Goyavier: Plante médicinale astringente et antidiarrhéique

PSIDIUM POMIFERUM – L. Myrtacées

Noms :

  • Psidium guajava
  • Psidium pumilum
  • Psidium sapidissimum

Autres appellations :

Goiabeira – Goiaba, Guiaba – Araçà Guaçu – Kyab (tupi) – Guava tree (Angleterre) – Guyaba, Djambu (Espagne) –

Vango (Inde) – Gujava (Italie) – Goiavier (France).

Note :  Les fruits de cette plante présentent deux formes distinctes, consi­dérées par Linné comme des espèces différentes et qui, plus tard, furent réu­nies en une seule :

1° Globeuse – Psidium pomiferum L.

2° Pyriformè

Origines :

Pour les uns, cet arbre est originaire du Brésil, où on le trouve de l’Amazonie jusqu’au Paraguay. Pour d’autres, il est indigène du Mexique au sud du Brésil. La valeur

du fruit a fait répandre la plante d’Amérique du sud et centrale vers tous les pays tropicaux du globe, où elle occupe de vastes régions, subspontanée.

Note : D’un côté, sa grande facilité de dissémination par l’homme et par les oiseaux, très friands du fruit (les graines, dures au point de ne subir au­cune altération dans l’estomac, restituées après digestion, gardent leur fa­culté germinative) ; d’un autre coté, l’aspect apparemment subspontané de la plante dans les terrains exposés de l’Amazonie jusqu’au Paraguay (et jamais dans les champs qui n’ont subi aucune occupation ni dans la forêt vierge) induisent à admettre son existence et son introduction précolombienne.

Goyavier plante médicinale :

Arbuste ou arbre atteignant 8 m de haut, au tronc lisse rougeâtre qui peut avoir 30 cm de diamètre (mais généra­lement la moitié) ; ramuscules pubescents et anguleux.

  • Feuilles rosées, entières, opposées, court-pétiolées, ovado-l ancéolées ou plus ou moins oblongues, aiguës ou obtuses, de 5 à 15 cm de long et de 4 à 6 cm de large ; glabres ou légèrement pubescentes, âpres, coriaces ; ner­vures saillantes sur la face inférieure, avec de nom­breuses petites ponctuations glanduleuses translucides (glandes secrétrices), odeur et saveur aromatiques.
  • Pédoncules 1 à 3 fleurs, axillaires ; boutons floraux tomenteux ou glabres.
  • Fleurs comme de petites roses blanches odoriférantes au calice gamophylle et membraneux; 4-5 lobé, pétales de 15 à 20 mm et étamines nombreuses ; ovaire pluri-loculaire (généralement 2 à 8).
  • Fruit : baie jaune, de couleur plus ou moins intense et arôme fort, pénétrant, persistant ; pyriforme ou rond (cf. note ci-dessus), ayant au sommet quelques écailles herbacées disposées en couronne; le péricarpe à maturité est luisant et rugueux ; à l’intérieur une substance de moins d’1 cm d’épaisseur forme la paroi du fruit. Il contient une abondante pulpe (de différentes teintes : jaune, rosé, pourpre, rouge) parsemée de nombreuses graines petites, réniformes, lisses, dures. Sa saveur est dél icieuse.

Parties utilisées :

Les feuilles (odeur et saveur aromatiques), I’écorce (ino­dore, ‘saveur franchement amère) : les deux sont toniques et astringentes. Les fruits, verts, sont astringents ; mûrs, au contraire, laxatifs (Cabre). Le fruit, comestible, est remarquable par sa teneur en saccharose et par l’heu­reuse union du mucilage avec le principe astringent, ce qui le rend nutritif.

Goyavier – Composition chimique :

  • L’écorce renferme 13 à 17 % de tanin : l’acide psiditanique (Pio Corrêa), 25 à 30 % dans les racines et 8 à 9 % dans ies feuilles (Diniz da Silva). Ce tanin spécial est foncé, insoluble dans l’alcool, réduit la solution cupro- potassique et donne un précipité bleu foncé avec les sels de fers. Sa formule est C7 H6 04 (Meira Penna).
  • Les feuilles fraîches fournissent une huile essentielle, volatile et aromatique (due à’ la présence de l’eugénol), jaune vert, de densité 0,9157 à 15°C (Pio Corrêa) ; cer­tains disent 1,069 (Meira Penna). Elle fond à 237°C, est soluble dans 10 fois son volume d’alcool (soluble aussi dans I’éther et le chloroforme) (Pio Corrêa), se colore en vert avec l’acide sulfurique, en jaune orangé au con­tact des vapeurs de brome. Sa formule est C13 H19 04.
  • L’analyse des feuilles, faite par Atlan, révèle la com­position chimique suivante (in Pio Corrêa) : cellulose 77,00 %, tanin 9,15 %, matières grasses 5,99 %, sels miné­raux 3,95 %, résine 3,15 % (guavine de Bertrand), chlo­rophylle 0,39 %, huile volatile 0,37 %.
  • La résine, de couleur jaune citron, fond à 189°C ; lé­gèrement aromatique, soluble dans chloroforme, éther et alcool (Meira Penna). Elle a comme caractéristiques : indice d’acidité 89, indice d’iode 115, indice de saponi­fication 131 (Pio Corrêa).

Note : « Le goyavier avait été l’objet d’un remarquable travail de recherche botanique, chimique et pharmaceutique paru aux ‘Annales de l’Institut colo­nial’ de Marseille, 1895. Il montrait dans les feuilles la présence d’une huile essentielle et d’un tanin spécial (psiditanique) qui justifiaient scien­tifiquement l’emploi populaire de cette plante contre les diarrhées atoniques des pays chauds, entre autres. » (Dr H. Cabre).

Goyavier Indications :

  • Astringent et puissant antidiarrhéique, spécialement dans la diarrhée infantile ; les racines (comme les feuilles et les boutons floraux) sont aussi antidiarrhéiques.
  • Utile dans la leucorrhée et le choléra asiatique, les af­fections des voies digestives, catarrhes (gastro-intesti­nales), anorexies, etc.
  • En usage externe, sous forme de décoction : utilisé en gargarismes dans les inflammations de la gorge et de la bouche ; en lavages dans le traitement d’ulcères ; en irrigations vaginales dans la leucorrhée.
  • Le suc des bourgeons passe pour être efficient contre les affections de l’estomac et certaines maladies de la peau.
  • La décoction des boutons florifères est indiquée pour combattre le flux de sang (Pio Corrêa – Coimbra – Diniz da Si I va).

Note : Le Psidium a été étudié en Allemagne par le Dr Hugel. Les premières expériences furent faites avec 1?. préparation de feuilles et écorces à la po­lyclinique de WUrzburg dans les cas de diarrhée infantile et son emploi est très répandu aujourd’hui chez les médecins comme par le peuple.