Le glucose est la principale source d’énergie de l’organisme. Il est essentiel au fonctionnement normal du cerveau dont il couvre presque exclusivement les besoins en énergie.
Normalement, le taux de glucose dans le sang est remarquablement constant (de 60 à 100 mg pour 100 ml), en dépit de toutes les agressions auxquelles il est exposé. Une fois digérés, les hydrates de carbone sont convertis en glucose, dont l’excès est stocké dans le foie sous forme de glycogène.
Ce glycogène est à nouveau reconverti en glucose et libéré dans le sang en fonction des besoins des nombreux tissus de l’organisme. Et lorsque l’apport en glucose à partir du glycogène est insuffisant, le foie transforme d’autres matériaux en glucose. Cette glycorégulation est assurée par les hormones. L’insuline en est le facteur essentiel ; c’est elle qui contribue à la formation du glycogène.
Elle inhibe également la formation excessive de glucose dont elle abaisse le taux dans le sang. D’autres hormones, au contraire, comme le glu- cagon, l’adrénaline et l’hormone de croissance, élèvent la glycémie. Un défaut de fonctionnement dans le système de la glycorégulation entraîne l’abaissement du taux de sucre sanguin au-dessous de la valeur limite, phénomène que l’on appelle l’hypoglycémie.
Les causes de l’hypoglycémie sont très variées. Tout d’abord, excès de production d’insuline en cas de tumeur du pancréas ou surdosage d’insuline ou d’hypoglycémiants oraux chez un diabétique. Ensuite, déficience fonctionnelle des hormones hyperglycémiantes, en cas par exemple d’hypopituitarisme ou d’insuffisance surrénale.
L’hypoglycémie apparaît également en cas de trouble hépatique grave, lorsque le foie n’est plus en mesure de produire du glucose ; ou bien chez l’enfant, en cas d’anomalies congénitales du métabolisme : déficit d’enzymes intervenant dans le métabolisme du glycogène (glycogénoses) ou intolérances au fructose (hydrate de carbone présent dans le miel et de nombreux fruits) et au galactose (hydrate de carbone largement présent dans les laitages) – ces anomalies tendent heureusement à disparaître avec l’âge.
Le type le plus courant d’hypoglycémie chez l’adulte est dit fonctionnel, et se manifeste chez les sujets ayant subi une gastrectomie, par exemple, ou présentant un léger diabète précoce ; les crises surviennent de façon caractéristique après un repas riche en hydrates de carbone et s’expliquent par un dérèglement du système maintenant l’équilibre glycémique.
Toutefois, il arrive très fréquemment qu’aucune cause à l’hypoglycémie fonctionnelle ne puisse être retrouvée, particulièrement chez la jeune femme émo- tionnellement tendue.
Hypoglycémie Symptômes :
Les manifestations de l’hypoglycémie sont polymorphes et dépendent de la rapidité et de l’extension du trouble. Faiblesse intense, palpitations, vertiges, tremblements, sueurs, vision trouble et maux de tête sont des signes courants. Des symptômes psychiques variés sont également fréquents : difficulté à se concentrer, bizarrerie du comportement. En cas de crise grave, les convulsions et le coma ne sont pas rares.
Le diagnostic de l’hypoglycémie est aisément posé en mesurant le taux de glucose dans le sang. En cas d’hypoglycémie fonctionnelle, on teste la glycorégulation par l’épreuve d’hyperglycémie provoquée (administration buccale de 50 g de glucose et étude de la courbe glycémique). Une fois posé le diagnostic d’hypoglycémie, il faut tenter d’en découvrir la cause.
Hypoglycémie Traitement :
L’absorption d’hydrates de carbone soulage rapidement les symptômes hypoglycémiques. Un bonbon, un jus d’orange ou un biscuit suffisent dans les cas bénins. Lorsque la crise est grave, que le malade a perdu conscience et ne peut plus rien absorber par la bouche, l’administration de glucose par voie intraveineuse s’impose. Des injections de glucagon sont utiles lorsqu’on ne dispose pas sur place d’un équipement pour perfusions.
Une fois la crise passée, le traitement de fond de l’hypoglycémie dépend essentiellement de sa cause. S’il s’agit d’une tumeur du pancréas, la guérison n’est envisageable qu’après ablation chirurgicale.
En cas d’hypopituitarisrne et d’insuffisance surrénale, le traitement substitutif à hase d’hormones cortico- sut rénales donne de bons résultats. ! l’intolérance au fructose et au galactose se traite en supprimant ces substances de l’alimentation. Quant au traitement des glycogénoses, il repose sur un régime riche en hydrates de carbone. L’hypoglycémie fonctionnelle, en revanche, exige un régime riche en protéines et pauvre en hydrates de carbone ainsi que le fractionnement des repas ; si elle à pour origine un surdosage d’insuline ou d’hypoglycémiants oraux, il faudra diminuer les doses dans l’administration de ces hormones.
L’hypoglycémie est une affection chronique dont le pronostic est réservé et dépend de la cause. Elle est toutefois parfaitement contrôlable.