L’alcool en France est une véritable tradition culturelle et sociale.
Le vin en est même un des symboles associés à la gastronomie française, partout à travers le monde.
Il est associé à la fête, à la convivialité en famille ou entre amis.
Que ce soit pour un anniversaire, un mariage, les fêtes de Noël et du Nouvel An, une manifestation sportive, ou n’importe quel événement, on retrouve des boissons alcoolisées quasiment servie à volonté et même si la personne servie manifeste des signaux d’ivresse et donc d’un taux d’alcoolémie élevé.
Entre la prévention, les arrêts maladies, les soins, les médicaments, les hospitalisations, la prise en charge sociale et familiale, les violences, les accidents de la route, les décès, l’alcool et l’alcoolisme en général représentent un coût élevé.
En France, tous les ans, on considère que 49 000 décès sont liés à l’alcool Ces décès englobent des cancers, des maladies cardio-vasculaires et des maladies digestives, les accidents de la route, des violences et des agressions, et des troubles du comportement pouvant mener jusqu’au suicide.
Comment arrive-t-on à plonger dedans de façon quotidienne et donc à sombrer dans cette terrible maladie qu’est l’alcoolisme ?
L’accoutumance ou la tolérance à l’alcool
Lorsque que vous consommez de l’alcool pour la première fois, votre corps n’est pas habitué. Vous en ressentez donc rapidement les effets.
Si vous vous mettez à boire beaucoup et souvent, votre organisme réagira de plus en plus rapidement et compensera plus efficacement l’action de l’alcool.
Par conséquent, le consommateur régulier et abusif ressent moins les effets de l’alcool car il «résiste mieux». Pour ressentir le même effet qu’au début, il devra boire plus. C’est ce qu’on appelle la tolérance.
Ensuite, si vous buvez un verre d’alcool, votre corps est habitué à ce que d’autres verres suivent. Or si vous ne continuez pas à boire après le deuxième verre, votre corps ressent un manque. Vous avez une forte envie d’alcool qui vous pousse à boire de plus en plus. C’est le « craving ».
Le manque de confiance en soi ou la mauvaise image de soi
Une autre cause majeure envoyant les personnes dans l’alcoolisme est le manque de confiance en soi.
Être sous l’emprise de l’alcool désinhibe. On se sent plus fort, plus beau, meilleur parleur, etc. C’est ce qui explique par exemple les conduites à risque, au volant, mais aussi les altercations. L’alcool modifie le comportement des personnes.
De plus, un cercle vicieux s’installe. La boisson provoque des sentiments de culpabilité et de honte que vous ressentez comme désagréables et parfois comme «insupportables». Vous essaierez alors de faire disparaître ces sentiments en les «noyant dans l’alcool».
Vous savez que boire de l’alcool est une mauvaise action. Donc vous culpabilisez. Mais plus vous vous sentez mal, plus vous avez envie d’alcool. Pour trouver un refuge et également pour oublier le temps d’une soirée par exemple. Le problème, c’est que le lendemain les problèmes de la vie sont toujours là et votre conduite peut très bien les avoir largement aggravé…
Des troubles psychiques déjà existants… ou survenants
Certains troubles psychiques (tels que la dépression et les sentiments d’angoisse) peuvent vous pousser à boire davantage, parce que l’alcool «soulage» parfois momentanément ces troubles.
A l’inverse, la consommation excessive d’alcool peut toutefois engendrer ou renforcer ces troubles psychiques.
Après un certain temps, il devient souvent impossible de distinguer la cause de l’effet.
Les relations sociales
Les relations sociales pouvant pousser à la consommation d’alcool, du moins de façon indirectes, car au final vous êtes seul responsable de vos actes, sont de deux ordres :
- Les relations conflictuelles dans un environnement proche : au travail, au sein du couple, avec vos parents, ainsi que des soucis d’ordre financier. Ces conflits répétés engendrent un stress que le buveur cherchera à atténuer en se réfugiant dans l’alcool. En réalité, il ne fait que lancer la machine infernale qui peut conduire une personne malade d’alcoolisme à perdre tout son entourage proche familial, ses amis et son travail.
- Les « collègues » de boisson : il faut également remarquer que les gros buveurs vont progressivement rechercher davantage la compagnie d’autres gros buveurs plutôt que celle de leurs autres contacts sociaux. Ce glissement présente comme «avantage» de ne plus devoir justifier sa consommation excessive d’alcool. Vous risquez toutefois de vous retrouver dans une «sous-culture» et de perdre totalement le contact avec des «personnes extérieures».
Le fonctionnement du cerveau
En effet, consommer régulièrement de l’alcool a cette particularité de priver la personne de toute capacité d’analyse et d’auto-critique. C’est-à-dire que même si vous essayez de vous raisonner, par exemple « je ne bois pas plus d’un verre », votre volonté n’existe plus face à votre addiction et vous n’arrivez plus à tenir vos engagements vis à vis de vous-même et vis à vis d’autrui.Enfin, la consommation d’alcool entraîne des lésions irréversibles au niveau du cerveau. Les fonctions de la mémoire ne sont pas les seules à être affectées : certaines zones du cortex frontal, normalement responsables du comportement pertinent et de la maîtrise de soi sont également atteintes.
Un ensemble de cercles vicieux
Vous l’aurez compris, c’est l’ensemble des causes vues plus haut qui poussent une personne à boire. Et plus elle boit, plus ces causes s’installent et deviennent persistantes. A un moment, on ne sait plus où commence le cercle vicieux. Ce sont 4 processus qui se renforcent mutuellement. Chaque cercle entraîne l’autre et s’entraîne lui-même comme une spirale infernale.