Les TOC, Troubles Obsessionnels Compulsifs, touchent environ 2 % de la population. Ce sont des troubles très invalidants, et l’hypnose peut être d’une grande aide dans l’accompagnement des personnes qui en souffrent.
Qu’est-ce qu’un TOC ?
Les TOC sont des troubles très invalidants, car les personnes qui en souffrent passent beaucoup de temps, jusqu’à 80 % de leur temps, à développer pensées obsessionnelles et rituels, au détriment de leurs activités habituelles.
Camille, infirmière, 32 ans, se lave plusieurs fois entièrement lors de sa douche matinale, avec toujours les mêmes gestes. Nicolas, 30 ans, a terriblement peur d’écraser des gens quand il est en voiture, ou de tomber sur des personnes quand il fait son jogging.
Les personnes souffrant de TOC vivent une souffrance intolérable liée à une rigidité mentale et comportementale aussi stérile qu’épuisante, souffrance qui peut réellement les priver de leur joie de vivre.
Le Trouble Obsessionnel Compulsif se définit dans les classifications internationales (DSM V ) par la présence, soit d’obsessions, soit de compulsions, chacune d’elles entraînant un état de détresse, de l’anxiété, une perte de temps ou une interférence significative avec les activités quotidiennes.
Les différents types de TOC
Tout commence par une obsession, pensée intrusive et obsédante, qui revient toujours à l’esprit de la personne, au sujet de dangers imminents pour elle ou pour les autres, dont elle se rend responsable, par action ou par omission : crainte de se contaminer et de contaminer autrui, crainte d’être responsable d’un désastre, de commettre une erreur, crainte d’être un danger pour autrui, crainte de perdre le contrôle, obsession sexuelle, etc
La personne fait des efforts, pour ignorer ou réprimer ses pensées, impulsions, ou représentations, ou pour neutraliser celles-ci par d’autres pensées ou actions. Cette obsession génère une anxiété considérable et insupportable, une peur que la personne cherche à apaiser au moyen de stratégies de neutralisation, les fameux rituels et compulsions, et de stratégies d’évitement (éviter de sortir pour ne pas croiser des déclencheurs de « mauvaises pensées »…).
Relativement “visibles”, les rituels sont des comportements répétitifs, irrationnels et contraignants, visant à réduire magiquement la tension née de la peur de l’obsession. Ce sont des comportements tels que le lavage des mains trop fréquent et non nécessaire, le besoin de vérifier si une porte est fermée, la répétition compulsive d’activités quotidiennes, de ranger certains objets selon un ordonnancement spécifique et inflexible, d’éviter de toucher certaines matières, d’éviter des itinéraires, d’éviter de marcher sur les jointures des pavés…
Ces comportements sont censés apaiser l’anxiété générée par les obsessions. Ils apportent un relatif soulagement, mais de courte durée. Il y a aussi des compulsions mentales, des règles à accomplir également de manière inflexible, comme compter, répéter silencieusement des mots, des rituels mentaux. Cependant, ces comportements ou ces actes mentaux sont, soit sans relation réaliste avec ce qu’ils proposent de neutraliser ou de prévenir, soit manifestement excessifs.
Les stratégies d’évitement visent à éviter les “déclencheurs” d’anxiété. Comme par exemple ne pas toucher les robinets par crainte de contamination, éviter de toucher une porte pour ne pas avoir à se laver les mains, etc. Bien sûr, tout le monde se lave les mains, aime sa maison bien rangée, a déjà vérifié si sa porte était fermée, si le gaz était bien coupé avant de sortir de la maison, et il est parfaitement raisonnable d’éviter les dangers pour soi ou autrui.
Mais dans le cas des TOC, tout ceci devient une fixation, et peut prendre des heures, même si la personne est parfaitement consciente du côté déraisonnable de son comportement.
Quelles en sont les causes ?
Comme pour d’autres troubles anxieux, les causes des TOC sont multifactorielles. De nombreuses recherches ont été conduites, du point de vue psychologique, physiologique et génétique. Les études de recherche sur la génétique indiquent qu’il n’y a pas de gène spécifique de cette affection, mais que le “milieu” favorise l’apparition des TOC : les parents de personnes atteintes de TOC présentent un risque plus élevé de développer un TOC que les personnes sans antécédents familiaux. Mais on peut parfaitement avoir des parents souffrant de TOC, et soi-même ne pas en souffrir.
On a également observé un lien entre ce trouble et certains neurotransmetteurs (qui transmettent les signaux entre les neurones), comme la sérotonine, la dopamine et le glutamate. Les médicaments parfois prescrits pour les TOC sont à base de sérotonine. Enfin, la psychanalyse considère que les TOC constituent l’expression d’un mécanisme de défense du psychisme contre les manifestations d’une agressivité inconsciente. Cette défense prend alors la forme d’une grande rigidité psychique et de nombreux interdits.
Le TOC débute généralement de façon progressive, parfois au cours de l’enfance, mais le plus souvent au cours de l’adolescence ou chez le jeune adulte. Il touche autant les femmes que les hommes. On constate cependant chez l’enfant une apparition des troubles plus précoce chez le garçon que chez la fille.
Le TOC devient la plupart du temps chronique, et fluctue dans le temps avec des hauts et des bas, pouvant être influencé par des situations imprévisibles.
L’Impact des TOC Les répercussions des TOC dans la vie quotidienne sont énormes. Beaucoup de temps est consacré aux rituels, au détriment bien sûr d’autres activités, vie personnelle ou professionnelle. On parle ici de plusieurs heures par jour! Même si la personne est consciente de l’inutilité de ces rituels, de ces compulsions, elle ne peut s’empêcher de s’y adonner, avec tristesse, colère et culpabilité. Elle ressent aussi une légère, mais très temporaire diminution de son anxiété.
La vie des personnes s’organise ainsi pour éviter tous les déclencheurs possibles de ces TOC, pouvant conduire à un retrait de la vie sociale. Les solutions possibles.
L’Assurance Maladie française préconise un traitement à base de thérapie comportementale et cognitive (TCC) sur une vingtaine de séances, et des médicaments en cas de symptôme grave ou invalidant. Globalement, les médicaments, la thérapie comportementale et cognitive ou l’association des deux types de traitements améliorent nettement l’état de deux tiers des patients et guérissent environ 20 % des personnes soignées. La technique recommandée en TCC s’appelle l’exposition avec prévention de réponse, elle consiste à exposer le patient aux risques qu’il redoute , à modifier ses pensées automatiques, et à supprimer progressivement ses rituels.
Il s’agit de faire disparaître les mécanismes de défense pour que la personne puisse être confrontée de façon prolongée et répétée aux pensées intrusives : c’est ce que l’on appelle « l’habituation cognitive ».
La clinique Lumière à Lyon propose une prise en charge thérapeutique Global, principalement à base de avec les TCC et d’autres protocole. D’autres solutions thérapeutiques, comme la stimulation cérébrale profonde, la chirurgie dite lésionnelle, la stimulation électrique transcrânienne ou la stimulation cérébrale profonde sont à l’étude pour les cas les plus sévères, dans le cadre de programmes de recherche.
L’Hypnose pour effacer les TOC
Il peut aussi être intéressant de se faire aider par l’hypnose dans sa démarche d’accompagnement.
En effet, les thérapies éprouvées et conseillées ci-dessus s’attachent au soulagement de la compulsion, et à la conscientisation de l’obsession d’origine afin de la “désactiver”. Mais le mécanisme interne à l’origine de l’obsession originelle gênante n’est pas désactivé, et pourra peut-être se manifester ultérieurement sous la forme d’un autre symptôme.
Ce mécanisme interne est peut-être un conflit interne ancien, peut-être une situation “traumatisante” à l’échelle du tout petit enfant que nous étions, même s’il nous paraît anecdotique avec nos yeux d’adulte, ou encore un moment où nous n’avons pas pu exprimer notre frustration légitime … Cela peut aussi être une accumulation de situations échelonnées dans le temps, dont on n’a plus le souvenir.
C’est pourquoi l’hypnose peut être d’une grande aide, pour à la fois mieux gérer les symptômes du point de vue comportemental, et rechercher et apaiser la/les causes de ces pensées obsessionnelles, afin qu’elles ne reviennent pas.
Le travail d’accompagnement avec l’hypnose va consister à : donner des outils pour reprendre petit à petit plus de contrôle sur les pensées obsessionnelles et les rituels, les mettre en “pause”, puis à distance, et “passer-outre”. faire revenir des moments passés positifs pour retrouver de l’énergie, de la confiance en ses capacités à vivre agréablement.
Retrouver, et résoudre le conflit sous-jacent, et retrouver son énergie rééduquer le cerveau à abandonner les comportements indésirables Le travail d’accompagnement comprend entre 10 et 20 séances d’hypnose, idéalement espacées de 1 semaine à 15 jours au plus. Un entraînement personnel en auto-hypnose d’environ 15-30mn par jour est à prévoir entre les séances.
Geneviève Koehler Hypnose Paris 15 et en téléconsultation Membre du réseau Therapeutes.com
Ecrire à Geneviève : sophrodev @ yahoo.fr
Prendre rendez-vous avec Geneviève Koehler : www.therapeutes.com
Attention : le diagnostic d’un TOC est fait uniquement par un médecin.
Sources 1 – La psychothérapie des obsessionnels compulsifs, Claude Michel, Ed L’Harmattan 2 – La revue du Praticien, sept 20 https://www.larevuedupraticien.fr/article/evolution-de-la-classification-du-trouble-obsessionnel-compulsif-dans-le-dsm-5 3 et 4 – Inserm Dossier TOC – https://www.inserm.fr/dossier/troubles-obsessionnels-compulsifs-toc/ 5 – Site de l’Assurance Maladie Ameli.fr https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/toc/traitements 6 – Allo docteurs – https://www.allodocteurs.fr/bien-etre-psycho-psycho-tocs-et-phobies-comment-venir-a-bout-des-toc-avec-la-therapie-comportementale-et-cognitive-18453.html 7 – Aftoc.org – http://www.aftoc.org/index.php?option=com_content&task=view&id=35&Itemid=51&limit=1&limitstart=2 8 – Inserm Dossier TOC – https://www.inserm.fr/dossier/troubles-obsessionnels-compulsifs-toc/ 9 – La psychothérapie des obsessionnels compulsifs, Claude Michel, Ed L’Harmattan