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Harcèlement sexuel au travail : briser le tabou avant le burnout !

Par Fériel Berraies,

C’est une souffrance cachée, une souffrance tabou, car avant d’être une grave atteinte à l’intégrité psychologique d’un individu, elle renvoie à l’interdit et à ce qui est pénalement répréhensible (quand on décide d’en parler) mais la honte, la peur sont souvent un obstacle pour bon nombre de victimes. Dans les sociétés du Nord au Sud notamment où le fait d’être une victime peut stigmatiser.

Le harcèlement du genre : avant tout c’est mépriser la femme

Il est difficile d’être femme dans nos sociétés, où la femme continue d’être perçue comme un bien de consommation, quand la société de consommation elle-même l’y encourage, entre les films, les pubs qui continuent à la renvoyer dans ce cliché. Sans être dans le féminisme pour autant. Il n’y a rien de mal à attirer l’attention à cultiver sa séduction. Mais certaines barrières ne sont pas à dépasser pour nous comme pour nos petites filles.

Combattre la misogynie culturelle

Dans nos sociétés du Nord au Sud, la féminité est souvent un handicap quand on décide de travailler dans des milieux traditionnellement masculins. Mais le harcèlement n’est pas l’apanage d’un seul milieu, il peut intervenir partout. Casser le silence et la langue de bois n’est pas aisé et cela en fait quelque chose de très difficile à raconter, voire à accepter. Car cela renvoie inévitablement la lumière sur la victime, qui peut se sentir honteuse, indigne en faute, voire coupable…

Faut-il renoncer à sa féminité pour exister  dans le milieu du travail?

La  misogynie explique pourquoi certaines femmes cadres sommes parfois obligées d’oublier leur féminité pour se faire respecter. Quant aux  femmes enceintes, exit le boulot, certaines sont « incitées » à ne pas revenir travailler après leur congé maternité et les mères d’enfants en bas âge sont découragées par la technique des réunions tardives.

Des études ont démontré que certaines femmes qui avaient été victimes pouvaient déclencher un cancer du sein, de l’utérus ou des ovaires ( 30 %)

Casser la loi infernale du silence

Si vous taisez votre harcèlement, vous ne ferez que le répéter et encourager votre harceleur.

Ayez le courage de faire face aux  humiliations et agissez froidement : déterminez quel but poursuit votre harceleur ; identifiez vos points forts (compétences, soutien, fonction, etc.) et vos points faibles (sexe, âge, concurrence, etc.). Soyez bien entourée et accompagnée juridiquement et thérapeutiquement avant, afin que l’on dise pas de vous »que vous êtes une personne émotionnellement instable.

Informez-vous sur vos droits

Pour être armée et faire face il faut  consulter les textes de loi relatifs au harcèlement « pour évaluer la nature et la gravité du processus de harcèlement ».

Faites appel à la médecine du travail et votre médecin

Prenez rendez-vous avec votre médecin traitant pour obtenir un arrêt de travail si nécessaire, puis avec le médecin du travail. Celui-ci interviendra auprès de l’employeur pour que la reprise du travail n’ait lieu qu’après aménagement du poste de travail, avec séparation par exemple des personnes en conflit, ou pour déterminer l’inaptitude temporaire au travail. Rappelez-vous qu’en France, le  harcèlement moral est considéré comme une maladie professionnelle, mais vous devez d’urgence vous protéger et vous faire conseiller par quelqu’un de compétente au plus vite !

 Faites-vous accompagner

Le silence est un poison et à terme va nuire considérablement à votre santé.

En parler permet de reconnaître le harcèlement subi, de sortir de l’isolement et de se faire aider.  En France par ex, vous avez la possibilité de contactez la DRH, les délégués du personnel et syndicaux, le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), l’Inspection du travail, mais aussi vos collègues car ainsi vous pourrez rebondir et vous en sortir.

Construisez un  dossier

Depuis janvier 2002 en France, c’est à la personne harcelée d’établir les faits. Il est important de garder les traces et de constituer un dossier,  toutes les traces écrites (courriels, notes de service, etc.). Demandez à vos collègues de travail, témoins des faits, des « attestations circonstanciées ». Renseignez-vous sur le passé du harceleur. Recueillez ces témoignages.

Quittez votre lieu de travail si c’est insupportable

L’arrêt de travail permet d’échapper un temps à l’emprise psychique du harceleur. Si vous choisissez de démissionner, renseignez-vous, s’il  y  a possibilité  d’être indemnisé ; dans certains cas,  la démission peut être requalifiée par le juge prudhommal en un licenciement abusif.

Demandez réparation

Soit en saisissant le conseil des prud’hommes ou en allant au pénal.

En conclusion, ce qu’il faut retenir c’est que le harcèlement moral et sexuel est une conduite abusive caractérisée par des gestes, paroles, comportements déplacés.

Ces agissements hostiles peuvent vous affecter gravement et avoir des répercussions importantes sur votre santé physique et psychologique. C’est avant tout une technique de destruction et non un syndrome clinique qui  va aboutir au « burn-out » (ou Syndrome d’épuisement professionnel).

En Europe près de 9 % des salariés seraient victimes de harcèlement moral. On estime qu’environ deux millions de Français sont harcelés à leur travail par un supérieur ou un collègue.

Ne vous taisez pas, faites-vous conseiller légalement, et accompagner  par les thérapies, afin de faire face à cette souffrance psychologiques. Sans aide, cela nuira considérablement à votre santé et à celles de vos proches par ricochet !

 

Retrouvez les conseils de Fériel Berraies Thérapeute :
Sophrologue certifiée RNCP, praticienne en Hypnose Ericksonienne, en formation en Naturopathie.
Me contacter: fbsophro@gmail.com
www.feriel-berraies-therapeute.com
Egalement, journaliste activiste doublement primée