Ce n’est pas parce que l’autre pense différemment qu’il a tort

S’il y a bien un mal qui gangrène notre vie sociale, c’est notre difficulté à accepter la différence de point de vue.
Qui n’a jamais vécu la situation d’être convaincu d’avoir raison !? Et malgré cela, la personne en face de nous n’en démord pas et affirme que c’est, à coup sûr, elle qui a raison!

Dans ce cas là, bien souvent, la discussion coupe court ou le ton monte. Rien de bien constructif en tout cas…

Les non dits s’enchaînent et parfois même les quiproquos se cumulent, rendant la situation difficile à vivre.

Parce que nous savons ce que nous disons et que nous sommes convaincus que l’autre a forcément tort de penser différemment.

Tout cela est uniquement dû au fait que nous voyons la vie uniquement de notre point de vue, mais n’acceptons pas l’idée que, d’un autre point de vue, la vie peut prendre un tout autre sens.

Voici un exemple explicite :

Imaginez vous face à une autre personne. Au sol, entre vous deux, vous voyez le chiffre 6. C’est une vérité absolue pour vous qu’il y a bien le chiffre 6 au sol. Pourtant la personne en face de vous vous dit avec assurance que c’est un 9 qui se trouve au sol. Elle n’en démord pas et vous assure que ce n’est pas un 6 mais bien un 9 qui se trouve au sol.

Dans cette situation simpliste, il est facile de comprendre et d’accepter que vous avez tous les 2 raison.

Et pourtant si vous ne vous imaginez pas à la place de l’autre, vous risquez de ne pas prendre conscience de cette différence de perception. Et vous risquez donc de tout mettre en place pour faire accepter à l’autre qu’il a tort.

Fort de cette prise de conscience, il peut donc être intéressant et constructif de prendre le temps de considérer le point de vue de l’autre avant de le juger.

Qui n’a jamais crié sur le conducteur d’une voiture qui roule trop vite? ou à l’inverse qui roule trop lentement?

En étant évidemment convaincu qu’il fait plus mal que nous!

Et pourtant, si nous trouvons qu’il roule trop vite lorsqu’il nous double, nous pouvons supposer qu’il se dit que nous roulons trop lentement et qu’il vous double pour cette raison.

Tout est donc une question de point de vue.
Au delà de ces exemples basiques, nous pouvons donc, dans notre quotidien, prendre le temps de nous mettre à la place de l’autre avant de l’invectiver.

Chaque avis compte et c’est justement la richesse de notre vie sociale humaine.

Il ne s’agit pas de renier ce que nous pensons, mais d’accepter l’idée qu’une pensée différente existe !

Si nous la prenons en considération, nous pouvons limiter le côté réactionnel de notre réponse et donc maintenir un dialogue construit.

Ce qui est l’une des garanties d’un monde moins agressif et plus tolérant!

Alors pourquoi ne pas essayer de se mettre à la place de l’autre pour tenter de comprendre son point de vue avant de juger et répondre de manière impulsive?
Souvent parce-que notre ego fait que nous refusons tout simplement l’idée que nous pourrions avoir tort.
Par fierté, par peur du regard de l’autre qui verra que vous avez potentiellement tort…

Si nous mettons cet ego de côté nous acceptons plus facilement l’erreur ou la différence de point de vue, et la vivons avec beaucoup plus de distance.

Alors dès maintenant tentez l’expérience ! 🙂

 

Mathieu GUÉLOU
Sophrologue
Formateur à l’EFDS (Ecole Française De Sophrothérapie)
mathieu.guelou@hotmail.fr