Par Fériel Berraies Sophrologue certifiée RNCP spécialisée en sexualité et personnes âgées
Avec le passage du temps, la vie sexuelle de l’homme connait aussi des perturbations. Elles sont tant physiologiques que psychologiques. Souvent mal assumées, cachées ou placées dans le cercle vicieux du déni ( ce n’est pas ma faute, je suis fatigué ou ma femme ne fait plus d’efforts, elle ne m’attire plus, ou c’est plus la passion entre nous etc) ces perturbations sont génératrices de souffrance et de perte de confiance pour l’homme. Elles peuvent aussi mettre en danger le couple dans la durée. D’autant que la virilité est un sujet tabou dans nos sociétés NORD SUD, dans un monde où l’homme doit rester « prédateur » et « fonctionnel » pour asseoir sa domination masculine (croyances populaires), ne plus « conclure »est un aveu d’échec.
Je suis souvent confrontée à des demandes d’accompagnement de ces messieurs, qui ne sont généralement pas dans la réalité objective. Car « la machine » avec le temps s’enraye et ni la petite pilule bleue, ni le changement de partenaires ou toute autre méthode ne peuvent effacer les ravages du temps sur le corps humain. Même l’aspect « psy » que peuvent proposer les thérapies brèves ont des limites. Suite à mon sujet sur le dysfonctionnement érectile, j ‘ai reçu de nombreux mails des lecteurs de Therapeutesmagazine, des conjointes mais aussi des conjoints. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’éclaircir ce que l’on peut faire dans la limite de nos moyens thérapeutiques.
Andropause quand tu tiens nos hommes
L’andropause est une réalité clinique qui peut gêner les hommes. L’andropause ou « déficit androgénique lié à l’âge » (DALA) se traduit par différents symptômes liés à la baisse de sécrétion de testostérone chez l’homme âgé. Cet état physiologique est similaire à la ménopause chez la femme.
L’andropause est une étape de vie inéluctable et il faut l’accepter et bien l’accompagner, car ces désagréments sont bien réels :
- une diminution de la libido ;
- une dépression ( possible) ;
- une prise de poids ;
- une transpiration nocturne qui perturbe le sommeil ;
- et des douleurs au niveau des articulations.
Mais ce sont finalement les dysfonctionnements dans le domaine de la sexualité qui perturbent beaucoup.
Comprendre le dysfonctionnement érectile
C’est avant tout un trouble de l’excitation sexuelle. C’est l’Incapacité persistante à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour avoir un rapport sexuel normal.
Il existe deux stades dans un dysfonctionnement érectile : primaire et secondaire
Le dysfonctionnement érectile primaire relève du Protocole d’accompagnement médical en Sophrologie.
Le dysfonctionnement érectile, quand il est primaire et organique (cad du ressort d’un dysfonctionnement du corps suite à une pathologie par ex) peut être très installé ou existe depuis toujours. Il apparaît cependant généralement de façon très brutale. Le dysfonctionnement érectile, quand il est primaire, peut être lié à des troubles organiques pouvant être la cause initiale du trouble.
On retrouve cela dans certaines situations, notamment quand il y a altération des nerfs érecteurs connectés aux corps caverneux. En fait, c’est comme si les nerfs érecteurs envoyaient des messages brouillés au pénis. On retrouve ce phénomène notamment dans la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaque.
Le dysfonctionnement érectile primaire peut aussi naître suite à des troubles vasculaires, cad que le mauvais afflux sanguin (indispensable pour l’érection) présent notamment dans les cas par ex d’un AVC ou d’un infarctus, empêchent l’érection normale.
La Dysfonction érectile est un trouble qui peut aussi apparaître suite à des facteurs exogènes appelés « secondaires » ( cad externes et donc ils ne sont plus organiques et primaires, comme nous l’avions expliqué en haut du paragraphe) ce trouble est alors davantage de l’ordre psychologique ou psychosociale. On parle alors ici d’un dysfonctionnement érectile secondaire et donc il n’est plus lié à l’âge où la baisse de testostérone puisque des jeunes hommes peuvent aussi vivre une dysfonction érectile « secondaire » suite à un stress ou des changements importants dans leur vie.
Le Dysfonctionnement érectile lié à la Sénescence ( vieillesse)
Il s’installe à la période de l’andropause. Dès 30 ans, la testostérone diminue. Après 50 ans, certains hommes ressentent déjà différents symptômes liés à cette baisse de leurs hormones ( un peu comme ce que vivent les femmes quand elles atteignent l’âge de la ménopause)
Quels sont les symptômes de l’andropause ?
20 % des hommes ayant passé la cinquantaine subissent une baisse importante de testostérone. Ceci entraîne des symptômes tels que fatigue, baisse de la libido, dépression, prise de poids, transpiration nocturne, douleurs dans les articulations et coups de chaleur. La plupart du temps , l’homme nie l’importance de ces manifestations, pourtant, il faudrait en prendre compte, notamment si l’on désire conserver une vie sexuelle plus ou moins équilibrée. Les avis des médecins divergent à ce sujet, notamment sur la prise en charge de ces manifestations : faut-il ou non traiter ? Administrer des traitements à base de testostérone ou pas ? Dans quelle mesure le stress et la qualité de vie impacte aussi sur la baisse de libido etc.
Crise de la cinquantaine et après ?
Différentes situations de vie sont anti libido, il est vrai et les croyances en rajoutent une couche, à la défaveur des hommes. Pour certains, ces symptômes seraient dus à une « crise de la cinquantaine » et au stress du quotidien mais, alors que pour d’autres, cet état de fait est absolument intolérable pour l’égo et l’estime de soi. Dans tous les cas de figure, il y a des solutions mais elles ne sont pas anodines !
Des traitements à base de testostérone seraient efficaces pour certains patients mais attention…
Le traitement pour l’andropause n’est pas anodin. La testostérone peut être, dans certains cas, dangereuse pour le cœur. Elle n’est pas non plus compatible avec certaines pathologies : obésité, asthme, diabète ou encore une hypertension artérielle. Enfin, même si elle ne provoque pas de cancer, elle peut l’accélérer si des cellules cancéreuses sont déjà présentes.
Quant au Viagra la petite pilule miraculeuse, attention !
Pris par des millions d’hommes, le Viagra® peut être très efficace… mais aussi dangereux ! Hypotension, infarctus, perte de la vision, érections prolongées.
Seul votre médecin traitant doit vous conseiller
Urologue et ou andrologue pourront vous orienter ou non sur un éventuel traitement adapté. Ils sont divers: patchs, gels, comprimés ou injections. Dans tous les cas, ces traitements doivent être accompagnés d’une excellente hygiène de vie, voire d’un régime. Il faut également subir un examen de la prostate, afin de vérifier qu’il n’y a aucun souci de ce côté, et qu’un traitement peut être suivi.
Ces traitements sont donnés lorsque les symptômes sont importants et ne passent pas au fil du temps, ou avec de simples habitudes de vie.
Andropause: Comment minimiser naturellement la baisse de testostérone ?
Bannir stress et surmenage
L’excès d’activités amènent le surmenage, voire le burnout chez l’homme. Par ailleurs, la fatigue intense va libérer « l’hormone » de l’anxiété et du stress: le cortisol. Le cortisol va diminuer la production normale de la testostérone dans l’organisme. Pour cela, la méditation, le yoga et LA SOPHROLOGIE vont vous aider à évacuer et lâcher prise, pour réinstaller le calme.
Faites l’amour et une activité sportive
Le sport crée l’hormone du bien-être, elle booste la testostérone. Faites une activité sportive raisonnable et durable, natation, marche, trekking, musculation. Ne vous épuisez pas pour autant!
Et pour vous donner l’envie d’avoir envie, faites l’amour dès que vous le pouvez car le sexe s’entretient et il auto stimule.
Surveillez votre ligne par une alimentation équilibrée
Faites-vous conseiller par votre médecin et nutritionniste. Il vous faut un bon équilibre entre l’ apport journalier en lipides, glucides et protéines. C’est d’autant plus important qu’à partir de cinquante ans, si on ne fait pas attention, le diabète ou le cholestérol peuvent pointer leur nez, notamment à cause de la vie sédentaire. Les compléments alimentaires comme le zinc, les omégas-3, la vitamine D et le calcium sont aussi important pour éviter les carences dues à la sénescence. Évitez les aliments trop sucrés ou trop salés, les mauvaises graisses et la caféine. Pas d’alcool, pas de cigarettes !!!
Alcool et tabac à bannir !
L’alcool fait baisser le taux de testostérone dans le sang et, ainsi, agit sur la libido et la fonction érectile. Il est recommandé de ne pas boire plus de 2 consommations alcoolisées par jour. Quant au tabac, il accélère le processus de l’andropause. Le diminuer, voire l’arrêter complètement, est donc recommandé.
Soignez votre sommeil
La testostérone est produite en grande partie lors du cycle du sommeil paradoxal. Le manque de sommeil est donc nuisible, et la vie sédentaire et le stress au travail accentuent les troubles du sommeil de nos hommes. Idéalement il faudrait faire des nuits d’au moins 8 heures d’affilée. Dans la pratique, hommes et femmes confondus ne font pas les 8 h recommandées, alors si en prime vous souffrez d’insomnies, n’hésitez pas à demander conseil à un spécialiste ou à faire appels aux thérapies brèves comme l’Hypnose, la Sophrologie et la Naturopathie.
La Sophrologie face à l’andropause
Une bonne hygiène de vie reste la condition sine qua non pour limiter les symptômes de l’andropause. Attention, si vous souffrez d’une dépression et que la souffrance psychologique est forte et bien installée, je vous conseillerai de vous faire accompagner par votre médecin et psychothérapeute en parallèle de la Sophrologie.
La Sophrologie pourra offrir quant à elle des outils de gestion du stress et des émotions.
Par des exercices basés sur la respiration contrôlée, la détente musculaire et la suggestion mentale, elle résorbe le stress mais aussi les sentiments négatifs qui parasitent et installent une mésestime de soi.
Elle amène aussi des solutions aux problèmes de vitalité et de fatigue, générées par les perturbations du sommeil avec la fatigue que cela entraîne.
En parallèle d’une prise en charge diététique, la Sophrologie donne aussi de bons résultats pour faire face aux fringales et ou aux pulsions alimentaires qui peuvent aussi naître « des frustrations » de cette période de vie.
Article rédigé par Fériel Berraies
Retrouvez ces conseils sur : www.feriel-berraies-therapeute.com
Pour lui écrire : fbsophro@gmail.com