Pourquoi consommons nous trop d’Oméga 6?
Jusqu’en 1920 environ, la fabrication des huiles de consommation se faisait à petite échelle.
Les huiles étaient pressées à froid et on les achetait en petites quantités, car elles ne se gardaient pas longtemps.
En effet, les acides gras oméga 3 rancissent rapidement lorsqu’ils sont exposés à l’oxygène et à la lumière.
Les impératifs de la production alimentaire de masse ont poussé l’industrie à privilégier les huiles les plus stables – donc les moins riches en oméga 3 – et à les raffiner, ce qui diminue encore un peu plus la teneur en oméga 3.
De plus la consommation de poisson a diminué, celle des produits transformés riches en oméga 6 a augmenté et les techniques intensives d’agriculture et d’élevage ont réduit la teneur en oméga 3 de nombreux aliments: légumes à feuilles vertes, les viandes et même les poissons.
De plus nous mangeons seulement un tiers de ce que nos ancètres consommaient en végétaux à feuilles vertes.
Beaucoup ne consomment pas de poisson et les oeufs et les viandes proviennent d’animaux dont la nourriture est déficitaire en oméga 3…
Le rapport oméga 6 oméga 3
On estime en général que le rapport oméga 6 oméga 3 dans l’alimentation occidentale se situe entre 10 et 30 pour 1, alors qu’il devrait idéalement se situer au maximum à 5 pour 1, voire moins dans certaines situations et risques spécifiques.
Ce qui aggrave encore la situation, c’est que l’excès d’oméga 6 empêche l’utilisation optimale des oméga 3 par l’organisme, car ils se concurrencent.
De plus le métabolisme physiologique des oméga 3 et 6 fait appel aux mêmes enzymes (delta -désaturases), vitamines (B3, B6, C et E) et minéraux (magnésium et zinc).
Un apport excessif d’oméga 6 mobilise alors ces précieuses substances vitaminiques et minérales et empêche l’organisme de réaliser correctement le métabolisme des oméga 3.
Il est donc aussi important de réduire sa consommation d’oméga 6 que d’augmenter celle d’oméga 3, tout en assurant un apport optimum de vitamines B3, B6, C et E ainsi que de magnésium et de zinc.
C’est donc bien d’un rétablissement de l’équilibre et d’une supplémentation nutritionnelle globale qu’il s’agit.
Selon le Docteur Jean-Luc Bréda, qui résume une table ronde sur le sujet au MEDEC 2004:
« Les populations occidentales ont un déficit en acides gras libres poly-insaturés, concernant essentiellement les acides gras alpha-linoléniques (oméga 3), avec un déséquilibre entre les oméga 6 et les oméga 3.
Cette situation aurait une part de responsabilité dans le taux de mortalité cardiaque et pourrait être corrigée par une alimentation adaptée.
Les mesures diététiques permettent de diminuer de 65% la mortalité cardiaque chez les patients ayant présenté un infractus du myocarde, particulièrement en diminuant le risque de mort subite.
Tels sont les résultats de l’étude de Lyon obtenus après 27 mois d’un régime alimentaire de type méditerranéen. »
Cet article est extrait du livre de Dominique Rueff, docteur en médecine, diplômé universitaire de cancérologie, président de l’association pour le développement de la nutrition orthomoléculaire (ADNO), président fondateur du groupe CHRONIMED.
Oméga 3 – Mieux vivre et préserver sa santé
aux éditions Jouvence