Le Ginseng c’est la « panacée »: le tonique supérieur des taoïstes

Le Ginseng (racine anthropomorphe)

Le Ginseng est « l’essence souveraine » ( wang tsing) des médecins traditionalistes. C’est la « panacée », le tonique supérieur des taoïstes. La morphologie de sa racine, évocatrice de la forme humaine, fut à l’origine des premiers caractères qui la représentèrent. Le terme Jen-chen, prononcé Ginseng en dialecte cantonais, signifie « le corps de l’homme ». La « panacée », Panax ginseng C.A. Mey, P. schinseng Nees, est appréciée de tout l’Extrême-Orient.

La Corée est un producteur important de Ginseng. Il ne faut pas confondre l’Aralia chinensis L., dont l’écorce est diurétique, avec la racine for­tifiante de Ginseng (A raliaceae).

K. Mentzel signala l’Opusculum de radice Jin-seng ex herbariis sinicis (Berolini, 1685).

Les travaux du professeur I. Brekhman, directeur de l’Institut des substances biologiquement actives de l’Académie des Sciences de Vladivostok ( 1963-1973) ont suscité un nouvel intérêt pour cette vieille plante. Il a démontré, par des expériences sur des souris, une capacité d’endurance à divers stress supérieure après injection d’extraits de Ginseng.

Cette racine stimule l’activité cérébrale. Elle est utile contre les manifestations de la sénescence, contre diverses formes d’empoisonnement et comme anti-inflammatoire.

Pour les Chinois, le Ginseng demeure le premier des fortifiants.

Il est également associé à « l’essence de gallinacés ».

La racine de Ginseng contient le panaquilon qui agit sur le système endocrinien; le panaxine, stimulateur du cœur et de la circulation sanguine; le panaxène qui a une action sédative, hypnotique et narcotique (action sur le système nerveux central); de l’acide panaxique qui favorise l’ensemble des transformations subies par l’organisme. Les autres constituants sont l’amylase, la phénolase, la vitamine B 1 , la vitami­ne B2, etc.

La composition chimique est donnée par le R.P. J. Roi. Les indications thérapeutiques sont précisées par la United Pharma­ceutical Manufactory (Canton, 1972).

Les Français découvrirent le Ginseng dans la région de Canton. Les études suisses de l’époque confirment l’intérêt du Ginseng. Il est à remarquer que « l’effet énergisant observé par les derniers essais représente, parmi les multiples actions du Ginseng, un choix priori­taire dans le domaine de la gérontologie appelé à répondre au désir tacite des Occidentaux de prolonger la vie ».

En France, en 1976, les labo­ratoires Valda recommandent le Geriatric plwrmaton (extrait sec concentré de Ginseng) en capsules contre les troubles du vieillissement, la fatigabilité physique et psychique.

II existe d’autres toniques comme les mélanges de « fruits de muriers sauvages » (Oxymel mori succus) et les « pilules fortifiantes du cœur du roi céleste » (T’ien-wang pou-sin tan) qui sont rangés parmi les drogues calmantes. Elles sont recommandées contre le malaise général, l’anémie et la constipation.

Elles sont ordonnées pour de longs traitements. La posologie habi­tuelle est de vingt-quatre pilules par jour (huit pilules prescrites matin, midi et soir). Les « pilules fortifiantes du cœur du roi céleste » proviennent de Lan-tcheou, la grande ville pétrolière de Kan-sou.
Les racines toniques de Codonopsis (Tang-chen) sont tirées d’une plante du Nord de la Chine. Elle est cultivée dans les provinces côtières de la Chine méridionale (1975). L’espèce de la Chine centrale, dite ori­ginaire du Sseu-tch’ouan (Sseu Tang-chen), est identifiée sous Codo­nopsis tangshen Oliver.

La racine de Tang-chen est « bénéfique pour le souffle ». Son action béchique, stomachique et diurétique a été largement démontrée – ce qui n’est en rien contradictoire avec son effet placebo.
Le Ginseng est riche de promesses en tant que régulateur hormo­nal, mais des études systématiques et pharmacodynamiques devraient être entreprises sur ses divers composants dans la mesure où l’on pourra les isoler.

La Chine populaire exporte le Ginsendin (extraits de ginseng en pilules) et l’extrait fluide (Panax Ginseng extractum). Les pilules toniques de Ginseng sont moins irritantes. Elles sont renforcées avec des vitamines destinées à lutter contre l’impuissance, la perte de la mémoire et la malnutrition. Le traite­ment fortifiant peut être mené avec des injections de Pantocrine (ex­traits de cornes de cerfs) ou des préparations de « gelées royales ».

D’après I. Brekhman (1956), les racines de Ginseng sauvage contiendraient des substances gonadotropes. La décoction de Gin­seng est fortifiante, excitante et sédative. N. loïriche (1974) affirme, dans une étude très poussée, que le miel de Ginseng paraît avoir sur l’organisme une action encore plus efficace.