reussir une rencontre amoureuse

Comment réussir une rencontre amoureuse : Le 4ème critère


Par Christian RICHOMME, Psychanalyste à Paris et membre du réseau Therapeutes.com

Depuis le lancement des applications de rencontres, l’explosion des réseaux sociaux, de plus en plus de célibataires ont du mal à trouver un partenaire qui leur convienne. Entre déceptions, souffrances, et désillusions, Christian Richomme nous dit pourquoi avons-nous tant de mal à choisir un partenaire et pourquoi reproduisons-nous les même erreurs, quitte à rester en couple tout en n’étant pas satisfait ?

Les critères pour réussir une rencontre amoureuse

Notre histoire affective commence pour beaucoup dès l’adolescence, juste après la puberté et au moment où nous intégrons notre propre sphère sociale. C’est avec aucune expérience, très peu de notion, de fausses croyances, une idéalisation du couple et de l’amour que nous entamons cette aventure et entre nos mains un modèle parental qui ne nous correspond pas toujours. Alors, comment nous lançons nous dans cette nouvelle quête ?

Le 1er critère : l’attraction physique

Dès le collège ou le lycée, nous sommes confrontés à l’autre sexe et au développement de nos premières envies ou pulsions amoureuses. Alors, inconsciemment, notre esprit se rend disponible, à l’écoute et en observation de notre proche environnement. On rencontre ou croise alors un partenaire qui part son physique, son attitude, son style nous interpelle. Attiré par ces éléments, une rencontre a ainsi lieu, face à des circonstances, des amis en communs ou plus facilement via un numéro de téléphone ou un pseudo sur un réseau social. Notre première histoire commence et nous sommes très vite enthousiaste, d’avoir un premier partenaire, nourrir notre propre égo et notre fierté. Le premier critère est ainsi validé. Mais il est possible de vite déchanter car même si nous sommes ensemble parfois, cela manque d’interactions, de satisfaction. La première rupture a ainsi lieu par un manque de partage et de complicité.

Le 2ème critère : la complicité

A nouveau disponible pour une rencontre, la quête du partenaire reprend mais nous prenons maintenant l’expérience passée comme primordiale : l’autre, en plus de nous attirer physiquement, doit aussi être à même de partager avec nous. Alors, le questionnement tourne autour des goûts sur les activités, la musique, les sorties, les points communs et les apports que l’autre pourrait nous faire acquérir. A nouveau, lorsque ce second critère est validé, nous repartons en couple en nous rassurant sur les moments à venir. Mais ce bonheur ne peut être que de courte durée car des différents peuvent apparaitre. C’est maintenant que nous vivons et ressentons le 3ème critère.

Le 3ème critère : la notion de couple

Le 3ème critère a toute son importante, celui que nous avons de la notion de couple. Et son expérience peut être parfois très douloureuse sur des évènements ou expériences vécues : tromperie, mensonge, irrespect, hypocrisie, imposture, violence, toxicité. Il apparait maintenant vital de partager la même notion du couple avec des valeurs indispensables : le respect, la confiance et la même notion de la relation, qu’elle soit ouverte ou fermée, exclusive ou partagée, à court terme ou à long terme, pour s’amuser ou palier un instant.


Mais les mauvaises expériences précédentes nous rendent méfiants et suspicieux car lors d’un premier rendez-vous, quelle personne infidèle, irrespectueuse, et seulement attirée par une expérience sexuelle se présente ainsi ? De plus, les premiers ressentis, l’attraction des similitudes de parcours ou de vie, l’envie d’avoir un partenaire ou la satisfaction de plaire à l’autre peuvent nous rendre moins observateurs de ce 3ème critère et nous jouer ainsi des mauvais tours.

Mais si les 3 critères sont validés, alors le grand amour est-il bien là ? Pour certains, effectivement, mais pour la majorité des couples, il y a un goût, avec le temps, qui progresse, celui de l’insatisfaction, du mécontentement, d’absence de joie ou le développement d’un vide même.

Alors, c’est l’incompréhension car il nous semblait avoir tout validé, avec une personne qui nous plait physiquement, qui partage beaucoup avec nous, qui a la même notion du couple : pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas ? Est-ce cela l’amour ? Peut-être que cela n’est pas pour moi ?

Que de question sans réponse. Et la réponse est en fait toute simple : il y a un autre et dernier critère, et sans connaissance de celui-ci, notre choix de partenaire peut nous amener à ces questions, ce manque et ce désenchantement.

Le 4ème critère : le profil affectif

Il y a donc un dernier critère pour trouver un partenaire qui nous corresponde et qui marquera notre compatibilité amoureuse et affective. En amour, nous avons envie de donner et de recevoir, nous avons notre propre mode d’emploi sur nos attentions, nos envies, nos besoins et attentes. Il est donc primordial que le partenaire choisi remplisse également ces paramètres pour que notre sentiment perdure au-delà de la première période de fusion lors de la rencontre amoureuse.

Alors comment faire ?

Lors des séances en cabinet, je reçois de nombreuses personnes, de tout âge, avec ces problématiques : pourquoi je ne trouve jamais chaussure à mon pied ou pourquoi je suis si triste dans ma relation ? La réponse est maintenant évidente. La rencontre avec l’autre n’est pas un plongeon dans une mer ou un océan et une fois lancé, on essaye d’apprendre à nager ou de garder la tête hors de l’eau. Il y a bien 4 critères, et non 3, que nous devons observer pour obtenir notre bonheur à deux.


En ce qui concerne les 2 premiers critères, je laisse au patient ses propres choix, sur les éléments physiques et sur les similitudes et la complicité recherchée. Pour ces deux critères, il en va de choix personnels et subjectifs.


Pour le 3ème critère, mon expérience de thérapeute, d’analyse des mécanismes psychiques et des différents types de personnalité m’ont permis après observations des relations d’établir une loi empirique qui se résume à 6 semaines.

En effet, face à la séduction, à la projection d’une image de soi, certains peuvent avoir un masque sur leur attentions, visions, comportement et volonté dans un couple. Mais tenir ce masque demande une énergie, de la vigilance et de la prudence. La durée de 6 semaines est une bonne durée pour commencer à voir les vraies facettes de notre partenaire, certains masques commencent à tomber et certaines vérités ne peuvent plus être cachées. Il est donc préférable de rester attentif même si nos sentiments et notre attachement nous éblouissent.


Pour le 4ème critère, lié à notre profil affectif, il est donc nécessaire de bien se connaitre et surtout de détailler ses envies, ses besoins et ses attentes dans un couple. Comprendre quels sont nos mécanismes affectifs, les petites attentions auxquelles nous sommes sensibles. Ce travail se fait assez rapidement, en thérapie, avec la définition du Moi, de ses affects et de notre propre mode de fonctionnent.

Certains pourraient, à la lecture de ces lignes, devenir très pessimistes ou découragés d’apprendre qu’il y a un critère de plus pour choisir un partenaire, que cela réduit encore le nombre de personnes qui nous correspondent alors qu’il est déjà difficile pour beaucoup de trouver un partenaire. Certains aussi sont persuadés qu’une seule âme sœur nous correspond.

Alors, si votre âme sœur est en Australie et décédée en 1852, comment allez-vous faire ? Il existe de nombreuses personnes qui sont compatibles avec vos 4 critères et au fil des opportunités, des initiatives, vous vous donnez plus de chance d’en rencontrer une parmi ce groupe de personnes compatibles. Fort de votre propre connaissance de soi, de vos attentes, le choix ne s’impose plus à vous mais vous en devenez acteur.

Et quand cette personne se présentera devant vous, vous serez alors comblé, heureux et n’aurait donc nul besoin d’une autre personne, nulle autre tentation et cela renforcera l’unicité qu’a votre partenaire pour vous. L’amour est ainsi là et possible.

Article rédigé par Christian Richomme

Psychanalyste Paris 16

Contact et prise de RDV