Par Fériel Berraies Sophrologue certifiée RNCP spécialisée dans les troubles de l’Enfance et de l’Adolescence
En découverte permanente, l’enfant est souvent sollicité du fait de ses explorations multiples et du fait qu’il prend conscience de son espace. Au départ, il s’agit d’un enfant assez « vivant » curieux, qui touche à tout et qui teste ses limites ainsi que celles de ses proches. Pour cet enfant, lorsque les activités sont poussées à l’extrême, il s’agit de surexcitation. La définition de ce comportement est bien claire: c’est une agitation permanente qui vient de la difficulté pour l’enfant à gérer son énergie.
Un comportement tout à fait dans la norme et qui fait partie de l’évolution de l’enfant.
Cependant, de nombreux parents, parfois même à l’école parfois, font une confusion en confondant la surexcitation à l’hyperactivité.
L’hyperactivité est un trouble pathologique, diagnostiqué médicalement. C’est une pathologie neurologique liée plus ou moins à des troubles venant d’un manque ou d’un déficit d’empathie de la part du parent vis-à-vis de son enfant. Bien sûr, il existe d’autres causes liées à ce trouble.
C’est la raison pour laquelle lorsqu’un parent vient me voir pour un enfant « très actif » je dois l’inviter d’abord à consulter un médecin pour écarter toute possibilité d’hyperactivité.
Dans le cas de la Surexcitation, l’enfant qui est en exploration permanente, est excité par ses découvertes qui le stimule physiquement et mentalement. Pour conséquence, l’enfant peut rencontrer une certaine difficulté à gérer son énergie. En Hyperactivité ou TDAH, le scénario est plus complexe, car l’on touche à des problématiques neurologiques.
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble d’origine neurologique qui a 2 caractéristiques principales :
1) l’inattention
2) l’hyperactivité ou l’impulsivité
A noter toutefois que ces types de comportements se retrouvent chez tous les enfants.
Quand ils sont chroniques et prononcés, on les retrouve chez les enfants atteints du TDAH. Ils se manifestent dans toutes les circonstances de la vie (pas seulement à école ou en famille)
Malgré les difficultés scolaires causées par un TDAH, il n’existe aucun lien entre ce trouble et l’intelligence.
On estime que de 5 % à 8 % de la population souffre de TDAH. On a longtemps penser que les garçons étaient plus touchés que les filles, mais les études les plus récentes ne relèvent pas de distinction entre les sexes.
Ce trouble est, en général, diagnostiqué vers l’âge de 7 ans, mais les enfants qui en souffrent ont souvent eu des comportements difficiles dès l’âge de 2 ans. Dans la moitié des cas, le TDAH persiste à l’âge adulte, mais il arrive que les symptômes diminuent à l’adolescence. Les connaissances sur le TDAH ont beaucoup progressé depuis quelques années et les soins se sont beaucoup améliorés.
Comprendre l’enfant TDAH
Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH) est une trouble reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé sous l’appellation Troubles Hyperkinétiques.
C’est un syndrome associant (selon le DSM IV) des difficultés d’attention, de l’hyperactivité et de l’impulsivité. Ces symptômes apparaissent dans tous les contextes de vie en famille, à l’école, dans les activités extrascolaires, dans la vie quotidienne.
3 à 9 % des enfants en France sont concernés. Les symptômes apparaîtraient, selon les études, les cinq premières années de vie. Environ 60 % de ces sujets TDAH garderont Les symptômes à l’âge adulte ce qui représente 4 % de la population.
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est le trouble comportemental le plus fréquent chez les enfants et les adolescents. À des degrés variables, le TDAH, s’il n’est pas identifié et traité tôt, peut avoir des conséquences sur toute la vie adulte.
Mais c’est surtout le trouble de l’attention et l’impulsivité qui vont impacter la qualité de vie de l’enfant. Ce dernier, ne tenant pas en place, a des difficultés d’attention, de concentration et donc d’apprentissage. Ayant des difficultés à anticiper, se projeter ou planifier une activité quel qu’elle soit. L’enfant TDAH s’enferme dans une sorte de procrastination qui le rend incapable de terminer ses taches. « Il zappe » et passe d’une activité à l’autre sans succès.
Brouillon et dissipé à l’école, il perturbe et dérange car il ne tient pas en place, il est souvent moqué, puni, et pointé du doigt.
Sa grande agitation fait qu’il ne connait pas ses limites ni le danger. Il se met bien souvent en danger physiquement en commettant des maladresses du fait de son impulsivité.
La souffrance de l’enfant TDAH
Stigmatisé, puni pour son comportement peu respectueux des règles, le système scolaire et familial parfois hermétiques, le renforcent davantage dans son isolement et dans son sentiment de ne pas être « compris ou aimé ». Face à ses résultats très faibles, et le manque d’empathie à son égard, ce dernier va décrocher facilement et se replier sur lui-même.
Son incapacité à se contrôler, et ses difficultés émotionnelles vont l’amener peu à peu à développer des conséquences psychosomatiques, il n’est pas rare en effet que l’enfant TDAH finisse par développer des troubles du sommeil, des difficultés relationnelles, une anxiété, une dépression…
Le diagnostic du TDAH
L’évaluation des enfants peut nécessiter l’intervention de plusieurs professionnels : psychologues, professeurs, éducateurs, orthopédagogues, travailleurs sociaux, etc.
Environ la moitié des enfants souffrant d’un TDAH ont aussi d’autres problèmes, comme des troubles d’apprentissage, de l’anxiété, de l’opposition ou des troubles affectifs. Ces problèmes entraînent souvent des difficultés de socialisation et une mauvaise estime de soi.
Les symptômes ont tendance à augmenter dans des situations demandant un certain effort, et à diminuer lorsque l’enfant joue, vit une situation nouvelle ou est valorisé et encouragé pour son comportement.
Votre enfant souffre peut être du TDAH
S’il présente depuis 6 mois ou plus : au moins 6 symptômes d’inattention;
OU au moins 6 symptômes d’hyperactivité ou d’impulsivité;
OU au moins 6 symptômes d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité.
Ces symptômes doivent se manifester dans plusieurs circonstances (à la maison, à la garderie et à l’école), à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement de l’enfant. Certains de ces symptômes doivent avoir été présents avant l’âge de 7 ans
Les symptômes
Inattention, semble ne pas écouter quand on lui parle; ne respecte pas les consignes et ne parvient pas à terminer ses devoirs scolaires ou ses tâches ménagères; a de la difficulté à organiser ses activités ou ses travaux; évite, déteste ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu (comme le travail scolaire ou les devoirs à la maison); perd les objets nécessaires à ses activités (ex. : jouets, cahiers de devoirs, crayons); se laisse facilement distraire par des sources de stimulation externes; a des oublis dans la vie quotidienne. Symptômes d’hyperactivité ou d’impulsivité en classe, ou dans des situations où il doit rester assis. Parle trop, interrompt les autres dans leurs jeux, impose sa présence, a des sautes d’humeur, est agressif etc
Inattention ne rime pas toujours avec hyperactivité et impulsivité
Un enfant peut être très distrait et ne présenter aucune hyperactivité. À l’inverse, un enfant peut être très agité et impulsif, mais être capable de se concentrer sur certaines tâches. Les enfants hyperactifs sont plus souvent des garçons. Ce sont eux qui attirent, en général, l’attention des éducatrices et des professeurs.
Quand consulter?
Il est nécessaire de consulter un médecin quand l’agitation de l’enfant est présente en tout temps, perturbe ses échanges et ses apprentissages et rend impossible la vie familiale. Voici quelques indices pour mieux évaluer la situation :
La durée du comportement : plus de 3 à 6 mois.
Sa fréquence : plusieurs fois par jour ou plusieurs crises par semaine.
Sa constance : cela lui arrive à plusieurs endroits, avec plusieurs intervenants.
Les prises en charge médico-sociale du TDAH en France sont limitées
On propose à cette pathologie des thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) mais cela reste embryonnaire. Pour réduire les symptômes, les médecins proposent du méthylphénidate dont la prescription, en augmentation, est très encadrée. Mais elle ne fait que « couvrir » le problème.
L’Enfant porte alors en lui une très forte excitation nerveuse qui ne lui permet pas de se calmer.
Il rencontre des difficultés à se recentrer et fautera souvent ce qui lui vaudra des punitions et des réprimandes. Un état chronique qui à long terme, générera un épuisement physique et nerveux qui viendront s’ajouter à ses difficultés d’apprentissage. L’enfant commence alors à percevoir une image négative de lui-même, et cela va fragiliser son estime, tout en nourrissant de gros troubles émotionnels.
Comment intervient la Sophrologie
Nous intervenons suite à la demande de la famille, des enseignants et des professionnels de santé. Nous ne nous substituons pas à leur travail, mais nous proposons un accompagnement capable « d’alléger les symptômes » de ce trouble. Une alternative en tant que soin de support.
Pour travailler sur l’agitation corporelle, en Sophrologie des exercices de relaxation permettent de mieux connaitre la perception de son schéma corporel, l’enfant apprend à connaitre son corps et sa place dans l’espace qu’il occupe. Cela peut aider dans un premier temps à calmer l’agitation corporelle, et diminuer l’hyper activité et mieux maîtriser l’impulsivité (qui met en danger l’enfant qui agit sans réfléchir et fait fi des dangers).
Le recentrage, permet ensuite par le biais d’exercices et de visualisations mentales, d’amener l’enfant à se tempérer, tempérer ses crises, ses émotions, ses ardeurs toujours poussées à l’excès. Apprendre à s’écouter, pour entendre ce que les autres « entendent » de lui. Mais également pour l’aider « à se poser » et donc à se concentrer dans tout ce qu’il fait. Prendre le temps, permet à l’enfant de figer le temps et une action. Ceci dans le but de lui faire comprendre comment il peut être « ancré » dans son quotidien.
La Sophrologie outre le fait de l’amener à lâcher prise, se recentrer, se concentrer, comprendre sa place dans son espace, va travailler sur quelque chose qui est très en souffrance chez lui : la notion de valeur. Et ici on le renvoie sur l’image de lui, son miroir et comment il est capable de corriger « son image déformée » pour l’amener à s’aimer, s’accepter et à concevoir de lui une « image positive » Une image restaurée au travers de son implication, des exercices faits au fur et à mesure de mon accompagnement.
La Sophrologie travaille beaucoup sur les futurisations ou projections, des scénariis ou l’enfant est le super héros de son histoire. Le ludique est très important dans mon univers qui se nourrira essentiellement du vécu, de l’arbre de vie et des ressources de mon petit « héros » sophronisé.
L’imaginaire de l’enfant TDAH est un trésor inestimable et la Sophrologioe proposera de s’y imprégner pour amener à la prise de conscience, car une autre « histoire » est possible.
Article rédigé par Fériel Berraies
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Pour lui écrire : fbsophro@gmail.com