Les Tcheou succédèrent à la société esclavagiste des Chang et se distinguèrent par la première organisation de la médecine. Les praticiens étaient répartis en quatre classes : les médecins des maladies (tsi-yi) ou généralistes : les médecins des plaies (yang-yi) ou chirurgiens; les médecins des aliments (che-yi) ou diététiciens; les médecins des animaux (cheou-yi) ou vétérinaires.
Sous les Tcheou occidentaux, il faut signaler la découverte du fer qui va transformer l’agriculture et, par conséquent, la médecine. Les plantes médicinales utilisées étaient la Fritillaria, l’ Armoise, le Plantago asiatica, etc.
On chante les vertus du feu et de l’eau, réservés à la préparation des aliments. Le métal et le bois sont destinés à la fabrication des armes. La terre nourrit les êtres vivants. La connaissance des éléments permet de maîtriser la maladie.
Les manuscrits originaux sont malheureusement perdus. Les recensions modernes recouvrent les commentaires classiques. Us cachent parfois le texte primitif. On se trouve en présence de traités hétérogènes dont les chapitres ont été rédigés à des époques très différentes.
L’œuvre de Confucius n’est pas dénuée d’intérêt pour l’historien de la médecine. Il recommande dans ses entretiens les fumigations dans la prévention des épidémies. On dirige les vapeurs dans l’atmosphère ou sur les parties du corps. La technique doit être conforme à la théorie des cinq éléments. A chaque saison, on obtient du feu par friction. On organise des séances rituelles. Au printemps, sous le signe du bois et du vert, on utilise l’ulmus ( Yu) ou le saule vert. En été, le soleil est de feu. Il est ronge. On emploie le Zinyphus (Tsao) ou l’abricotier (Hing). Vers la fin de l’été, la terre est jaune. On dispose du mûrier (Sang) ou du Tche jaune (Ganoderma).
L’automne correspond au métal et au blanc. On indique le Myroxylon avec un autre bois. L’hiver, l’eau est noire : on a recours comme fumigènes au Sophora (Houai) ou au Santal (T’an), dont le bois est parfumé.
La médecine chinoise par les plantes de l’Antiquité est encore mal connue. Nous ignorons le détail des ordonnances qui sont citées dans les textes classiques.
Les rites magiques l’emportent encore sur la médecine, qui n’est qu’une science auxiliaire de la thérapeutique. Outre l’acupuncture et la moxibustion, qui commencent à prendre une certaine importance, les prescriptions traditionnelles fondées sur la « loi des similitudes » et des « concordances » sont déjà pourtant fort nombreuses. La thérapeutique est donc à la fois divine et naturelle. Telle est la signification qu’il convient d’assigner aux fumigations de végétaux dans la prévention des épidémies : elles ne sont rien d’autre que des règles d’hygiène, et ces dernières ne sauraient être dissociées des cérémonies religieuses. L’air, le « souffle nocif», est porteur de maladies. La lutte contre la maladie repose sur une polypharmacie déjà complexe dont les formules sont transmises de génération en génération.