Par Fériel Berraies Thérapeute
Etymologiquement le É de Émotion signifie : aller vers l’extérieur et motion signifie quant à lui mouvement (movere en latin). L’émotion signifierait le mouvement vers l’extérieur. Cad l’expression vers l’extérieur d’un ressenti.
Dans un monde de plus en plus parasite, il est de plus en plus difficile de bien vivre ses émotions. Nous sommes souvent dans le contrôle et la défensive face à un monde qui nous sur sollicite au quotidien: des relations interhumaines de plus en plus complexes, un monde du travail de plus en plus aseptisé et compétitif qui ne laisse que très peu de place à l’expression d’émotions qui soient saines et vraies.
Formatés, pour être comme les autres, il nous est difficile d’avouer nos émotions et de bien les vivre.
L’équilibre est très précaire et beaucoup d’entre nous refoulent au point de changer leur tempérament ou leur nature profonde, ce qui n’est pas viable à long terme.
Bien sûr, il y a plusieurs types d’émotions, les bonnes, les mauvaises, les toxiques…
La Sophrologie est un outil de gestion de ses émotions
C’est un outil fiable, sans danger, qui tiendra compte de votre écologie, de votre rythme, de vos handicaps éventuels ou pas. C’est réellement un outil majeur dans le développement personnel et la gestion de l’émotionnel.
Comment ça fonctionne ?
Cette méthode permet d’apprendre à se connaître de l’intérieur, à s’écouter avec bienveillance et sans jugement. Le thérapeute quant à lui restera à votre écoute, adaptatif, sans jugement et son accompagnement vous aidera à vous reconnecter au fur et à mesure à vous-même, cette partie de vous que vous avez mis en pause. Il vous apprendra à lire vos émotions, à les décrypter, à les accueillir pour mieux les comprendre.
Comment se retrouver dans tout cela ?
La sophrologie est une méthode psycho-corporelle, basée sur la respiration, la relaxation, la visualisation positive, qu’elle soit sur soi, les autres ou les événements de sa vie.
Thérapie brève essentiellement verbale, elle fait participer le sujet qui n’est plus dans l’attente ou dans la direction, mais qui se voit redevenir acteur de sa vie pour l’améliorer.
Durant les séances (il faut compter 10 à 12 séances pour un protocole), c’est par une pratique d’exercices basés sur des gestes bien étudiés, en harmonie avec une rythmique respiratoire spécifique, réalisés toujours dans un état de conscience modifié, que la Sophrologie offre sa substantifique moelle.
Dans ma pratique j’ai souvent des personnes au bord de l’implosion et en général, en trop plein d’émotions parasites et négatives. Ils viennent persuadés de savoir ce qu’ils ont, mais au fur et à mesure de l’accompagnement, il n’est pas rare de constater qu’à l’objectif initial d’accompagnement viennent s’incruster d’ autres choses plus profondes ou circonstancielles. C’est le propre de l’humain, mais cette thérapie permet justement de prioriser ce qui est le plus important. Alors pas d’objectifs en tiroir surtout !
L’humain est un paquet d’émotions
L’émotion est une réponse physiologique face à une stimulation vécue dans une situation donnée. Elle engendre une réaction spécifique face à une situation précise. La réaction corporelle quant à elle, se vivra au niveau des systèmes circulatoires. Au niveau glandulaire, respiratoire et digestif.
Ici on parle d’émotions et non de comportements ou d’agissements suite à une émotion.
L’émotion prend forme dans notre cerveau droit (celui en rapport avec la partie de l’inconscient et de l’émotionnel) qui n’a rien à voir avec le cerveau gauche (qui se réfère lui au conscient et au rationnel).
L’émotion naît et grandit en 3 temps : elle se charge (accumulation), elle devient tension en excès (saturation), et devra s’exprimer par la décharge (évacuation, celle de l’extériorisation, de l’énergie libérée) afin de pouvoir retrouver l’équilibre et l’ancrage.
Une émotion refoulée laisse des stigmates dans le corps
On parle souvent d’un sujet qui somatise qui commence à développer des problèmes physiologiques et autres. Il est en fait otage de ses émotions qu’il n’a pas su libérer. C’est réellement une grande souffrance, elle pèse au quotidien. Le corps est le réceptacle de nos émotions, il finira par dire la vérité.
Accueillez votre émotion avec bienveillance
Accueillez la avec bienveillance sous peine de vivre l’explosion de la cocotte-minute et d’affronter divers dommages collatéraux : stress, angoisse, déprime voire dépression, phobies et troubles alimentaires et de sommeil.
Encaisser un peu oui pour un temps mais pas tout le temps, sous peine d’alimenter une angoisse qui risque de tétaniser et faire naitre des émotions toxiques pour le corps et l’esprit ( honte, culpabilité, mauvaise estime de soi, isolement)
Réappropriez-vous votre calendrier des émotions
Pensez aux émoticônes de vos enfants, vous avez 4 émotions de base qui se subdivisent en variantes (acquises) et en ressentis (allant du bien être à l’euphorie, de l’inquiétude à la panique, de l’agacement à la furie).
La Joie : c’est votre fil conducteur, garante du bien-être, pour faire les bons choix dans sa vie. La joie vous pouvez la travailler en sophrologie et l’exacerber par des exercices sur la prise de conscience de vos cinq sens, aussi par l’étonnement, là c’est de la phénoménologie, vous redécouvrez les choses comme quand vous étiez un enfant, et avec un nouvel œil.
La colère : elle doit être maitrisée et productive, attention à ne pas la laisser déborder, elle va vous tirer vers l’avant et vous amener à rester dans le ring ; dès que vous la sentez venir vous apprenez à la maitriser.
La tristesse : c’est une émotion qui amène la douleur physique et mentale, on ne doit pas la nier, mais on doit apprendre à prendre la distanciation nécessaire pour la voir sur un angle plus écologique, l’accepter, mais ne pas la laisser nous submerger, c’est une réaction saine tant qu’elle ne paralyse pas et que l’on garde le gout de faire les choses ( attention) cet équilibre vous l’aurez avec la Sophrologie qui apprend le lâcher prise, une certaine fatalité des choses qu’on ne peut changer mais qui demande au sujet de « mieux les vivre »
La peur : qui est une réaction physiologique, qui est censée nous protéger. Elle est une mise en garde mais il ne faut pas qu’elle devienne angoisse sous peine de tétaniser et d’être un frein. Plusieurs exercices en Sophro permettent de désamorcer les peurs irrationnelles ou incapacitantes avant que cela ne devienne une phobie par ex.
La honte : qui est assez toxique car elle casse l’estime de soi. Elle nous amène à la nécessité d’accepter nos défaillances et nous rappelle la peur du regard de l’autre, mais il faut le faire avec bienveillance, ce que la Sophrologie prône dés le départ. Un échec non, mais plus une leçon!
La culpabilité qui revient souvent en boucle : là encore en Sophrologie on amène le sujet à changer son point de vue sur sa vie et ses choix et à faire tout un travail de déconstruction de certains mythes « c’est ma faute, je n’ai pas été capable etc. »
La frustration qui nait de cette incapacité de ne pouvoir parvenir aux choses: en Sophrologie, le lâcher prise, la tempérance, la patience, vont aider le sujet à se poser et à faire son deuil de certains choix non assumés.
L’angoisse, nait in fine de ce trop plein d’émotions refoulées, mal vécues, non exprimées, qui finissent par intoxiquer le sujet. En Sophrologie il est impératif de connaitre l’arbre de vie et les causes de cette angoisse, afin que cela ne devienne pas chronique engendrant justement des comportements « pathologiques » qui sont aussi potentiellement révélateurs de traumas nos reconnus par ex.
Équilibrer ses émotions = difficile équation
Parlez, confiez-vous, pleurez si vous avez envie, riez, n’ayez pas peur de vous et des autres, et regardez le miroir de vos émotions. Laissez les venir à vous et accueillez les.
La sophrologie qui est dans la bienveillance et non le jugement va tout réceptionner de vos émotions et c’est par un travail continu de détente de relaxation que vous allez pouvoir lâcher sans retenue vos émotions. La respiration contrôlée, le recentrage, le lâcher prise, la visualisation positive, sont les outils que nous mettons à disposition pour y parvenir.
Apprenez à vous exprimer et à accueillir
La sophrologie vous aide à ressentir les choses sans peur et sans honte, et par cela vous allez comprendre que vos émotions sont des besoins en attente. Apprenez à dire pourquoi vous êtes triste, en colère, dépité, angoissé, sans retenu ou peur du jugement de l’autre. Vivez au bout de vos émotions, ne restez pas dans la frustration du non-dit.
Libérez votre corps de tout refoulement
Il s’exprime par le chaud le froid les tremblements, les tensions musculaires, la peau aussi, change de couleur avec les émotions, le souffle aussi, et souvent vous développez des choses ( tensions, torticolis, nausées, boules au ventre et dans la gorge, battements accélères du cœurs, souffle court, troubles alimentaires, et de sommeil, eczémas)
« J’en ai plein le dos, j’ai la boule au ventre, j’ai l’estomac au court bouillon, j’ai les boules « !!!
Rappelez-vous votre ventre est le réceptacle de vos émotions, votre corps le miroir ! alors ne les voilez pas.
Arrêtez le carnage !
Apprenez à mieux respirer
La respiration est l’élément de base, la clé de la gestion des émotions. Elle est la base qui permet de mettre en place un bouclier anti émotions parasites ( angoisses, trac, envie de pleurer) respirez et videz votre sac par la bouche.
Une bonne respiration, ample, évite les tensions au niveau de la gorge, de la poitrine du coup, des trapèzes, de toute la partie au niveau du buste et la boule au ventre.
Respirer permet de réguler les émotions et de calmer le corps en émoi.
Redressez-vous
Et faites face à vos émotions, ne soyez pas à genoux à cause de vos émotions, mais cherchez des situations où votre posture est solide et ancrée, pour ne pas être déstabilisé. Contemplez votre corps et son rapport à votre environnement, ce qu’il faudrait changer pour améliorer votre place dans le monde. Pour qu’il reprenne la bonne posture.
Évacuez vos émotions parasites et faites du nettoyage
Les exercices d’inspiration/contraction/relâcher sont très efficaces en Sophrologie pour évacuer.
ex la SDN : nettoyer l’émotion et déchargez de manière à ce qu’elle n’intoxique pas le corps
– Aérez corps et esprit avec la Respiration profonde : respiration abdominale, ou thoracique ou haute, toutes apaisantes pour éliminer la tension
– Karaté avec pour cible de tuer la mauvaise émotion parasite : décharge symbolique mais libératoire !
Retrouvez votre paix et votre calme de l’intérieur… pour affronter l’extérieur
Il est important de se consolider, de l’intérieur, pour se blinder contre l’ extérieur qui peut générer les émotions négatives. Cette étape permet de retrouver une sérénité et une stabilité intérieure. La pratique régulière de la sophrologie amène à ce nouvel état de paix et de lâcher prise avec soi ses sentiments ses émotions sa représentation de la vie et du monde. Et ultérieurement, son rapport à l’autre.
Practice makes perfect
Par une pratique assidue, et là j’insiste, il faut faire le Protocole en continu, rester dans l’assiduité et ne pas décrocher à la première démotivation ou contretemps, car sinon tout le travail sera obsolète.
D’ailleurs, il est très courant que le sujet lâche, alors que tout le travail de Protocole bien ciblé a été fait. C’est le risque de nos métiers, mais c’est bien dommage pour le sophronisé qui ne pourra pas améliorer la problématique pour laquelle il est venu à la base.
C’est une thérapie brève oui, cad qu’elle ne restera pas des années et elle n’est certainement pas dans l’analyse MAIS elle n’est ni dans l’instant ni dans le diagnostic avec médicaments à l’appui. C’est la réalité objective de cette thérapie brève et il faut être clair à ce sujet.
Trop souvent les personnes qui sont plus dans l’assistanat des méthodes conventionnelles, ne comprennent et ne sont pas prêtes à cette soudaine indépendance et responsabilisation. Si l’on est dans le déni, il est clair que la Sophrologie n’est pas pour vous.
Il y a des devoirs pour le patient
Venir, rester assidu, faire les exercices chez soi, apprendre à écouter et à mettre en mots ses ressentis et rester dans le durable et la durée autant que nécessaire.
Le Protocole demande au moins de pouvoir honorer toutes les séances et de faire une séance par semaine, au minimum ( en dix à 12 semaines).
Si l’on fait tout le travail, avec le temps, le sujet sera plus réceptif et sera plus à l’écoute par rapport à son corps et ses besoins. Intégrant son schéma corporel et une meilleure connaissance de soi et de ses potentialités. Il vivra par lui-même et aux premières loges son évolution et son progrès.
La Sophrologie réussit la difficile gageure de ramener l’harmonie entre le mental et le corps. En maîtrisant stress et émotions négatives. Le regard que l’on pose sur soi et sur sa vie devient dès lors, bienveillant, objectif et permettra de renforcer les capacités et les ressources du sujet.
Il deviendra autonome et indépendant en sortant du cabinet du Thérapeute à l’issu du Protocole.
Article réalisé par Fériel Berraies
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Feriel Berraies est Sophrologue certifiee RNCP spécialisée cancer sexualité personnes âgées enfance adolescence périnatalité et Entreprise
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