La toux et les remèdes de l’expectoration
Le début des affections respiratoires est souvent marqué par la toux. L’acupuncture agit sur le phénomène réflexe. Les sédatifs à base de plantes traitent la toux sèche en supprimant l’irritation, et la toux grasse en facilitant l’expectoration. Absorbés par voie buccale, ils entraînent une amélioration notable des signes subjectifs. La médecine chinoise mentionne cinq sortes de toux :
- la toux banale des rhinites
- la toux attribuée au froid nocif ( Chang-han) ou à l’inflammation des bronches (la toux grasse s’observe dans les bronchites et la toux rauque dans les trachéo-bronchites)
- la toux caractéristique des maladies des poumons (toux, oppression et fièvres)
- la toux sèche de la pleurésie
- la toux annonciatrice de l’insuffisance cardiaque
La toux accroît la douleur du sujet. Le traitement se propose d’améliorer la respiration et de faciliter l’expectoration. La suppression de la toux peut signifier la guérison. Il est donc important de connaître les possibilités de la médecine traditionnelle chinoise.
Traitement naturel de la toux: le traitement simple
Citrus
L’usine pharmaceutique de Pékin exploitait auparavant des « pillules sédatives de la toux» de Kie-hong (Exocarpium Citri rubrum). Cette Rutaceae est cultivée dans le Kouang-tong et le Kouang-si. Les pilules de Citrirubrum traitent le refroidissement des poumons. Elles calment la toux et dégagent les bronches. Elles fluidifient les sécrétions.
Citri chachiensis
La Pericarpium Citri chachiensis dite « Peau rouge» (Hong-p’i), « Peau du District de Sin-houei » (Sin-houei p’i), ou « Peau de Canton» (Kouang-tong p’i), est signalée par Li Che-tchen (xvr’ siècle) comme un remède béchique. Cette peau de citrus ( Citrus chachiensis hortorum) (Rutaceae) supprime la toux et l’oppression.
Asparagus
Le T’ien-men-tong, Radix Asparagi (Liliaceae), est habituellement prescrit dans le traitement de la toux. Il est efficace dans la première phase de l’affection respiratoire. La drogue a d’autant plus d’effet qu’elle est prise tôt. Elle est émolliente et fluidifiante. Elle est conseillée contre la toux émétisante de la tuberculose.
Pinellia
En cas d’oppression on suggère le « plante de la mi-été » (Pan-hia) ou Tuber Pinelliae (Rhizoma Pinelliae). Le Pinellia tuberifera Tenore (Araceae) est une production du Yun-nan et du Sseutch’ouan. Il supprime la toux et la gêne respiratoire. En médecine traditionnelle chinoise la « plante de la mi-été» fait partie des émollients calmant l’irritation locale.
Fritillaria
Les bulbes des fritillaires (Llliaceae) sont destinés au traitement de la toux. Ils proviennent du Nord-Ouest du Sseu-tch’ouan, du Kan-sou et du Yun-nan (Bu/bus Fritillariae Roylei). Ils sont également indiqués contre la toux émétisante.
Les Bulbus Fritillariae Thunbergii ont une action comparable. Ils décongestionnent les poumons et s’associent bien à d’autres drogues.
Eriobotrya
Les feuilles de l’ Eriobotrya japonica Lindley (Rosaceae) sont des béchiques réputés. Leur lieu d’origine et de récolte est le Sseu-tch’ouan, mais actuellement elles sont très répandues clans les pro-· vinces méridionales de la Chine (Tchii-kiang et Kouang-tong). Elles fluidifient les sécrétions.
On préconise contre la toux due à un refroidissement, accompagnée de céphalées et d’obstruction nasale, l’éphèclre, la réglisse, l’amande amère (Semen Armeniacae amarae) ou l’amande douce (Semen Armeniacae du/cis) et le platycodon que nous retrouverons dans les traitements combinés contre la toux.
Traitement naturel de la toux: Le traitement combiné
Le traitement combiné permet d’agir sur la maladie par l’association de plusieurs drogues béchiques. La fleur d’oranger est utilisée avec le Mai-men-tong (Radix Ophiopogonis), le K’ou hingjen (Semen Armeniacae amarae) et le Pan-hia (Rhizoma Pine/liae).
En Occident, dans les formes sirop, la présence de Pholcodine, calmant antitussif, fait du Denoral en sirop un agent connu des complications tussigène des rhinites. En Extrême-Orient, les solutions médicamenteuses additionnées de sucre sont également appréciées. Les expectorants et fluidifiants des sécrétions sont tout parti culièrcmcnt recherchés. Ainsi les bulbes de fritillaires (Pei mou) sont indiqués contre l’irritation des voies respiratoires avec les feuilles du néflier du Japon ou bibacier (P’i-p’a\ qui sont béchiques.
Nous signalerons à titre indicatif, le sirop contre la toux composé de fritillaires et de bibaciers dont la formule est la suivante:
La Fritillaria roylei Hooker traite la toux, les crachements de sang, les douleurs lancinantes au niveau du corps thyroïde (gonflement) et les pneumopathies. Elle facilite l’expectoration. La plus réputée pousse dans la province méridionale du Tchii-kiang. Le sirop de fritillaires et de bibaciers était utilisé dans la Province du Kouang-tong (1972).
La fritillaire du Tcho-kiang (Tcho Pei-mou), Fritillaria verticillata Willd. var. Thunbergii Baker, qui est béchique, donne trois alcaloïdes (Peimine, Peiminine et Propeimine).
L’Eriobotrya japonica Lindley, provoque, comme nous l’avons vu dans le traitement simple, l’expulsion des crachats. Il soulage l’appareil respiratoire. Ses graines contiennent des saponosides.
Le Platycodon grandiflorum (Jacquin) A. de Candolle (Platycodon chinensis Lindley) contient de la kikyosaponine qui stimule le carrefour aérodigestif. La racine est tonique, astringente et antibronchitique.
Le Prunus armeniaca Linné, agit sur la fonction respiratoire. Il calme la toux. L’amande renferme une huile grasse (40 à 60 %) et de l’amygdaline. On peut se trouver amené à agir – d’après P. Fruictier (1959) « sur l’expectoration elle-même en dehors de sa cause soit parce qu’elle est insuffisante ou pénible, soit au contraire excessive, épuisante. On ne doit cependant pas oublier que l’expectoration a son utilité pour dégager les bronches et même que dans certains cas chroniques, elle constitue un mode supplémentaire d’élimination de déchets toxiques qu’il peut être imprudent de supprimer trop vite chez certains vieillards aux reins insuffisants ».
La Mentha arvensis Linné est stimulante, carminative et stomachique.
Le remède antitussif dit« des cinq herbes» est employé à Tch’engtou (province du Sseu-tch’ouan). Il comprend: 1. Wou-p’i ts’ao (Potentilla kleiniana Wight) 2. Lieou-yue han ( Ca,yopteris ternij)ora Maxim.) 3. Ts’ing-wa ts’ao (Sa/via plebeia) 4. T’ou-eul jèmg (Gerbera philoselloides Cass.) 5. Fei-kin ts’ao (Sanicula lamelligera Bance).
Ce médicament traditionnel est pris en décoction avec du miel ou en solution aqueuse filtrée (sirop).
Les informations, les opinions et les conseils contenus dans cet article ne doivent pas être utilisés comme outil de diagnostic ni être substitués à un diagnostic médical.
Il est fortement recommandé de demander un avis médical auprès d’un professionnel de santé avant d’envisager tout traitement.