Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la saison des fêtes n’est pas toujours synonyme de légèreté ou de joie de vivre.
Malgré tous les slogans publicitaires, la course à la surconsommation, les excès en tout genre que l’on nous promet à cette occasion, bon nombre d’entre nous voient l’approche des fêtes comme une source de stress et de grands questionnements existentiels. Un peu comme quand on doit faire les évaluations et le bilan de l’année au boulot !
Les fêtes de fin d’année sont certes l’occasion des réunions des familles, de célébrer quelque chose si l’on est croyant, d’appliquer les rites, ou tout simplement un prétexte pour bien manger et bien boire.
Mais derrière les paillettes, c’est peut être une solitude morale qui se découvre si l’on est seul(e), si l’on a des rapports difficiles avec les siens ou au travail ou si cette date rappelle un trauma, un échec, une perte ou un deuil, et ou simplement le fait d’être seul en cette période !
Une saison qui tourne une page de nos vies
Oui, il y a véritablement des « catégories » vulnérables qui sont fragilisées par l’idée de passer cette période et certaines personnes vivent mal cette saison.
Je pense particulièrement aux personnes âgées isolées, aux personnes dépressives qui ont du mal à passer ce cap, ou toute personne qui fait une association d’un évènement traumatique en rapport à cette saison.
Le paradoxe justement, c’est que parfois la surenchère « festive » peut être un leurre et conduire un effet psychologique inverse.
L’isolement, l’âge, la maladie, les difficultés économiques, socio-professionnelles, les tensions familiales et les problèmes de couple sont justement exacerbés durant cette période.
Et beaucoup d’appréhensions et de tensions pourraient couver durant tout ce festival festif.
Autant d’éléments à prendre en compte car ils peuvent accélérer des processus de rupture.
Quand la mémoire rajoute une couche émotionnelle
Il été démontré dans de nombreuses recherches, que d’un point de vue neuropsychologique, la mémoire à long terme fonctionne différemment durant une période de passage à vide, voire de déprime ou plus grave, de dépression.
Le cerveau va en effet mémoriser et faire resurgir des souvenirs douloureux, ou bien attribuer des émotions négatives à des souvenirs bien particuliers.
Comme lorsqu’on tombe sur une image, un album, un morceau de musique, et que cet objet vient justement rappeler le souvenir de fêtes passées.
Épisodes heureux ou malheureux, notre mémoire fait resurgir, inconsciemment des émotions passées et des souvenirs révolus. Des choses qu’on pas pu digérer et qui sont mal passées et qui sont réactivées alors que durant toute l’année le déni nous avait permis de le mettre en « mode off » pensées.
Froid, manque de lumière et morosité
Quand le climat et le manque de luminosité rajoutent une louche de déprime, il est vrai que l’on peut très vite se sentir submergé et balancer son spleen à tout va. Il faut se rappeler que décembre et janvier signent le pic de la dépression hivernale du fait de la baisse de la luminosité et du raccourcissement des journées.
Notre organisme, durant cette période, a naturellement tendance à ralentir son métabolisme; l’appétit augmente, le sommeil est plus lourd, le moral et l’énergie diminuent. Les frimas et les bobos de l’hiver mettent à rude épreuve la résilience de tout un chacun.
De plus, dans le climat actuel de sinistrose sociale, voguant entre précarité, chômage et baisse du pouvoir d’achat alors que justement tout « exhorte » à la dépense, c’est difficile de faire semblent d’être heureux pour suivre le « flow ».
Le Blues des fêtes
En Sophrologie, nous pouvons aider à améliorer la gestion de nos émotions négatives, on me parle souvent de déprime, de « spleen » et d’un mal être diffus en hiver, un sentiment ou une émotion diffuse qui donne le sentiment que rien n’est « important » et que « tout ce qu’on fait est bof, sans saveur » du genre, « je n’ai envie de rien, je suis triste et me sens seule tout le temps », « Personne ne m’aime » !
Certaines personnes choisissent carrément de quitter le territoire, de passer sous les tropiques pour fuir les fêtes de famille et les grandes réunions où certaines effusions peuvent faire réapparaitre des blessures non cicatrisées, et oui elle est belle la notion de famille( sourires)
Néanmoins, la réalité objective des thérapies brèves et notamment s’agissant de la Sophrologie m’enjoint de préciser que je n’ai pas une baguette magique qui permettrait de modifier un arbre de vie. Tout au plus, cette technique psychocorporelle, pourra amener une « meilleure vivance « d’une situation donnée ou d’une émotion, ou d’un rappel d’un souvenir difficile.
Aucune thérapie brève ou longue durée ne peut changer un arbre de vie ou une trajectoire de vie mais son ressenti oui !
Comment la Sophrologie intervient
On va surtout accompagner afin de rétablir un équilibre émotionnel en se débarrassant des idées parasites et de ce qu’elles peuvent amener en termes de perte de confiance, d’estime et d’envie de vivre.
Principalement, aider à mieux vivre les symptômes de cette tristesse dont par ex les troubles du sommeil, la fatigue et le manque de vitalité, la procrastination, l’isolement, le manque de confiance et d’estime les troubles émotionnels.
Attention si dépression il faut s’adresser à la médecine allopathique
S’il existe des idées morbides, il faut rester vigilants et s’orienter vers le médecin de famille. La Sophrologie travaillera en parallèle avec la médecine conventionnelle et la psychiatrie. Si la dépression est médicalement avérée, nous ne pouvons travailler seuls dans des protocoles d’amélioration du quotidien, mais dans des protocoles d’accompagnements médicaux, en paralléle.
Attention aux personnes isolées durant les fêtes !
Rappelons que le suicide est la première cause de mortalité dans le monde et notamment chez les jeunes, et qu’une personne sur cinq expérimentera au cours de sa vie une dépression.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la dépression est au second rang des maladies les plus coûteuses pour les sociétés occidentales (années de vie perdues par suicide, journées d’arrêt de travail, perte de productivité…). Par ailleurs, dans le Nord, plus que dans les pays du Sud, la distension des liens familiaux, fait que de nombreuses personnes âgées passent les fêtes seules. Or ces dernières sont particulièrement sensibles à la dépression, notamment les hommes veufs. N’hésitez pas, si vous connaissez des personnes seules et en souffrance, à prendre de leurs nouvelles, à les solliciter, à leur parler, et pourquoi pas, à les inviter à votre table. C’est souvent à travers les activités qu’on rencontre des gens, avec qui on tisse des liens, dont certains deviendront des amis et, plus et affinités.
Si vous êtes seule faites-vous du bien quand même !
Une solitude volontaire est plus facile bien sûr à gérer, donc faites-vous plutôt plaisir à votre manière. Prévoyez une soirée agréable autour d’un bon film, d’un livre, d’un jeu vidéo, d’un bricolage, d’un opéra à écouter, d’une gourmandise.
Mais ne vous sentez surtout pas obligé(e) de fêter si vous avez pas envie!
Article rédigé par Fériel Berraies:
Sophrologue formée IFS Paris certifiée RNCP détentrice de 7 spécialisations : cancer, sexualité, enfance, adolescence, personnes âgées, périnatalité et Entreprise.
Praticienne en Hypnose Ericksonienne formée Xtréma Paris
Lui écrire: fbsophro@gmail.com
Fériel a son cabinet sur Ozoir la Ferrière (77, en Seine et Marne)