Vous avez parfois l’impression de parler, mais que personne ne vous écoute?
Bien sûr, il n’est pas toujours facile de se faire entendre par notre entourage.
Mais quelque soit le domaine: vie sociale, vie professionnelle, vie amoureuse, nous sommes responsable d’au moins 75 pour cent de la façon dont nous sommes traités dans une conversation. Par exemple le fait de fumer en silence lors d’une réunion ou d’un rassemblement social est une abdication de notre propre responsabilité.
Si vous êtes fréquemment interrompu ou si vos idées sont souvent ignorées, comment pouvez-vous changer les choses?
En réalité, la manière de véhiculer nos messages est très importante. Comme une science, la communication obéit à certaines règles et pour être efficace, vos messages doivent respecter ces règles.
Nous allons vous montrer dans cet article comment développer des habitudes simples qui transformeront votre communication.
La compétence conversationnelle consiste à obtenir ce que vous voulez (faire valoir votre point de vue, défendre une position, paraître bien informé et intelligent) tout en veillant à ce que les autres atteignent également une partie satisfaisante de leurs objectifs.
La règle des 6 critères
Pour être efficace, une demande doit comporter 6 critères:
1. Elle s’adresse à quelqu’un de précis et laisse le choix:
« Serais tu d’accord de… » et non: « Est ce qu’on… »ou: « Dorénavant je veux que tu… »
2. Elle concerne l’instant présent:
Maintenant, aujourd’hui ou dans les prochains jours de…
3. Elle est réalisable, concrète et exprimée en termes positifs.
Voici un exemple d’une demande remplissant les 6 critères:
« Serais tu d’accord de me dire avant 14 heures si tu veux bien (implique l’autre, laisse le choix et se situe dans le moment présent) aller chercher les enfants à l’école ce soir? » (réalisable, concret et en termes positifs).
Faire une demande, c’est prendre sa vie en mains !
Mais le plus important à retenir est qu’il existe 2 types de demandes.
Les 2 types de demande
1. Celles visant la connexion avec l’autre, et donc utilisées dans 90% des cas, même si c’est parfois frustrant de patienter avant que les choses ne bougent de façon palpable…
Pour simplifier, retenez qu’une demande de connexion demandera toujours à l’autre de vous DIRE quelque chose:
Maintenant, ce que je souhaiterais, c’est ENTENDRE ton opinion…
Ce que j’aimerais, c’est que tu me DISES si tu es d’accord de…
Ce qui me plairait c’est de CONNAÎTRE ton avis…
2. Celles visant une action (10% des cas):
Exemple d’une demande d’action: Serais tu d’accord de ranger ta chambre d’ici ce soir?
La demande a pour but de faire évoluer une situation. En effet, souvent, quand on s’exprime sur un sujet de tensions, on vide son sac et on ne demande rien à notre interlocuteur, ce qui fait que la situation stagne.
En offrant à l’autre l’occasion de s’exprimer par rapport à ce que nous disons ou de faire quelque chose pour notre bien-être, on instaure une relation d’égal à égal et on crée une dynamique positive dans l’échange.
Si on souhaite que nos interventions soient bénéfiques, la première chose à faire est de créer l’équilibre dans l’échange.
C’est pour cette raison qu’une bonne partie de nos demandes vise à permettre à l’autre de se positionner par rapport à nos paroles. Dans ce sens, nous pouvons lui demander son point de vue, comment il(elle) reçoit ce qui est dit, ce qui compte pour lui (elle) dans ce qu’on vient de dire…Ensuite, la conversation s’oriente naturellement vers des demandes d’action: Serais tu d’accord qu’on parte ensemble ce weekend, pour se retrouver?
Cela dit, si on décide de ne laisser aucune espace d’expression ou aucun choix à l’autre, autant le dire clairement et ne pas déguiser cela sous forme d’une fausse demande. Mais retenons que plus on est dans l’exigence, moins on crée de confiance réciproque et moins nos interlocuteurs auront du plaisir à nous côtoyer.
Si vous voulez augmenter vos chances d’être entendu(e), une fois que vous serez familier(e) avec l’expression de vos besoins, il sera alors précieux d’apprendre à nommer ceux-ci de la façon la plus « sexy » possible…
On peut dire que nos besoins sont sexy quand ils s’expriment sans impliquer la moindre idée de manque, de plainte, de critique, d’attente…
Les plus inspirants, les plus sexy de nos besoins sont appelés des besoins moteurs, car ils dynamisent autant celui qui les exprime que celui qui les écoute.
Cet article est extrait du livre d’ Anne Van Stappen, docteur en médecine et formatrice en CNV depuis 1995:
Petit cahier d’exercice pour s’affirmer et oser dire non
aux éditions Jouvence