Cyrtopodium Brasilensis: Propriétés, Indications et Usages

Autres appellations :

Sumaré da Mata – Bisturi **vegetal, B. do mato – Cola de sapateiro***, Rabo de tatu**** – Sumaré de pau, Lanceta milagrosa.

*       Var. « Cyrtopodium andersonii », R. Br. – Syn. « Sumaré da pedra ».

**      « Bistouri » : nom qui lui vient de son pouvoir cicatrisant.

*** « Colle de cordonnier » : la gomme abondante fournie par les bulbes ser­vait de colle aux cordonniers et aux peintres, comme succédané de -la colle ordinaire.

**** Les longues tiges invaginées font penser à la queue de cet animal.

Origines et culture :

. Espèce d’orchidée épiphyte qui naît spontanément sur le tronc des arbres exposés (surtout sur les stipes des palmiers, Acrocomia sclerocarpia ) ou même morts. Abon­dante au Mato Grosso.

. La variété C. andersonii est terrestre et rupestre, très abondante sur le littoral brésilien où elle habite les terres sableuses et isolées           ; elle végète aussi sur les pierres, d’où son nom vulgaire, « Sumaré da pedra ».

Note : Découverte au XVIIe siècle par Plumier en Amérique continentale tropi­cale et aux Antilles, cette plante paraît avoir été introduite au Brésil en 1835.

Description :

Plante herbacée terrestre ou épiphyte à tubercules fusiformes, grandes feuilles et fleurs vert jaune avec des taches sombres.

  • Longues tiges invaginées de 0m 60 à 1m, plus ou moins cylindriques, recouvertes de gaines membraneuses, de 3 à 4 cm de large.
  • Du sommet de chaque tige partent 6 à 8 feuilles alter­nes, très recourbées, lancéolées, acuminées, de 35 à 60 cm de long sur 3 à 5 cm de large. Leur épiderme délicat a une couleur vert clair roussâtre.
  • Grande quantité de racines adventives.
  • Grande inflorescence, de 1 à 2 m de haut et plus, en forme de corymbe avec des bractées membraneuses très dé­veloppées, lancéolées, acuminées, ondulées, d’un vert jaune très maculé, rayées transversalement de rouge foncé, sur­tout dans la moitié inférieure (celles de la base du ra­meau mesurant 8 à 12 cm, celles de la base de la fleur 3 à 5 cm ). Les fleurs ont des sépales ovales, oblongs,. un peu aigus, ondulés, d’un jaune vert également maculé ou avec des rayures transversales châtain ; pétales oblongs, obtus, ondulés, jaune clair avec de petites taches rouges sur la partie centrale et la base, et parfois immaculés ; label le à moitié charnu, profondément trilobé, un peu plus court que les sépales latéraux ; les lobules latéraux sont obovales, cunéiformes, courbés, rouge vif ; les lobules antérieurs sont largement courbés, d’un jaune citron, aux bords rouges finement crêpés.
  • Chaume à moitié tri angu I ai re, légèrement incurvé, vert jaune (très ornemental).

Parties utilisées :

Le suc glutineux des bulbes.

Composition chimique :

Elle n’est pas connue.

Indications :

  • Constitue un des plus puissants remèdes d’usage externe dans toutes les espèces d’inflammations fermées:  il ré­sorbe toutes formes de tumeurs si elles ne suppurent pas encore et provoque leur aperture après la formation du pus, allégeant, dans tous les cas, immédiatement la douleur. . Inflammations locales externes : panaris, abcès, anthrax, furoncles ; ulcères rebelles et profonds, cancer ulcéreux de la peau, blessures récentes ou anciennes. C’est un puis­sant cicatrisant.
  • Employé dans les conjonctivites, blépharites, catarrhe chronique du nez, stomatites catarrhiques, inflammations du col de l’utérus et du vagin ; dans les hémorroïdes douloureuses (Guertzenstein) .
  • Dans la coqueluche et les toux rebelles, le suc glutineux est employé sous forme de sirop (F.C. Hoehne).
  • Tuberculose et hémoptisies.

Le Sumaré était connu depuis longtemps dans le Nord du Brésil (cf. Arruda Camara), classifié comme « Cyrtopodium brasiliensis » par Almeida Pinto qui l’in­dique comme bon supuratif et, en usage externe, comme pectoral. C’est un médi­cament très vulgarisé et, après la Calendule et le Guaco, le médicament ex­terne le plus utilisé. Ce rapide et grand prestige d’une plante qui poussa