peur de l'abandon

Peur de l’abandon : un syndrome qui colle à l’âme !

Beaucoup d’entre nous avons vécu des ruptures, des renonciations ou des traumas, c’est un peu l’arbre de vie de nombreuses personnes.

Nous sommes certes le résultat d’une enfance, d’une éducation, mais également d’une première vie fœtale, de la prime enfance ou de l’enfance tout court.

Et la qualité de la relation affective que nous avons eue avec nos parents déterminera notre chemin affectif en général, une fois devenu adulte.

La chercheure en Sciences Sociales, vous dira que nous sommes le résultat d’un environnement et qu’il y a vraisemblablement une forme de déterminisme. Mais la thérapeute dira que même si nous sommes le fruit d’un vécu, il appartient à nous de ne plus le subir, de tourner le dos au passé (s’il est douloureux), de tirer un apprentissage de l’expérience tout en laissant libre cours à notre libre arbitre. Et tout en faisant un vrai travail sur soi, de laisser la résilience faire le boulot.

La peur d’être rejeté ou mal aimé

Ce pattern trouve son origine dans une fracture affective, on peut par exemple évoquer la possibilité d’un père absent ; une mère débordée et peu démonstrative, un couple de parents fusionnels ou en opposition totale, une violence conjugale que l’on vit à travers nos yeux d’enfant.  Un séjour en pension, le décès d’un grand-père ou d’une grand-mère auquel nous étions particulièrement attachés. La mort traumatique d’un animal…

La peur de l’abandon… on l’a déjà enfant

Rappelez-vous de votre premier jour de maternelle, quand on vous avez été arraché des bras de votre maman et que vous avez dû affronter soudainement le monde des grands.

Peut-être aussi que papa ou maman étaient trop « occupés » et qu’ils n’avaient plus le temps pour vous, ou alors vous avez mal vécu la séparation d’un de vos parents…

Peur de l’abandon: «L’Abandonite»

C’est vraisemblablement une peur qui vous tenaille et qui vous colle à la peau. Un mécanisme de défense qui s’enclenche instinctivement quand vous vous sentez en « danger d’amour » et que vous avez peur de lâcher prise.

Cette peur d’être désaimé et abandonné, se glisse sournoisement en vous et prend racine dans votre inconscient.

Une fois adulte cette peur de l’abandon se transpose dans le rapport amoureux

Beaucoup d’entre nous avons cette peur de perdre l’être aimé. Tout concours à entretenir cette incertitude dans le monde moderne : le numérique, les applications de rencontre, les  sites d’adultère, la fin du modèle familial tel que l’on connait. Les relations d’un soir, les  relations cleenex,  le fast love, le fast sexe, la rapidité à faire et défaire les unions amoureuses.

On s’aime et on se désaime à une rapidité infernale !

Enfant on essaye de se rassurer comme on peut mais en tant qu’adulte, l’histoire se corse davantage. On se dit que l’on ne peut survivre sans cet autre, et si l’on a le malheur d’être marqué par une carence ou une dette affective liée à l’enfance, cette peur se réactivera chaque fois que notre amoureux manifestera un peu de distance…ou qu’il ne fera ou ne dira pas « ce que l’on voudrait ».

Sevrage d’amour

Le manque d’amour peut engendrer chez nous un sentiment inconscient de culpabilité, comme si on ne méritait pas l’amour de l’autre et que l’on était pas à la hauteur.

Enfant, nos crises d’hystérie étaient la stratégie pour faire face et attirer l’attention.

Adulte, nos rapports seront excessifs, culpabilisants, impulsifs, manipulateurs, pour attirer l’attention de l’autre.

Ce qui pourra susciter de la réprobation et encore une autre culpabilité. Tout cela pour exprimer une vraie souffrance, mais dans un langage de sourd et une voie d’impasse : « si je n’ai pas été aimé, c’est que je ne suis pas digne d’être aimé ».

Attention à la surdépendance affective

Enfant comme adulte,  un surinvestissement serait toxique. En surprotégeant son enfant, la mère peut créer une relation de dépendance. La demande est tellement constante qu’elle engendre à la longue une lassitude et donc un retrait de l’amour et des élans de démonstration affective spontanée. Ici le sentiment d’abandon survient après coup et cela n’a rien à voir avec la mère qui quitte l’enfant.

Adulte, nous devenons des êtres en carence et inconstants, éprouvant constamment le besoin de soumettre l’autre à l’épreuve de « l’amour » ( m’aime til vraiment ? m’aime-t-il assez ? tiendra t’il le coup avec moi dans la durée ? va-t-il me tromper ?  va-t-il me quitter ?

Tester l’amour de l’autre pour se rassurer

Le trauma (oui cela est une pathologie) du désamour ou de l’abandon pervertit nos relations amoureuses sur la durée.

Quand on a été mal « aimé » il est difficile de reconstruire une estime personnelle défaillante. Il est plus aisé de reprocher le manque d’attention de l’autre. A l’origine de ce pattern, il y a toujours un abandon vécu. Très souvent, le souvenir de cet épisode n’est plus conscient chez la personne et bien que cet épisode soit traumatisant on ne l’associe pas forcément à un véritable abandon.

Ne pas minimiser le trauma d’abandon

Il n’est pas rare que nous soyons dans le déni. Mais les symptômes sont quand même là et pourront pervertir la relation amoureuse.

Excès de jalousie, possessivité, crises de colère et d’hystérie, violence verbale et plus, toute la panoplie est déployée, tant la peur de l’abandon est puissante. Celui qui l’éprouve met tout en œuvre pour être sûr que l’autre ne va pas l’abandonner. De cela naitra une relation conflictuelle.

Fuite en avant

Adulte, il y aura souvent la peur de l’engagement.

On pensera aux besoins des autres mais pas aux siens, on refusera tout engagement sur le long terme, boulot, amitié, relation…

On peut devenir addict à de nombreuses choses comme l’alcool, les jeux, le sexe…et on pourrait refuser toute forme d’engagement durable (pas de CDI, pas de mariage, pas de crédit sur 20 ans, pas d’enfant,…).

Comment combler le vide affectif sans faire fuir l’autre?

Les relations dysfonctionnelles que vous allez nourrir vont devoir cesser un jour. Pour cela, il faudra déjà arrêter cette quête éternelle d’affection et d’attention.

Une fois que vous avez trouvé la bonne personne qui puisse répondre à votre quête affective, il va falloir tenter de « ne pas la faire fuir ».

Car sans le vouloir, vous aurez toujours tendance à épuiser les ressources « affectives » de l’autre.

Résultat, l’autre va s’éloigner de vous. Et rebelote, le schéma infernal se réenclenche.

Ne provoquez pas la rupture parce que vous avez peur d’être abandonné

Certes, nous ne sommes pas égaux devant la peine et il est souvent plus facile de se dire que nous ne sommes pas dignes d’être aimés.

Entre hypersociabilité et hyperagressivité, nous restons longtemps scotchés paradoxalement à ce besoin viscéral d’être aimé.

A l’inverse, si nos démons sont plus forts, nous ferons tout pour provoquer le rejet de l’autre, convaincus que nous aurons inévitablement à le subir un jour. »

Un cercle vicieux, qui nous mène à une souffrance sans fin.

Guérir de la peur de l’abandon est complexe

Il faudra procéder au cas par cas.

La Sophrologie peut vous aider. D’abord en procédant par étape pour restaurer votre miroir cassé : là où vous aurez manqué de confiance en vous et d’estime.

On travaillera sur ces compétences et capacités par le biais d’outils de développement personnel.

Il faudra aussi apprendre d’abord à s’aimer soi-même, à se donner plus de bienveillance pour porter ensuite un regard objectif à l’amour en général et le rapport à l’autre.

Apprendre à mieux gérer les émotions

Sans être dans l’overdose de l’affect, il faut se responsabiliser en se disant que nous sommes désormais des « adultes »: nous ne sommes plus des enfants fragiles.

Mettre plus de rationnel et moins d’affect dans notre vision de la vie.

Accepter de reconnaitre les situations de notre enfance, pour donner un sens à ce qui est arrivé, « en étant conscient des fêlures du passé, tenter de ne pas les transposer une fois adulte (je peux vivre sans l’autre, même s’il me déçoit et que j’ai de la peine, je dois continuer mon chemin, je peux vivre sans son amour, tant que je me donne d’abord à moi de l’amour).

Si votre problème persiste, consultez un spécialiste : un psychologue, un psychothérapeute, une psychanalyste.

Article rédigé par Fériel Berraies

Chercheur  en Sciences Sociales Experte Genre
Sophrologue certifiée RNCP spécialisée en Entreprise

Membre de la Chambre Syndicale de Sophrologie
Membre de la Chambre Syndicale des métiers de la Naturopathie
Hypnothérapeute, en formation en Naturopathie
Prix Sanitas de l’innovation santé à Monastir Tunisie en 2018
Prix UFA 2015 à Bruxelles
Site: www.feriel-berraies-thérapeute.com
Lui écrire: fbsophro@gmail.com