L’allergie est souvent incriminée devant une réaction adverse aux antibiotiques.
De fait, la plupart des médicaments anti-infectieux peuvent provoquer des réactions allergiques (IgE dépendantes ou non) en particulier la clindamycine (jusqu’à 10%), les pénicillines et leurs dérivés (de 0,7 à 10%)…etc.
En revanche, elles sont plus rares pour certains aminosides ou les cyclines. Chez les patients atteints d’affections respiratoires chroniques, la répétition des traitements accroît le risque d’allergies, par exemple au cours de la mucoviscidose.
Allergie aux antibiotiques: Symptômes
- urticaire,
- rhinite allergique ou asthme allergique.
Et dans certains cas graves:
- œdème de Quincke (voir urticaire),
- choc anaphylactique.
Le diagnostic de certitude, indispensable, est permis par les tests cutanés et/ou les tests de provocation par voie orale, les protocoles variant selon les médicaments (se reporter aux ouvrages spécialisés, tout particulièrement à celui de D. VERVLOET et M. PRADAL.
Les bêtalactamines seraient responsables de 25 à 45% des réactions allergiques (ou pseudo-allergiques) aux médicaments, loin devant les autres antibiotiques, les sulfamides, les antalgiques et la anti-inflammatoires non-stéroïdiens.
Tout au plus 20% des enfants catalogués comme « allergiques aux bêtalactamines » sur des données cliniques ont des tests cutanés positifs. En pratique, la valeur des tests est très bonne puisque dans l’expérience de PONVERT et coll. aucun des enfants à tests cutanés négatifs n’a eu de test de provocation oral positif.
Chez l’enfant, les allergies aux bêtalactamines doivent être ré-évaluées au bout de 1-2 ans car elles sont très souvent susceptibles de guérir. En tous cas, pour ces antibiotiques comme pour d’autres médicaments injustement exclus, PAUPE et coll. soulignent le grand intérêt du test de réintroduction qui permet (avec des nuances propres à chaque situation) en cas de positivité de confirmer l’éviction, et en cas de négativité de permettre l’administration du médicament injustement incriminé (en cas de nécessité).
Chez les sujets allergiques aux bêtalactamines, le risque d’allergies à des antibiotiques d’une autre classe serait plus élevé mais cette notion est controversée.