Le corps de nourriture ayurvédique

De la terre sont venues les plantes, des plantes est venue la nourriture, et de la nourriture est venue la graine qui a donné vie aux  humains.

Taittira Upanishad

 

Notre nourriture, notre corps et la nature, sont une seule entité. La chair de notre corps est la même que celle de la citrouille, les fluides corporels sont les mêmes que le lait de noix de coco.

Le réseau de fibres de notre corps est le même que le luffa d’un potiron. Le cœur d’un artichaut est le même que notre cœur. Les feuilles d’un arbre sont semblables à nos poumons, son écorce est comme notre peau. Quand les arbres sont coupés, ils saignent; quand ils sont déracinés, ils meurent.

Mais nous nous considérons comme différents des arbres et des plantes, des animaux, des organismes monocellulaires. Nous les considérons comme extérieurs à nous-mêmes. Nous voyons de même les aliments comme des éléments séparés de nous-mêmes.

En réalité, notre perception même est dans la même lumière de conscience que les aliments, les animaux, et tous les principes du cosmos. La lumière de conscience qui nous rend visibles rend visible la nourriture que nous mangeons.

La nature est si subtile, et si complexe, que si nous usions des aliments avec intelligence, nous connaîtrions le vaste spectre de lumière, couleurs, sons, parfums, baumes, de sa symphonie. Les cordes essentielles de notre mémoire cognitives seraient pincées, et nous commencerions à nous souvenir, à équilibrer la Vie dans nos vies, la confluence des rivières et des ruisseaux.

Au début d’une pratique, nous avons toujours tendance à en faire trop. Avec le temps, nous nous ajustons, et la pratique devient aisée. Mais tant qu’on n’en est pas là, il faut être vigilant et persévé­rant. La nourriture est ce qui entretient notre vie, et, comme telle, elle mérite un grand respect. Il faut se garder de sombrer dans l’accoutumance, et le fanatisme, pour ce qui est des régimes alimen­taires. Il ne faut pas non  plus que l’examen des qualités alimentaires tourne à l’obsession. L’obsession des aliments est aussi l’obsession du corps ; elle est destructrice.