à une dermatose due à un champignon microscopique (Favus?) ou à une mycodermose.

Traitement naturel des champignons et parasites de la peau: Traitement simple

La peau est la porte d’entrée de l’infection. Il est conseillé de la nettoyer. Le traitement actuel prévoit le lavage de la partie malade avec une lotion composée de Siler divaricatum B. et H., de Nepetajaponica Maxim. et d’alun. Il est recommandé d’éviter les savons irritants.
Les solutions aqueuses, les solutions détergentes iodées ou anti­mycosiques font penser à la solution Bétadine (Sarget). Elles traitent les dermites à leur stade suintant.

1) Lutte contre les parasites végétaux (dermatomycoses)

L’onguent préparé par la Chemical industries factory of forestry bureau (Tsaiho) soigne les diverses mycoses. Il est à base de Pinus (Lignum Pini nodi tumorisati). On extrait les goudrons antiseptiques des divers conifères qui sont indiqués contre les dermatoses parasi­taires.

Le Kin-p’i, Cortex llibisci (Malvaceae), est le remède traditionnel et spécifique de la gale. L’écorce la plus réputée vient du Sseu­tch’ouan. Elle traite les peaux squameuses. Ou trouve aussi le Cor­tex Hibisci au Ngan-houei et au Kiang-sou. Il ne faut pas confondre le Mou-kin (Hibiscus) avec le T’ou-kin, Pseudolarix (Pinaceae). Ce dernier, Cortex Pseudolaricis, a été expérimenté en solutés contre les affections cryptogamiques à Chang-haï (1957-1958). Le rapport en a été présenté par l’Institut de Materia Medica de Nankin (1970) et les médecins aux pieds nus de l’Institut de Médecine du Kirin (1971).

2) Lutte contre les parasites animaux (pédiculose, phtiriase)

Le Pai-pou, Radix Stemonae (Stemonaceae) est également un remède radical de la gale. La racine qui contient de la stémonine détruit tous les poux : pou de la tête (Pediculus capitis), pou de corps (Pediculus corporis), pou du pubis ou morpion (Phthirius pubis). Le Pai-pou entre clans la composition de l’onguent contre la gale. Il est associé à de nombreuses drogues contre les ectoparasites.

Traitement naturel des champignons et parasites de la peau: Le traitement combiné

1) Lutte contre les parasites végétaux

Le traitement combiné précise le traitement des maladies dites superficielles de !a peau (tcignc1 -érythrasma, olomycosc, trychomy cose, etc.) et le traitement des maladies dites profondes (moniliasc, sporotrichose, aspergillose, etc.).

Dans ce dernier cas les Aspergillus (champignons ascomycètes) s’attaquent aux poumons et peuvent provoquer des lésions qui évoquent la tuberculose. La maladie est profonde. Le traitement est de type occidental. On préconise la sulfa­midothérapie, la Tinctura iodifortis, l’amphotéricine B. la mycosta­tine ou mystatine.

La mycostatine est d’ailleurs le premier antibiotique antifungique d’origine biologique. D’après Squibb, elle est « obtenue à partir des cultures de Streptomyces Noursei, elle exerce des effets antibiotiques sur les micro-organismes, appartenant à la classe des champignons ».
Dans les cas légers ou superficiels, on recommande le traitement combiné qui comporte une ou plusieurs drogues traditionnelles.
L’onguent préparé à Chang-haï contre le favus est à base de Chi­monanthus, plante de la Chine centrale. La partie employée est la fleur. Le Chimonanthus praecox Linné, Lindley ( Calycanthaceae), La-mei ou Houang-mei houa, donne une huile utilisée en dermatologie.

Voici la formule de l’onguent prescrit contre la « gale humide» :

gale humide

2) Lutte contre les parasites animaux

Le« liniment contre la gale» est constitué de D.D.T. (dichloro-di­phénil-trichloréthane) et de benzoate de benzyle associé au savon (saponaires).
En règle générale, on tire les substances actives des plantes fonda­mentales des Pen-ts’ao.

Nous ne pouvons nous étendre sur les prescriptions anciennes, mais le traitement combiné actuel conserve les données de la tradi­tion. Le Département de Dermatologie de l’hôpital n° 1 de Chang­haï (1962-1971) a prescrit le Pai-pou (Stemona tuberosa) en compo­sition à 50 % contre la pédiculose et la phtiriase.

Les informations, les opinions et les conseils contenus dans cet article ne doivent pas être utilisés comme outil de diagnostic ni être substitués à un diagnostic médical.
Il est fortement recommandé de demander un avis médical auprès d’un professionnel de santé avant d’envisager tout traitement.