L’hépatite B est comparable dans ses manifestations à l’hépatite A, mais elle est d’une plus grande gravité et de transmission différente. La contamination est souvent le fait d’injections pratiquées avec des seringues ou des aiguilles hypodermiques non stériles. Ce sont bien entendu les drogués, peu concernés par les mesures antiseptiques et utilisant à plusieurs une même aiguille, qui en sont les premières victimes. Le virus de l’hépatite sérique est extraordinairement résistant et survit aux formes habituelles de stérilisation. Pour le détruire, il faut trente minutes effectives d’ébullition ou de passage à la vapeur dans un autoclave. Mais la voie de transmission essentielle de l’hépatite B est la transfusion sanguine ; il est en effet très difficile de passer au crible tous les donneurs de sang afin de détecter ceux qui sont porteurs du virus, sans le savoir eux-mêmes, du reste, la plupart du temps. Toutefois, le test de l’antigène de l’hépatite B (AgHBs) est de plus en plus pratiqué pour éliminer au mieux les sangs contaminés. (Voir Hépatite infectieuse aiguë 187.)
Le virus, présent dans la salive ou le sperme, peut également se transmettre par contact direct.
La période d’incubation varie de deux à six mois (celle de l’hépatite A dure de vingt-cinq à trente-cinq jours). L’hépatite B frappe plutôt les adultes âgés de plus de vingt ans. Sa virulence et son taux de mortalité sont beaucoup plus élevés que pour l’hépatite A.
Hépatite B: Symptômes et traitement
Les symptômes sont pour l’essentiel semblables à ceux de l’hépatite A, à la différence toutefois d’une éruption précoce et caractéristique d’urticaire (papules rouges qui démangent). Il peut également y avoir un bref épisode d’arthrite (un cas sur cinq) avant l’apparition de la jaunisse. Le traitement est celui de l’hépatite A. Cependant, l’hépatite B est une maladie beaucoup plus grave que l’hépatite A car les risques d’évolution vers l’hépatite subaiguë ou la cirrhose sont de loin plus élevés.
Résultat: 90 p. cent des malades ne souffrent d’aucune conséquence à long terme une fois passé la phase aiguë. Les 10 p. cent restants souffrent de complications hépatiques pendant des mois et même des années. Parmi eux, certains (très peu) développent une hépatite chronique ou une cirrhose. Le taux de mortalité des malades qui ont été hospitalisés est très bas, 1 à 2 p. cent.
La plupart des personnels hospitaliers accordent une vigilance particulière à la stérilisation des instruments, aussi le danger de contamination par cette voie- là se trouve-t-il considérablement réduit. Quant à la transmission par transfusion sanguine, on peut raisonnablement penser que le problème sera résolu dans un avenir très proche.