La toxémie gravidique (pré-éclampsie, éclampsie) est un ensemble de manifestations pathologiques survenant au cours des trois derniers mois de la grossesse. Si elle n’est pas traitée à temps, elle mène à l’éclampsie qui provoque de violentes convulsions, le coma et la mort.
La cause de la maladie est inconnue, mais l’hypertension, le diabète et la néphrite y prédisposent. La toxémie gravidique frappe 7 p. cent des femmes enceintes, habituellement primipares (première grossesse) et âgées de moins de trente ans.
Danger : Mort foetale dans les quatre à six dernières semaines de grossesse. Si la toxémie gravidique se complique d’éclampsie, le taux de mortalité pour la mère est de 13 p. cent (le tiers de la mortalité de la grossesse) et pour le fœtus, de 50 p. cent.
Toxémie gravidique Symptômes :
Les symptômes précoces de la toxémie gravidique sont légers : sentiment de malaise, vague mal de tête. Par la suite, ils s’aggravent, s’accompagnant d’œdème généralisé et d’une prise de poids importante (plus d’un kilo par semaine) : maux de tête intenses et persistants, vomissements violents, troubles visuels (vision trouble, double,
taches devant les yeux, parfois cécité), douleur abdominale, vertiges, amnésie, jaunisse, pouls accéléré et somnolence.
La crise éclampsique se manifeste par des contractures, puis des convulsions, pour aboutir au coma. Bien qu’elle ne dure que quelques minutes, les convulsions sont parfois si violentes et entraînent chez la patiente des secousses et des mouvements si brusques qu’il peut y avoir fracture des membres. La femme semble près de mourir, mais curieusement se remet presque toujours d’un premier accès. Toutefois, le travail d’accouchement, s’il ne s’est pas déclenché spontanément, comme c’est souvent le cas, doit l’être artificiellement afin d’éviter la répétition de tels accès qui finissent par avoir des conséquences fatales pour la mère et l’enfant. Du reste l’enfant naît souvent mort, mais lorsqu’il survit, il ne semble pas du tout affecté par la maladie.
La maladie disparaît à la naissance de l’enfant, mais elle peut laisser des séquelles comme le décollement de la rétine ou une sensibilité à la pneumonie.
Toxémie gravidique Traitement :
Repos au lit impératif et administration de sulfate de magnésium, de sédatifs légers et de diurétiques pour réduire les œdèmes. Le sel et autre forme de sodium, y compris le bicarbonate de soude, sont formellement contre-indiqués – toutes les préparations alimentaires vendues dans le commerce, préalablement salées, sont à éviter. Dix heures de sommeil par nuit et plusieurs heures de repos par jour sont nécessaires.
Lorsque l’état s’aggrave – prise importante de poids, hypertension artérielle, anurie, troubles visuels, jaunisse et albuminurie -, l’hospitalisation s’impose. C’est une urgence médicale. Le travail d’accouchement est systématiquement déclenché ; si l’accouchement était prévu plus de six semaines après, on pratique une césarienne. Il est impératif de mettre un terme à la grossesse afin de sauver la vie de la mère.
Le traitement, médical, consiste à réduire la tension artérielle et l’albuminurie. Les convulsions sont maîtrisées grâce à une médication appropriée. Lorsqu’elles surviennent, il faut attacher la femme au lit afin d’éviter une chute et, pour qu’elle ne se morde pas cruellement la langue, on introduit dans la bouche une cuiller entourée d’un linge.
Toxémie gravidique Prévention :
Un bon obstétricien surveillant attentivement la pression sanguine, les urines et la prise de poids peut prévenir la maladie avant qu’elle ne se déclare