Glaucome: Symptômes, Causes, Traitement

GLAUCOME n. m. Affection de l’œil, carac­térisée par une augmentation de sa pression interne lui conférant une dureté anormale. On distingue le glaucome chro11ique et le glau­come aigu. Le glaucome co11gé11ital et les glau­comes secondaires sont des formes à part.

Glaucome chronique. C’est le type le plus fréquent : 2 p. 100 des individus au-delà de quarante ans développent un glaucome chro­nique. L’hérédité joue un rôle certain, et il est possible actuellement de prévoir, grâce au test à la dexaméthasone (corticoïde instillé en collyre), le développement éventuel d’un glau­come chez les descendants de glaucomateux. Le glaucome chronique passe par trois stades 1 ° un stade de début, dit « stade tonométrique ». Son diagnostic est difficile, car il ne se traduit par aucun symptôme subjectif (parfois un lar­moiement, des picotements oculaires, une lour­deur oculaire qui ne sont pas, de toute façon, spécifiques du glaucome); seule la prise sys­tématique de la tension oculaire, à l’occasion d’un examen pour presbytie, par exemple, per­met de la dépister. Le chiffre de la tensiooculaire est d’ail!curs rarement élevé, et ne dépasse guère 30 mm de mercure.
Dans des cas encore plus précoces, la tension oculaire présente un chiffre à peine plus élevé que la normale (23-24 mm de mercure). Il importe toujours de s’assurer du diagnostic, et il est nécessaire de pratiquer un certain nombre d’épreuves : courbe de tension toutes les quatre heures en prenant notamment la tension à 6 ou 7 heures du matin, qui montre souvent des chiffres nettement pathologiques ; épreuves de provocation, qui consistent à pro­voquer l’élévation de la tension oculaire par un moyen approprié (absorption d’un litre d’eau à jeun en moins de cinq minutes, par exemple), la réponse du glaucomatcux étant nettement supérieure à celle du sujet normal ; tonographie, qui consiste à placer un tono­rnètre de Schiotz sur le globe oculaire pendant quatre minutes et à enregistrer graphiquement et électroniquement la chute de pression qui apparaît dans le globe oculaire sous l’effet du poids du tonomètre. Le diagnostic de glau­come n’est porté que sur un faisceau de preuves, et il importe de revoir régulièrement Je malade et de répéter les explorations. Le stade de glaucome tonométrique peut durer une dizaine d’années ;
2′) Puis le stade campi111étriq11e. L’acuité visuelle reste inchangée, mais apparaissent des altérations du champ visuel, d’abord locali­sées à la région paracentrale, autour de la tache aveugle (scotome de Bjerrum), puis s’étendant au champ nasal supérieur ou infé­rieur. Ces déficits progressent lentement, sans aucun symptôme subjectif le plus souvent, vers le point central. Lorsque ce dernier est atteint, l’acuité visuelle chute brutalement à l ou 2/ 10, et c’est souvent, hélas!, à ce stade que le malade prend conscience de sa maladie.

Parallèlement, la tension oculaire s’est élevée et dépasse souvent 30 mm de mercme. Il appa­raît au fond de l’œil une excaYation de la papille avec rejet des vaisseaux contre son bord nasal : elle est le témoin de l’hypertension chronique et de la souffrance des vaisseaux irriguant le nerf optique ;

Glaucome: Traitement

Malheureusement, il n’existe pas de traitement curatif. L’acuité visuelle perdue en raison d’un glaucome ne peut être retrouvée. L’objectif du traitement est donc de prévenir ou de ralentir les dommages subséquents. Pour ce faire, dans plusieurs cas, il s’agira de diminuer la pression à l’intérieur de l’oeil en améliorant la circulation de l’humeur aqueuse.

L’ophtalmologiste, le médecin spécialiste des soins de l’oeil, établira un plan de traitement et surveillera les capacités visuelles régulièrement. Les interventions possibles incluent des gouttes oculaires, des médicaments par voie orale, un traitement au laser et, au besoin, la chirurgie. Dans bien des cas, la prise de médicaments doit se faire à vie.

Si la cause du glaucome est identifiable, il sera important de la traiter. Par ailleurs, la corticothérapie administrée dans les yeux est contre-indiquée chez les personnes qui souffrent de glaucome. Il est donc conseillé de ne pas entreprendre ou de cesser ce type de traitement. Dans certains cas, leur utilisation ne peut être évitée. Il est alors nécessaire d’obtenir un très bon suivi auprès d’un ophtalmologiste.

Pour le glaucome à angle ouvert

Les gouttes ophtalmiques (collyres)

Elles réduisent la pression dans l’oeil. Les gouttes sont fréquemment prescrites, car elles provoquent moins d’effets indésirables que les médicaments pris par voie orale.

Plusieurs types de gouttes ophtalmiques sont utilisés. Parmi les plus courantes, mentionnons les bêta-bloqueurs, les agents alpha-adrénergiques, les analogues des prostaglandines, les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique et les myotiques. La majorité de ces médicaments agissent à la fois en réduisant la production d’humeur aqueuse dans l’oeil et en augmentant son excrétion.

Les effets indésirables varient d’un type de goutte à l’autre. Il peut s’agir, par exemple, d’une sécheresse de la bouche, d’une baisse de la tension artérielle, d’une baisse du rythme cardiaque, d’une irritation aux yeux, de rougeurs autour des yeux ou de fatigue. Il est préférable d’informer son médecin des effets secondaires qui surviennent, s’il y a lieu.

Il est important de bien suivre la posologie. Ce traitement est très efficace, à condition d’être suivi quotidiennement et à vie.

Les médicaments par voie orale

Si les gouttes ne permettent pas de réduire suffisamment la pression intraoculaire, ce qui est rare, une médication par voie orale peut être prescrite (par exemple, des inhibiteurs de l’anhydrase carbonique). Cependant, ces médicaments provoquent plus souvent des effets indésirables et plus prononcés que les gouttes ophtalmiques.

Le traitement au laser

Cette intervention, appelée trabéculoplastie, est de plus en plus courante. Il arrive même qu’elle soit proposée avant l’emploi de gouttes ophtalmiques. Elle peut aussi être pratiquée si le glaucome s’aggrave malgré les traitements ou si la médication est mal tolérée.

Ce traitement au laser vise à aider la circulation de l’humeur aqueuse dans l’oeil. L’intervention est indolore et rapide : elle se pratique en une ou 2 séances de 5 minutes. Un rayon laser est dirigé sur le trabéculum (voir le schéma des structures internes de l’oeil plus haut). On ne s’explique pas exactement pourquoi elle fait diminuer la pression.

Même si une intervention au laser est pratiquée, un traitement médicamenteux (le plus souvent des gouttes ophtalmiques) doit tout de même être suivi à vie.

La chirurgie classique

Cette chirurgie à l’oeil porte le nom de trabéculectomie. L’intervention vise à créer une nouvelle voie d’évacuation de l’humeur aqueuse, en enlevant un petit segment de trabéculum. La pose de tube est fréquente. Le tube dirige l’humeur aqueuse dans un réservoir derrière l’oeil. Environ 80 % des personnes qui subissent cette chirurgie n’ont plus besoin de gouttes ophtalmiques par la suite.

D’autres types de chirurgies sont en expérimentation. Éventuellement, elles pourraient remplacer la trabéculectomie. Cependant, il faudra encore plusieurs années avant de pouvoir déterminer leur efficacité. À titre d’exemple, mentionnons la canalostomie, l’Ex-Press®, la canaloplastie, l’implant d’or, le Glaukos iStent® et le trabéculotome.

Pour le glaucome à angle fermé

Un traitement d’urgence est requis. On a recours à plusieurs médicaments pour réduire rapidement la pression intraoculaire.

Une fois la pression abaissée, l’idéal est d’ouvrir une voie de passage à travers l’iris, à l’aide d’un rayon au laser. Cette intervention porte le nom d’iridotomie périphérique. Ce traitement permet l’écoulement de l’humeur aqueuse, dans le but d’éviter les récidives. Des gouttes anesthésiques sont préalablement appliquées sur l’oeil, de même qu’une lentille cornéenne (retirée après le traitement). Après le traitement, des gouttes anti-inflammatoires sont prescrites et doivent être appliquées sur l’oeil durant quelques jours. Il se peut que d’autres traitements soient nécessaires.

Pour le glaucome congénital

Seule la chirurgie peut corriger ce type de glaucome. Elle se pratique dès les premières semaines de la vie.

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