Pervenche – Vinca minor Apocynacée
- Autres appellations : petite pervenche, violette des monts, des sorcières, herbe à la capucine. Employée depuis plusieurs siècles contre les vertiges et les céphalées.
- Parties utilisées : feuilles.
- Principaux compsants : hydrates de carbone, sels de calcium, sodium, potassium… du magnésium, du manganèse… vincoside, pectine, tannoïdes, acides formique, acétique, butyrique, succinique… un phyto- stérol, de la vitamine C (67 mg pour 100 g de plante fraîche)…surtout un alcaloïde : la vincamine
Propriétés :
les feuilles :
Usage interne :
- tonique
- apéritif
- hémostatique, astringent
- antidiabétique
- hypotenseur (Janot et Quevauviller)
Usage externe :
- antilaiteux
- vulnéraire ;
la vincamine :
Usage interne :
- vaso-dilatateur, surtout vaso-régulateur, et oxygénaleur cérébral (le cerveau qui pèse 2 % du poids du corps utilise 10 % de l’oxygène inhalé)
- améliore la circulation coronarienne et la circulation périphérique (petits vaisseaux et capillaires), action non uniforme dans tous les territoires irrigués
- abaisse le tonus artériel.
Indications :
les feuilles :
Usage interne :
- anémies
- anorexie
- hémoptysies (Petit)
- diabète (H. Leclerc)
- pertes blanches
- entérites
- hypertension
Usage externe :
- plaies, ecchymoses, engorgement laiteux
- angines
la vincamine :
Usage interne :
- sclérose cérébrale, notamment :
- insuffisance cérébrale (vertiges, bourdonnements d’oreille, troubles de la mémoire, difficultés de concentration, instabilité)
- diminution des facultés intellectuelles du 3e âge, gériatrie (R. Hugonot)
- symptômes « céphaliques » de l’hypertension artérielle (céphalées, vertiges, bourdonnements d’oreille)
- séquelles d’accidents aigus de l’insuffisance cérébrale et des traumatismes crâniens.
- insuffisance coronarienne
- syndromes artéritiques (action périphérique)
- accidents vasculaires rétiniens (Bonamour, Dorne)
- vertiges de Ménière
- séquelles de chirurgie otologique.
Contre-indications :
- tumeurs cérébrales.
Utilisation thérapeutique de la pervenche
les feuilles :
Usage interne :
- décoction : 60 g de feuilles pour 1 litre d’eau. Bouillir 2 minutes. Infuser 10 minutes. 2 à 4 tasses par jour, entre les repas
- extrait fluide : 2 à 5 g par jour (pour H. Leclerc, 150 gouttes par jour font baisser le sucre urinaire de moitié)
- vin : 100 g de feuilles pour 1 litre. Macérer 10 jours. 2 à 4 cuillerées à soupe par jour, avant les repas.
- Apozème apéritif :
- feuilles de pervenche : aa 30g
- feuilles de tanaisie : aa 30g
- fleurs de camomille : 15 g
- racine de réglisse concassée : 25 g
une cuillerée à soupe pour une tasse d’eau bouillante. Infuser 15 minutes. 1 tasse avant les repas principaux.
Vin tonique (tuberculose) :
- racine de bistorte : 20 g
- racine de benoîte : 30 g
- feuilles de pervenche : 50 g
- vin de Banyuls : 1 litre
macérer 10 jours. Passer. 1 verre à madère avant les 2 principaux repas.
Usage externe :
- décoction :
- en gargarismes (angines)
- en lotions et pansements (plaies, ecchymoses, engorgements laiteux). la vincamine
- spécialités pharmaceutiques en comprimés et ampoules injectables (intramusculaires ou en perfusions).
N.B. : la vincamine est l’un des principes actifs essentiels de « Vinca minor ». A la suite des travaux de A. Oréchov (1934), de ceux de Quevauviller et coll., en 1955 sur la pharmacologie des extraits totaux de la plante, la vincamine (composée d’iso-vincamine et de vincamine, cette dernière étant la seule biologiquement active selon des auteurs hongrois et américains) fut isolée à l’état pur en 1956. Sa structure est connue depuis 1960.
De nombreux chercheurs français et étrangers ont publié depuis sur la question. L’une des meilleures synthèses a été réalisée, à l’usage des médecins, par les services scientifiques des Laboratoires Dausse à Paris.
Crédit photo: climbers.lsa.umich.edu