Le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum, Acésinée) et ses variétés cultivées sont très importants dans l’art du jardin paysager comme arbres d’ornement. Ils atteignent 25 m de haut, ont une couronne dense et régulière, de grandes feuilles palmées et une floraison luxuriante, bien que brève, en mai et juin. Le fruit est une grosse capsule à épines molles, globuleuse, contenant 1 à 3 graines marron, brillantes, avec un grand » nombril » clair. Le Marronnier ne s’étendit en Europe centrale et vers l’ouest que vers la fin du XVIe siècle quand les premiers spécimens furent cultivés à Vienne à partir de graines rapportées d’Istambul par le botaniste Charles de l’Écluse, plus connu sous son nom latin de Clusius. Tout comme la médecine européenne, le marron ne commença à être utilisé qu’assez tard, vers la fin du XIXe siècle, d’abord en France puis ailleurs, grâce au médecin Arnault de Vevey.
Utilisation médicinale
Cet arbre, introduit en Europe où il est cultivé depuis le XVIe siècle, est originaire de certaines collines de la péninsule balkanique où cette remarquable relique de l’ère tertiaire pousse encore à l’état sauvage. On trouve des espèces très apparentées dans l’Himalaya, en Asie orientale et en Amérique du Nord. À des fins médicinales on utilise principalement les graines — les marrons mûrs qui sont traités par l’industrie pharmaceutique. Ils contiennent des saponines, dont l’aescine est la plus importante, ainsi que des glucosides flavoniques. La drogue est utilisée principalement pour le traitement de maladies vasculaires, généralement désignées comme insuffisance vasculaire, et qui inclue le traitement des varices, des ulcères variqueux et des hémorroïdes. L’aescine et les substances subordonnées ont un effet bénéfique sur les capillaires (elles agissent comme vaso-dilatateurs), améliorent l’élasticité des vaisseaux sanguins et ont un effet anti-oedémateux. L’aescine peut aussi être utilisée pour diminuer la tuméfaction en cas de contusion et de fracture. Les principes actifs du marron d’Inde entrent dans la composition des préparations pharmaceutiques du commerce administrées sous forme de cachets, pommades, gels et injections. L’extrait de marron d’Inde peut être utilisé en usage externe dans le traitement des phlébites. De nos jours on ne peut conseiller les formes simples de médication utilisées en médecine populaire, exception faite des décoctions d’écorce, de feuilles et de bourgeons, occasionnellement utilisés aux mêmes fins. En pédiatrie il faut faire très attention lorsqu’on utilise des préparations contenant des saponines de marrons. Le dosage doit être fortement diminué car ces principes actifs sont toxiques pour les enfants.
- Autres appellations : faux châtaignier, châtaignier de cheval.
- Parties utilisées : fruit décortiqué, écorce, feuilles.
- Principaux composants : huile grasse, esculine, fraxine, argyrine, esculetol, matière savonneuse… L’es- culoside est un glucoside retiré des semences et de l’écorce, indiqué dans les affections veineuses.
Propriétés :
- vaso-constricteur et tonique veineux
- fluidifiant sanguin
- facilite la miction chez les prostatiques
Indications :
- hémorroïdes, varices, varicocèle
- congestion du foie
- congestion prostatique et du petit bassin
- troubles de la ménopause
Comment l’utiliser :
Usage interne :
- décoction : une poignée de copeaux d’écorce pour 1 litre d’eau. Bouillir 15 minutes. Boire en 2 jours
- alcoolature stabilisée : 20 à 40 gouttes par jour, avant les repas, par périodes de 10 à 15 jours par mois
- solution d’intrait à 5 % : mêmes doses (100 gouttes et plus par jour dans les crises hémorroïdaires)
- voir à hamamélis : formule pour bouffées de chaleur de la ménopause.
Usage externe :
- pommade à 20 % d’alcoolature
- suppositoires à 0,02-0,03 g d’intrait.
- Pommade antihémorroïdaire :
- alcoolature de marron d’Inde : 20 g
- lanoline : 20 g
- onguent populeum : 60 g
- Suppositoires antihémorroïdaires :
- intrait de marron d’Inde : 0,03 g
- intrait de jusquiame : 0,02 g
- intrait de moreile : 0,05 g
- beurre de cacao q.s.p. 1 sup.
N.B. : L’écorce séchée, en poudre, à la dose de 8 g macérés dans un litre de vin, donne une boisson tonique et fébrifuge comme le quinquina.
Marronnier d’Inde effets secondaires:
Certains auteurs recommandent aux femmes enceintes d’éviter de prendre l’extrait de graines de marronnier d’Inde, bien qu’aucun cas de malformation à la naissance ou autre effet indésirable n’ait été signalé.