L’huile de Haarlem, un vieux remède à redécouvrir en période d’épidémie
Qui se souvient de l’huile de Haarlem, alors que ce remède datant du 16 ème siècle, était encore largement prescrit jusque dans les années 1900 ? Selon d’anciennes documentations, elle était même agréée par la Sécurité sociale dans les années 1960…
Un peu d’histoire
Sa découverte par un chercheur alchimiste néerlandais, vieille de 400 ans, a lieu aux Pays-Bas dans la ville de Haarlem, qui donnera sobrement son nom à cette préparation.
Elle a pour particularité d’apporter du soufre particulièrement bio-disponible pour l’organisme.
Le médecin Hermann Boerhave, également chimiste et botaniste et assez célèbre à son époque contribuera largement à en répandre l’usage dans toute l’Europe dès 1696.
Son usage est également diffusé dans le monde entier par les marins néerlandais qui en font un grand usage, car elle est peu onéreuse.
Au départ, plusieurs huiles de Haarlem sont créées, toujours en associant des huiles essentielles, des huiles végétales et du soufre : une seule fut conservée et diffusée largement en raison de ses bons résultats : celle associant l’essence de pin, l’huile de lin et le soufre.
Sa licence exclusive de fabrication est acquise en 1924 par un laboratoire français, le laboratoire Thomas.
Par la suite, le dr Lefévre, gendre du fondateur du laboratoire Thomas, procédera aux premiers travaux scientifiques autour de l’huile de Haarlem.
Le laboratoire Lefèvre est aujourd’hui encore détenteur de la licence de fabrication de l’huile de Haarlem.
Dans les années 80-90, les études apportèrent la preuve de l’exceptionnelle biodisponibilité de soufre non oxydé présent dans l’huile de Haarlem, contrairement au soufre minéral dont la disponibilité est très faible.
Le soufre, un élément essentiel
Le soufre n’a pas toujours bonne presse : d’ailleurs, dans le langage courant, avoir une réputation sulfureuse n’est pas précisément un compliment…
Le soufre occupe pourtant un rôle central dans le fonctionnement de la cellule, notamment dans son métabolisme énergétique.
C’est le composant principal des acides aminés soufrés (méthionine ou cystéine), mais il entre également dans la composition de l’insuline, des tendons, de l’acide sulfo chondroitique des cartilages, de la thiamine (vitamine B1), des enzymes de détoxification comme le gluthation, des antioxydantes comme la super oxyde dismutase…etc.
On sait qu’il favorise l’élimination des toxines et la chasse biliaire.
Les propriétés détoxifiantes d’une plante comme le radis noir sont bel et bien liées à leur richesse naturelle en souffre.
Son rôle structurel dans les os et les cartilages le fait traditionnellement conseiller dans toutes les manifestations rhumatismales, inflammatoires ou non.
Les cures thermales réputées pour les douleurs articulaires sont d’ailleurs celles exploitant une source d’eau soufrée, à l’odeur particulièrement incommodante…
Il est également réputé pour améliorer les manifestations allergiques, les infections ORL chroniques et les affections respiratoires créatrices de nombreuses mucosités comme l’asthme ou la bronchite.
Une association complémentaire
Dans l’huile de Haarlem, le soufre est associé (et même transformé grâce) à l’huile essentielle de térébenthine de pin, aux vertus démontrées sur les affections respiratoires ; ses terpènes sont dotés de propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques, expectorantes et stimulante.
Cette huile essentielle sert également de base pour l’utilisation du Bol d’air Jacquier©.
Enfin, dernier composant de l’huile de Haarlem, l’huile végétale de lin, particulièrement riche en acides gras omégas 3, dont les propriétés anti inflammatoires ne sont plus à démontrer.
Quelle utilisation de l’huile de Haarlem ?
A l’origine, l’huile de Haarlem est particulièrement réputée pour son action sur les calculs biliaires et urinaires, mais aussi pour son action généralement détoxifiante sur le système digestif.
Tous les problèmes digestifs, (ballonnements, mauvaise haleine, nausées, migraines…) sont réputés être améliorés par la prise d’huile de Haarlem.
Même les parasitoses intestinales (oxyures, ascaris ou amibes) font partie des indications fréquentes.
Sa notice de l’époque lui donne également bien sûr une indication particulièrement marquée pour les troubles rhumatismaux divers.
Elle est également conseillée en cas d’infections des voies urinaires, mais aussi de bronchites et d’état grippaux.
A l’époque de l’épidémie de grippe espagnole, elle était couramment prescrite.
Selon une anecdote rapportée par un historien, le poète Apollinaire, mort de la grippe espagnole, aurait refusé d’en prendre, de même qu’un de ses compagnons.
Sur les 72 malades présents avec eux, les 70 autres furent guéris.
Seules les deux personnes ayant refusé l’huile de Haarlem, dont Apollinaire, seraient morts… Difficile aujourd’hui de faire la part entre réalité et légende, mais il est effectivement probable que l’association des propriétés anti inflammatoire, expectorante, mucolytique et antiseptique réunies par ses trois composants pouvait être particulièrement favorable aux malades…
Confrontés aujourd’hui à une autre épidémie affectant particulièrement la sphère pulmonaire et responsable de réactions inflammatoires gravissimes, peut être aurait-on intérêt à s’inspirer de vieux remèdes prescrits pendant plusieurs centaines d’années …
L’huile de Haarlem en pratique
Elle est disponible en capsules gastro-résistantes et généralement préconisée à raison de 1 à 2 capsules par jour pendant 3 semaines pour son action sur les troubles rhumatismaux et les affections ORL chroniques.
En prévention pour renforcer un terrain sensible, les demi doses sont suffisantes.
Les capsules sont à prendre de préférence avant le repas du soir, avec un grand verre d’eau.
De légères réactions digestives (ballonnements notamment) ne sont pas rares lors des premières prises mais s’estomperont rapidement.
En cas de système digestif fragile (lenteurs digestives, calculs biliaires…), commencez par une demi dose et demandez conseil à un thérapeute avant toute complémentation.
En de calculs biliaires de taille importante, l’usage de l’huile de Haarlem est déconseillé.
Son usage pluri centennaire n’a pas noté d’effets secondaires ou contre-indication particulière, mais elle est évidement contre indiquée en cas d’allergie au soufre.
Par mesure de prudence, elle est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes.
En raison de la présence d’huile de lin, prudence en cas d’antécédent de cancers hormonaux dépendants.
Article rédigé par Marie Chetaille
Auteur Santé/Bien être
Diplômée CENA Robert Masson
Certificat de compétence en Homéopathie
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