Arriération mentale: Définition, Symptômes, Traitement

L’arriération mentale (oligophrénie) n’est pas un simple trouble ni même un ensemble de troubles. Il s’agit plutôt d’une insuffi­sance des facultés intellectuelles, qui se trouvent être sensiblement inférieures à la normale.

Cette déficience a générale­ment des répercussions sur le développe­ment moteur de l’enfant (retard dans la position assise, la marche et la parole), sur ses possibilités d’instruction (diffi­cultés à conceptualiser, à compter, à lire, retard scolaire) et sur son intégra­tion sociale (difficulté à mener une vie indépendante, à travailler, à vivre en société).

Le quotient intellectuel, facteur évoluant au cours de la vie d’une même personne et déterminant également les différents types d’intelligence, permet de diagnostiquer la débilité lorsqu’il est inférieur à 75.

Comme tout un chacun, l’arriéré mental connaît divers degrés d’incapacité ou d’incompétence.

Un enfant aux possibilités extrêmement ré­duites peut, grâce aux méthodes moder­nes d’éducation et aux progrès médi­caux réalisés en ce domaine, améliorer ses capacités de façon spectaculaire après un traitement approprié.

L’arrié­ration mentale n’est jamais stationnaire ou totalement incurable, elle n’est que l’appréciation des performances intellec­tuelles d’un enfant à un moment donné de son existence.

Le retard intellectuel d’un enfant a pour origine divers facteurs : troubles héréditaires du cerveau ; traumatismes cérébraux subis avant, pendant ou après la naissance ; handicaps physiques tels que la cécité, la surdité et la dyslexie ; environnement affectif et familial défavorable (manque de stimulation intellectuelle, pauvreté intellec­tuelle dans l’entourage proche de l’enfant, climat affectif perturbé, insuffisance des moyens éducatifs).

Il apparaît à l’évidence que nombre de ces facteurs peuvent évoluer, aussi est-il impossible de considérer pour acquis le niveau d’intelligence d’un enfant.

Les causes physiologiques de l’arrié­ration mentale d’un enfant sont les suivantes : rubéole, syphilis, toxoplas- mose ou toxémie gravidique contractées par la mère pendant sa grossesse ; sous-alimentation de la mère ; trauma­tisme à la naissance, blessure, intoxi­cation ou asphyxie du nourrisson ; troubles héréditaires du métabolisme (phénylcétonurie, maladie de Tay- Sachs) ; anomalie chromosomique (mongolisme ou syndrome de Down).

Cette anomalie congénitale, d’origine inconnue, est incurable. Elle marque l’enfant de traits mongoloïdes, yeux obliques, front fuyant, nez aplati, physi­que de nain, débilité mentale. Grâce à l’amniocentèse, ou prélèvement inoffen­sif pour la grossesse d’une petite quan­tité du liquide amniotique dans lequel baigne le fœtus, on est désormais en mesure de détecter une anomalie des enzymes, indiquant soit la maladie de Tay-Sachs, soit le mongolisme. Dans de tels cas, l’interruption de grossesse s’impose.

La majorité absolue des enfants souffrant d’arriération mentale sont des débiles légers (QI de 52 à 67) dont les troubles ne se manifestent qu’à l’âge scolaire, par de réelles difficultés à suivre l’enseignement. En dehors de cela, ils ne diffèrent pas des autres enfants de leur âge et, devenus adultes, se réin­sèrent souvent dans la société et le monde du travail. La plupart d’entre eux n’ont pas d’anomalies du système nerveux central, ils ne sont en réalité que « socialement » ou « fonctionnel­lement » retardés, ce qui signifie que, malgré une intelligence normale, leur développement intellectuel s’est heurté à des obstacles d’ordre socioculturel ou affectif.

Un petit pourcentage d’arriérés men­taux, dont le QI va de 31 à 51, est considéré comme « moyennement » retardé. S’ils bénéficient d’une éducation appropriée, d’une bonne surveillance médicale et d’un entourage social favo­rable, ils peuvent mener une vie à peu près normale et travailler, cependant leur développement intellectuel n’at­teindra jamais la moyenne adulte normale.

Enfin, le dernier degré d’arriération mentale, le plus profond et le plus grave (QI inférieur à 30), touche environ 5 p. cent des enfants retardés. Outre leur intelligence très peu développée, ces enfants sont souvent atteints de malfor­mations et d’infirmités physiques. Ils peuvent néanmoins acquérir quelques rudiments d’instruction et progresser s’ils bénéficient de programmes éduca­tifs et de thérapies adaptés.

Arriération mentale Danger :

Existence dépendante vis-à-vis de l’entourage, internement dans des institutions, santé précaire, troubles psychiques variés.

Arriération mentale Symptômes :

A la naissance : accouche­ment difficile et anormal, taille anormale de la tête, jaunisse, convulsions, poids faible, test d’Apgar à cinq minutes lent. Dans les premiers mois de la vie : léthargie, manque de vivacité et de réaction vis-à-vis du monde environ­nant, retard dans le développement des habitudes alimentaires ou autres étapes de la maturité.

Un enfant normalement constitué sourit et tient sa tête en moyenne vers 3 mois, atteint un objet avec ses mains vers 5 mois, se tient seul assis quelques secondes vers 7/8 mois, prononce « papa » ou « marna » vers 10 mois, marche vers 14 mois, boit à la tasse vers 16 mois, lance une balle en l’air vers 2 ans et demi, dessine un cercle vers 3 ans et demi, tient en équilibre sur une seule jambe vers 4 ans, reconnaît trois couleurs différentes vers quatre ans.

Il ne s’agit là que de moyenne, et des différences parfois sensibles existent d’un enfant à l’autre. Mais, lorsqu’un nourrisson manifeste un retard significa­tif par rapport à cette moyenne, on peut suspecter une forme d’arriération.

Arriération mentale Traitement :

Dans certains cas comme l’insuffisance thyroïdienne ou la phényl- cétonurie, par exemple, le traitement, entrepris précocement, permettra d’évi­ter le développement de l’arriération mentale.

La phénylcétonurie est carac­téristique à cet égard : après l’âge de trois ans, le traitement ne peut plus être d’aucun secours. Quant aux cas d’arriération incurables, ils peuvent être considérablement améliorés par l’appli­cation de traitements et de programmes éducatifs adaptés généralement dis­pensés dans des institutions spécialisées.

Mais il faut par la suite, lorsque c’est possible, s’efforcer de réintégrer l’enfant dans une école normale afin de ne pas compromettre son adaptation sociale.

Il faut accorder une attention parti­culière à la santé physique d’un enfant retardé et lui assurer un climat affectif et une vie familiale équilibrés, tout en évitant la surprotection. Seuls les cas extrêmement graves d’arriération men­tale, nécessitant des soins très spécia­lisés, justifient l’internement dans une institution pour handicapés. Toutefois, cet internement ne doit jamais être considéré comme une exclusion totale, mais plutôt comme une phase du traitement destinée à favoriser la réinsertion de l’enfant dans la société.

De nombreux programmes éducatifs adaptés à l’âge et au degré d’arriération mentale ont été mis au point et sont appliqués dans des maternelles ou des externats spéciaux, des classes de perfectionnement au sein des établisse­ments scolaires, des centres de forma­tion professionnelle, des ateliers spécia­lisés et des foyers pour jeunes adultes déjà réinsérés dans la vie normale.

Le médecin doit dresser un bilan complet de l’enfant avant d’établir le traitement et le programme éducatif adapté à son état, en tenant compte non seulement de ses capacités intellec­tuelles, mais également de son dévelop­pement moteur et de ses besoins affectifs.

Arriération mentale Prévention :

On estime que la moitié des cas d’arriération mentale peuvent ac­tuellement être évités à condition de mettre en application tous les moyens à ce jour disponibles. Une protection prénatale bien conduite, la surveillance étroite de la santé de la mère avant, pendant et après la grossesse, la préven­tion de la prématurité et des anomalies congénitales, une bonne surveillance médicale de l’enfant en pleine crois­sance, la lutte contre la négligence des parents, un milieu éducatif favorable et une vigilance extrême de la part des parents et du corps médical sont autant de facteurs qui contribuent largement à réduire l’incidence de l’arriération mentale.

Conseil à la mère : l’enfant n’est pas une poupée que l’on peut manipuler à souhait. Le secouer trop fort peut provoquer chez lui une lésion cérébrale entraînant l’arriération, surtout dans les six premiers mois de la vie.

Pronostic : Très prometteur. Une forte majorité d’enfants retardés bénéficiant d’une éducation et de soins adéquats deviennent des adultes autonomes bien intégrés à la société. Parmi ceux qui n’acquerront jamais une totale indépen­dance, beaucoup ont des chances de mener une existence heureuse à condi­tion d’exercer une activité dans un milieu protégé. De nombreux enfants gravement arriérés, que l’on croyait incurables et sans espoir, réussissent, avec l’aide d’autrui mais aussi d’eux- mêmes, à croître, à se développer, à acquérir des connaissances et à exercer de menus travaux. La recherche en matière de traitement, mais surtout de méthodes éducatives, a avancé de manière spectaculaire ces dix der­nières années, améliorant très sensible­ment le pronostic de l’arriération mentale.