La néphrite (glomérulonéphrite aiguë) est une inflammation non bactérienne des reins, en particulier des glomulères (capillaires) et autres vaisseaux sanguins des reins, survenant après une infection streptococcique des voies aériennes supérieures. Comme dans le rhumatisme articulaire aigu, le germe du streptocoque déclenche la maladie, mais n’en est pas l’agent virulent (c’est-à-dire que les bactéries ne sont pas présentes dans les reins). On suppose qu’il s’agit d’une forme d’allergie à une substance libérée par le germe, qui entraîne une réaction violente des reins aboutissant à des lésions.
La néphrite frappe plus fréquemment l’enfant et l’adolescent que l’adulte.
Danger : La néphrite est une alerte médicale. 85 p. cent des malades se rétablissent, mais 10 p. cent développent une forme chronique et 5 p. cent succombent à l’urémie ou l’insuffisance cardiaque. Un traitement précoce et énergique est salvateur.
Néphrite aiguë Symptômes :
La néphrite aiguë débute brutalement, au moment où le malade guérit tout juste d’une infection streptococcique des voies aériennes supérieures, pharyngite ou angine (en général une à trois semaines plus tard). La maladie se manifeste par un mal de tête, une perte brutale de l’appétit, des nausées et des vomissements. La présence de sang et d’albumine dans les urines est un symptôme constant et spécifique : les urines sont peu abondantes et fuligineuses, quand elles ne sont pas franchement sanglantes ; quant à l’albumine, c’est une protéine de l’organisme que les reins malades ne peuvent plus retenir. La pression sanguine augmente. L’œdème est un autre signe caractéristique : la face devient si gonflée que les yeux demeurent presque clos ; les chevilles sont enflées. Il arrive que certains enfants souffrent de convulsions. Enfin, les reins sont légèrement douloureux et la langue chargée.
Néphrite aiguë Traitement :
Repos absolu au lit et diminution de l’apport protéique dans le régime. De larges doses d’antibiotiques sont administrées pour traiter l’infection respiratoire et éviter la réinfection. Le transit intestinal doit être favorisé afin d’aider les reins dans leur fonction d’élimination des déchets.
Sont contre-indiqués : les diurétiques qui, malgré l’excès d’eau dans les tissus, sont inutiles et même nocifs ; le traitement aux rayons X ; les corticoïdes ; la diathermie ; l’ablation chirurgicale de la gaine protectrice des reins.
Il faut administrer une grande quantité de liquides (pas loin d’un litre de plus que la quantité d’urine excrétée). Le régime doit être désodé pour lutter contre l’hypertension et diminuer l’accumulation d’eau dans les tissus.
Les cas graves nécessitent l’hospitalisation car des complications fatales peuvent survenir d’un jour à l’autre.
Les symptômes disparaissent quelques jours à quelques semaines après la fin du traitement, mais une hématurie (sang dans les urines) occasionnelle persiste pendant environ un an.
Néphrite aiguë Prévention :
La meilleure des préventions reste le traitement vigoureux de l’infection respiratoire causale par une antibiothérapie précoce qui empêche l’apparition de la néphrite ou, du moins, en atténue l’intensité. L’analyse d’urines est toujours recommandée en cas d’infection streptococcique. Après le rétablissement, au moins deux examens trimestriels, au cours desquels on vérifiera les urines, la tension artérielle et les éventuelles manifestations œdémateuses, sont nécessaires pour s’assurer que la maladie n’évolue pas vers la chronicité.
Résultat: La plupart des malades guérissent après un traitement et un repos au lit d’environ un mois. 10 p. cent des cas évoluent vers la chronicité.
La néphrite aiguë suivant une infection streptococcique connaît un pronostic bien meilleur que la forme chronique, généralement découverte de manière fortuite lors d’un examen systématique des urines. Les symptômes dans ce cas sont vagues, seuls sont révélateurs la présence de sang et d’albumine dans les urines. Cette forme de néphrite requiert une attention toute particulière.