Goitres: définition et explications

Le goitre correspond à une hypertrophie du corps thy­roïde, sans préjuger de sa cause.
Le développement d’un goitre a pour substratum anatomique une hyperplasie des éléments de la glande thyroïde. L’hyperplasie (prolifération excessive) est le plus souvent diffuse (goitres diffus), mais parfois la lumière des fol­licules thyroïdiens hyperplasiés est bourrée de substances colloïdes (goitres colloïdes). Dans d’autres cas domine la sclérose du tissu conjonctif (goitres fibreux) ou bien l’on retrouve des foyers d’hyperplasie au sein d’un tissu thyroïdien resté normal (goitres nodu­laires). Plus rarement le goitre est calcifié ou est le siège d’hémorragies intraparenchymateuses. Le mécanisme de l’hypertrophie est quelquefois inflammatoire ou tumoral, mais le plus souvent endocrinien : le goitre se déve­loppe presque toujours sous l’action d’une hypersécrétion de thyréostimuline hypophy­saire. Cette hypersécrétion de thyréostimuline peut relever de divers mécanismes.
Goitres avec hypofonctionnement thyroïdien.

Dans ces cas un défaut enzyma­tique héréditaire entrave la synthèse des hor­mones thyroïdiennes jusqu’à leur terme. Ce trouble de l’hormonogenèse, par l’insuffisance thyroïdienne qu’il entraîne, a pour conséquence une hypertrophie compensatrice du corps thy­roïde provoquée par la stimulation hypophy­saire.
Goitres avec hyperfonctionnement thyroïdien

Il est observé dans la maladie de Basedow, dont le point de départ est un dérè­glement des centres de commande diencéphalohypophysaires entraînant une hypersécrétion de thyréostimuline.

Goitres sans perturbation de la fonction thyroïdiene

Ils sont très fréquents et importants à connaître en raison des nom­breuses erreurs thérapeutiques auxquelles ils exposent. Ils s’observent le plus souvent chez la femme, où ils se traduisent par une augmentation de volume du cou. Ces goitres se déve­loppent souvent insidieusement et ne sont parfois remarqués que par l’entourage ou bien lors d’un examen systématique. Une forme particulière est le goitre plongeant, ou endothoracique, qui peut être découvert lors d’un examen radiologique du thorax. Les goitres plongeants,
ou endothoraciques, constituent avec les goitres compressifs des indications d’exérèse chirurgicale. A l’exception de ces cas particuliers, la plupart des goitres simples sont justiciables du traitement médical par les hormones thy­roïdiennes. En effet, ils relèvent tous d’une
hypersécrétion de thyréostimuline déclenchée par un déficit absolu (insuffisance de sécrétion) ou relatif (besoins accrus) en hormones
thyroïdiennes; il suffit donc de fournir à l’organisme ces dérivés hormonaux pour freiner l’hypersécrétion de thyréostimuline et donc le développement du goitre. Ces goitres simples s’observent à l’état endémique dans certaines régions, le plus souvent montagneuses, et dans certaines vallées (Savoie, Hautes-Alpes, Ariège, etc.), et on invoque comme cause une carence en iode; mais il est probable qu’inter­viennent aussi certaines habitudes alimentaires (régime riche en aliments goitrigènes comme les crucifères [choux)). Le goitre simple est aussi extrêmement fréquent à la puberté, lors de la grossesse, à la ménopause et chez les transplantés.