Le deuil est une irruption dramatique dans nos vies, il déclenche des discours et des cinéma intérieurs « en boucle » ; nos idées s’échappent, sont floues ou déformées. Un véritable tsunamis émotionnel où l’on se sent complétement déconnecté de soi et des autres. Une peine et un choc immense qui nous dépossèdent de nos capacités de fonctionner normalement.
La mort fait partie de la vie, elle est dans l’ordre naturel des choses. Mais elle n’a pas de sens, dans la mesure où la rupture et le départ de l’autre est vécu, quel que soit la circonstance, comme une souffrance inouïe. Rien ne nous prépare à la séparation, rien ne nous prépare au départ de l’autre, ni même de soi.
Le deuil, c’est savoir renoncer à l’autre
Mais cela n’est pas inné en nous, cette capacité de rationnaliser dans l’affect et dans le registre de l’émotionnel ce qui nous parait inacceptable, devoir faire sans l’autre, devoir vivre sans l’autre.
Apprendre à vivre sans l’autre
Ce billet je l’écris à tous ceux qui ont vécu la perte, la séparation, une irruption brutale dans leur affect, afin de les aider à mettre en mots les maux de l’âme, afin de trouver avec le temps et la résilience : la capacité de donner du sens à ce qui n’en a pas.
Le deuil ébranle tous nos acquis et désorganise l’ensemble de notre être. Le corps, les émotions, nos valeurs, nos références, notre rapport à soi et aux autres. Il bouleverse notre socle de vie, nos familles, nos rôles, notre vision du monde.
Les méthodes douces peuvent accompagner le processus de deuil
Avec la Sophrologie ou l’hypnose et tout ce qui est thérapie comportementale, on apprend à prendre de la distance, pour vivre « avec un meilleur confort », ce qui est inadmissible. Car c’est bien l’attitude que l’on a face à la mort au départ : accepter l’inacceptable.
Dans les cultures judéochrétiennes ou arabo musulmanes, ont dit que le temps panse les blessures mais réellement on n’oublie jamais, on apprend à s’habituer à l’absence de l’autre…
Et la relaxation et les techniques corporelles de la Sophrologie entre autre, participent à la restauration de tous les plans de l’être : physique, psychique, émotionnel, créatif et spirituel en prenant en compte les mécanismes d’auto- régulation et d’auto-guérison de la personne.
Boris Cyrulnik en psychanalyse, appelle cela la résilience, ce terme que j’aime beaucopu en tant que chercheur en Sciences Sociales et que j’applique souvent à ma pesonne quand je suis face à des épreuve : « Risalire » en latin, signifiant s’en sortir, même des choses les plus terribles que l’on est amenée à vivre… la résilience et bien c’est votre ressource à vous, cette capacité d’auto guérison émotionnelle suite à un trauma, un choc psychologique violent.
Le Deuil peut être préparé ou traumatique et l’impact n’est pas le même
Dans beaucoup de situations, le trauma et la souffrance psychique restent consécutifs à la soudaineté de la disparition. Dans d’autres scénarios, les circonstances de la mort peuvent aussi nourrir le trauma et alimenter la souffrance, d’autant que la personne reste profondément marquée et n’arrive pas à faire son deuil « naturellement » si elle est choquée par des circonstances sortant de l’ordinaire.
Quand une mort est consécutive à une maladie et que dans le conscient, on est plus ou moins préparés, les thérapies brèves (Sophrologie et Hypnose) peuvent accompagner en atténuant les souvenirs dégradés des dernières semaines.
Le deuil pathologique
A l’inverse, certaines « pertes » sont inconcevables et nous ne sommes jamais préparés. Ces pertes ne sont pas « naturelles »: comme par ex enterrer son enfant ou assister à un acte terroriste ou un acte extrêmement violent causant la mort, ou encore perdre la vie durant un tsunamis, un tremblement de terre, une catastrophe naturelle…
Dans ce cas bien précis, d’un deuil issu d’une situation violente et sortant de l’ordinaire , cela nécessite d’abord une prise en charge en psychologie clinique, la Sophrologie interviendra ensuite comme soin complémentaire.
Ne brulez pas les étapes de votre deuil !
Pour cela, il faut d’abord accepter son deuil, et ensuite le vivre étape par étape…
Les 7 étapes du deuil d’Elisabeth Kubler Ross,
Cette éminent psychiatre et psychologue, décrivait les 7 étapes nécessaires au travail de deuil: le choc, le déni, la colère, la tristesse, la résignation, l’acceptation et la reconstruction. Le deuil peut devenir complexe voire même devenir un pathos si l’une de ces étapes ne s’est pas déroulée correctement.
Les dangers d’un deuil mal vécu
Si l’on n’est pas passé par toutes les étapes, on peut rester « bloqué » dans sa souffrance et ne pas arriver « à faire son deuil » de l’absence et ne jamais dire au revoir, générant une souffrance à l’infini. Un deuil pathologique non traité engendrera toute une panoplie de conséquences psychosociales non négligeables: allant de l’anxiété à la dépression. Ses expressions extrêmes seront les phobies, les crises de panique, les troubles du comportement alimentaire, les TOCs , les pensées morbides et suicidaires etc.
Casser les blocages du deuil
La Sophrologie donne des outils pour évacuer les symptômes, mais elle ne changera pas la souffrance, elle apprend à mieux cohabiter avec le vide et l’absence.
Mais la difficulté première est d’affronter sa douleur, de rejeter le déni et l’anesthésie, processus nécessaire à la guérison et il faut être prêt à le faire!
Toute une période de décompensation est à prévoir, le choc, le déni, la colère, la douleur et l’évitement. Mais tous ces sentiments sont naturels et ont leur raison d’être.
La Sophrologie reconnecte l’individu endeuillé à son corps et à ses émotions. Une prise de conscience dans la douleur mais nécessaire pour son parcours de reconstruction.
La ressource est en vous
C’est un parcours qui reste très personnel et qui doit tenir compte d’une certaine écologie des étapes. La sophrologie permet de s’ancrer dans l’ici et maintenant pour ensuite se projeter pour « guérir ». Tout passe par le corps, l’expérience et la résilience de la personne. Apprendre à s’écouter, à accepter, à revivre pour ensuite transformer cette douleur en force. Pour casser le film traumatique d’une souffrance à l’infinie, car la personne défunte ne reviendra pas.
Soyez bienveillant avec votre corps et vos émotions
Prendre conscience de cela, l’accepter, mettre de la douceur et des raisons sur cet inéluctable, c’est un pas vers la rédemption.
Apprendre à respirer, à se concentrer, à se reconnecter à son corps, puis accepter de laisser partir.
En séance, je vais travailler sur la perte, l’acceptation de ce qui est, la projection positive dans l’avenir.
Les séances de sophrologie peuvent être individuelles ou en groupe. Mais dans le cas d’un deuil il est important de penser à l’accompagnement individuel, cela reste un voyage personnel douloureux mais salutaire.
Les séances de groupe avec d’autres parents endeuillés, comme certaines associations le proposent, sont possibles.
Ecoutez votre corps perturbé
Au début, tout semble se dérégler : le choc, l’anesthésie émotionnelle et son impact sur les organes et les viscères, l’asthénie, les dysfonctionnements du sommeil et de l’appétit sont autant de manifestations de la souffrance dans le corps. Fragilisé par le choc, il traverse une période critique pour la santé. Une intense fatigue peut se manifester à longueur de journée : c’est tout à fait normal.
C’est pourquoi il est important de prendre du temps pour s’écouter, c’est-à-dire de repérer les besoins du corps et d’adapter les outils qui apportent un soulagement. Ce ne sera jamais plus pareil mais une restauration est envisageable.
Rôle de la relaxation
La relaxation et la respiration abdominale et haute va favoriser l’élimination des tensions musculaires ; elle améliorera la qualité du sommeil, de la respiration et permettra à l’individu de Les étirements disponibles dans certaines relaxations dynamiques, vont proposer de ré-apprivoiser la vie, de sentir qu’elle est encore là malgré la douleur et la sensation de vide.
Accepter le vide et l’absence
Il faudra intégrer l’absence de la personne décédée. Il ne s’agit pas de l’oublier, mais de l’intérioriser.
Cela exige une démarche active, persévérante, demandant un effort important pour reconnaître la réalité et apprivoiser la perte.
Gérez votre hypersensibilité
Tout vous fera pleurer en pensant à la personne défunte, beaucoup d’émotions surgissent ou se cachent au cours du travail de deuil : la tristesse, la colère, la culpabilité, l’anxiété, la peur, tous ces états prennent beaucoup d’énergie au corps et au psychisme.
Physiquement, chacun les vivra à sa manière : l’estomac noué, la sensation de mal digérer, la boule dans la gorge, les pleurs qui fatiguent le visage et les yeux, les maux de tête etc.
Ouste les antidépresseurs !
En vous mettant en contact avec des émotions profondes, mais dans un contexte qui dédramatise (cerveau limbique au repos), la relaxation redonne leur fonction d’origine : être des énergies de vie qui aident à s’adapter et facilitent le changement.
Soignez vos idées pour être dans le ici et maintenant
L’impression d’irréalité de la vie est souvent forte ; créant une difficulté à s’ancrer dans le quotidien. L’environnement semble irréel. L’impression de confusion s’ajoute à la difficulté de concentration et aux troubles de la mémoire. Les pensées et les images sont répétitives. Tournées vers le défunt, elles détournent de l’attention à autre chose.
La relaxation pourra « régler » et calmer votre mental
Les postures d’équilibre amènent un état de calme intérieur
Au niveau de la respiration, le temps d’arrêt en vide même très court permet de récupérer, de faire le vide dans son esprit
Un nouveau « vous » sans lui ou elle
le passé, la perte, les souvenirs.
l’avenir, la reconstruction, les projets. C’est ce tiraillement entre les deux que vous allez vivre.
Tiraillement entre le passé qui attire et engloutit et l’avenir qui appelle et met en marche. Ceci cause angoisse et inquiétude.
L’état alpha crée des ponts entre le conscient et l’inconscient. En relaxation, la personne en deuil peut être confrontée à des images dures ou des souvenirs heureux qui génèrent des larmes. Comme elle se trouve dans un contexte de sécurité et de confiance, elle peut progresser dans le travail intra psychique de deuil et intégrer davantage la réalité de la perte et de l’absence. De même, elle pourra plus facilement aborder les tensions entre les énergies contradictoires qui l’assaillent :
Réparez-vous avec les visualisations mentales
La visualisation apporte souvent un apaisement grâce à l’intégration des contraires.
La respiration et la relaxation apprennent à se positionner : choisir d’être dedans ou dehors (à l’intérieur de soi ou en témoin, mais non “hors de soi”).
L’enracinement corporel et les postures reliant le centre et les extrémités favorisent la confiance en soi et la restructuration de l’image de soi.
Les postures de balancement et d’équilibre, les marches conscientes permettent d’osciller plus sereinement entre le passé et le futur, les souvenirs et les projets.
Le temps de deuil est un temps de crise identitaire : La relaxation peut agir profondément pour quelle devienne un moteur de croissance ; La visualisation est un outil de changement : c’est toute la différence entre comprendre intellectuellement et intégrer le changement dans sa vie.
Cultivez votre sérénité et donnez un sens à ce qui n’en a pas
Face à l’explosion provoquée par la perte d’un être cher, il vous faut apprendre à vous s centrer et vous apaiser. La sensation de paix intérieure et d’unification au milieu du chaos, générée par les exercices en Sophrologie vous y aideront. Dans ce temps de flottement et de perte de repères la relaxation ou tout travail d’intériorisation permettent de se relier à son Etre profond, à son identité immuable, qui offre une stabilité.
Article rédigé par Fériel Berraies,
Sophrologue formée IFS Paris certifiée RNCP détentrice de 7 spécialisations : cancer, sexualité, enfance, adolescence, personnes âgées, périnatalité et Entreprise
Praticienne en Hypnose Ericksonienne formée Xtréma Paris
En cours de formation en Naturopathie
www.feriel-berraies-therapeute.com
lui écrire fbsophro@gmail.com
Fériel a son cabinet sur Ozoir la Ferrière (77, en Seine et Marne)