L’attachement est le lien qui relie la mère à son enfant. Il se construit dès les premiers mois de la grossesse et se poursuit après. Mais toutes les femmes ne le perçoivent pas nécessairement, en tout cas pas avec la même intensité. Ce lien spécial reste tributaire du parcours de vie de la future maman et de son contexte personnel ( social, économique, politique etc).
Par Fériel Berraies Sophrologue certifiée RNCP spécialisée, périnatalité, enfance et sexualité
L’attachement: un processus en trois étapes
Elisabeth Darchis définit trois étapes au processus d’attachement après la naissance :
- 1ere étape : la mère adopte son enfant et se reconnait en tant que mère
- 2e étape : la mère s’adapte à son enfant et découvre progressivement ses compétences maternelles
- 3e etape : la mère est rassurée sur ses compétences et prodigue des soins adéquats à son enfant ( Dialogues, N°147, 2000, Eres, P 3-16)
Certaines femmes toutefois ne parviennent pas à ce cheminement. Elles angoissent durant la grossesse et se posent beaucoup de questions quant à leur devenir de future mère. Elles craignent que leur corps ne change radicalement et que leur pouvoir de séduction ne soit en déclin. Ce qui n’arrange pas en prime, nombreuses sont celles qui ne savent pas comment faire face aux nouvelles responsabilités à venir. Et les considérations « narcissiques » cachent aussi de nombreuses peurs adjacentes.
Certaines de ces futurs mamans, se sentent potentiellement menacées dans leur « identité »: elles craignent de mettre leur vie et leur féminité aux oubliettes. Elles savent que leur corps va changer, et c’est un peu le « syndrome » que vit actuellement la star de télé réalité, Kendal Jenner, la cadette des sœurs issues de la célèbre sitcom américaine. Celle ci vit difficilement sa grossesse et nage en plein « drame et questionnements quant à sa féminité » – petite anecdote, mais réalité quand même.
En effet, cela peut toucher de nombreuses femmes mais on en parle pas: c’est du registre du tabou ( la future maman se sent « indigne » car ce n’est pas dans l’ordre des choses) et vues de l’extérieur, ces « émotions » peuvent paraître égoïstes et égocentrées, voire « narcissiques » ( si l’on est dans le jugement) mais nos sociétés le sont…
Les troubles de l’attachement, c’est donc la difficulté à créer le lien protecteur et affectif avec son bébé. C’est ce qu’on appelle le « lien maternel » qui se fait dès les premiers mois de la grossesse. C’est un réflexe d’appropriation et le ventre de la femme enceinte est la symbolique de l’appropriation, en plus de la notion de sécurité.
A la naissance, pour certaines femmes, il y a donc un sentiment de rejet face à l’enfant qui peut s’installer, et c’est là le début du danger pour l’enfant. Ces mamans vivent un contraste entre l’idéalisation du bébé imaginé durant la grossesse et la réalité du nouveau-né. Mais surtout, elles ne sont pas prêtes à faire face aux contraintes. Leur vie ne sera plus la même.
Les causes de ce trouble peuvent être liées à plusieurs facteurs
- La séparation dès la naissance, si l’enfant est mis sous couveuse
- Si l’enfant est non désiré ou accepté
- Si l’on craint le poids des responsabilités
- Si l’on ne veut pas faire face au changement de statut
- Si l’on a peur de ne pas aimer l’enfant comme les premiers
- S’il y a eu des problèmes post partum
- Si l’on a vécu un trauma d’enfance
- Si l’on refuse les nouvelles valeurs et ce corps qui est « déformé »
Investir sa grossesse malgré tout
Lorsque la femme met du temps à investir sa grossesse et son nouveau statut de mère, et qu’elle ne parvient pas à installer cette pulsion protectrice et affectueuse, elle va créer les éléments de son mal être qui balancera entre la culpabilité, la souffrance psychique et la perte d’estime d’elle-même.
Si ce trouble est avéré et profond, il faut obligatoirement renvoyer la jeune maman à un psychiatre. Attention à la demande de la snée, qui doit nous renvoyer à la nécessité de la faire accompagner par un psy si la dépression est profonde et avérée. On ne peut la prendre dans un accompagnement de l’amélioration du quotidien, si elle est en dépression.
Les conséquences de ce trouble ne sont peut être pas anodines à court et long terme pour la mère et l’enfant.
Les angoisses quant à la capacité d’être mère, la culpabilité (car c’est tabou et cela n’est pas acceptable naturellement) vont entraîner la mésestime.
Et dans la durée, avec la dépression, la maman ne pourra pas prendre soin du bébé, mettant le nourrisson en danger.
Les demandes les plus exprimées quand on vient à moi:
- Changer de comportement vis-à-vis du bébé
- Se sentir mieux
- Se sentir proche de son bébé
L’objectif de mon accompagnement sera de l’aider à investir pleinement sa maternité.
Ici l’essentiel de mon travail, sera de l’aider à casser cette mauvaise estime qu’elle a d’elle même, afin de lui redonner confiance quant à ses capacités.
La Sophrologie va lui donner des outils et des exercices qui vont permettre de travailler au fur et à mesure la confiance et la perception de sa valeur et de ses capacités
Pour cela, la maman doit apprendre à évacuer les croyances erronées, les doutes, et booster ses capacités. Se détacher des « ‘injonctions » de la société, de sa famille ou de ses proches et faire ses propres analyses à ‘elle’.
Attention en cas de dépression post partum, ou pré partum, il est impératif que la maman soit accompagnée par la médecine conventionnelle, la Sophrologie complétera la démarche en proposant des outils pour améliorer la « vivance » de la situation. Si l’on considére que l’enfant peut être mis en danger, il faut alerter les autorités concernées.
Il faut se dire que les angoisses liées aux troubles de l’attachement peuvent être profondes, par conséquent, même à titre préventif, il faut toujours inviter la sophronisée à aller prendre conseil chez un psychothérapeute (psychiatre) pour voir s’il n’y pas d’autres troubles ancrés.
Car le risque, c’est d’améliorer la situation en surface grâce à la Sophrologie. Il serait préjudiciable de ne pas vérifier avant de commencer des séances en Sophrologie qu’il n’y ait pas de troubles plus conséquents. La Sophrologie n’est qu’un accompagnement de support, il faut se le rappeler !
La Sophrologie ne travaille que sur les symptômes: cad le stress, le manque de confiance, la culpabilité…pour vous amener à mieux vivre une situation de vie, mais ne se substituera pas à la médecine conventionnelle.
Retrouvez les conseils de Fériel Berraies Sophrologue et Hypnothérapeute sur : www.feriel-berraies-therapeute.com
Pour lui écrire : fbsophro@gmail.com