grossesse pathologique

Grossesse pathologique: comment l’accompagner avec la Sophrologie

Par Fériel Berraies Sophrologue certifiée RNCP spécialisée dans l’accompagnement des troubles de la périnatalité

La grossesse, l’accouchement et le post partum sollicitent la femme dans sa globalité.

Ils génèrent de grandes modifications physiques et physiologiques, mais aussi des changements psychologiques importants.Tous ces changements exacerbent les émotions de la femme qui devient alors hyper émotive et en super vigilance. La grossesse peut néanmoins suivre son cours normal et la future maman aura un vécu aussi « normal » cad qu’hormis les désagréments physiologiques, physiques, mentaux, la période sera vécue sans trop de complications.

Mais toutes les femmes n’ont pas la même grossesse et ne sont pas égales face à elle. En effet, certaines peuvent avoir des grossesses à risques ou « compliquées » et le parcours devient alors plus « complexe » pour ne pas dire contraignant  et ce, à bien des niveaux.

La grossesse que l’on appelle « pathologique » en fait partie, et elle est menée à terme uniquement avec un repos imposé ou « alitement » une autre forme de pression que la future maman a du mal à vivre, puisque d’autres défis vont s’ajouter dans l’équation.

L’alitement en période de grossesse, est la mise au repos, imposée. Elle est recommandée quand il s’agit d’une grossesse pathologique, cad qu’elle est porteuse de complications à venir. Cet alitement se fait à titre préventif,  afin d’éviter une fausse couche (avant la 37e semaine d’aménorrhée ou 8e mois de grossesse) modifiant l’utérus (différentes modifications sont en effet possibles dans cas précis, le raccourcissement, l’ouverture, la perte de tonicité)  et cela peut être le résultat de diverses causes.

Lorsque la maman doit rester alitée pour diverses causes (HTA, placenta Praevia… etc) j’ai face à moi une personne très fragilisée et isolée. Mon rôle est de l’aider à surmonter son stress et ses angoisses.

Un signal d’alarme à écouter absolument !

Le corps lui parle et lui impose aussi ses limites, des limites qui ne sont pas toujours comprises ou acceptées au départ. La future maman va pourtant devoir cohabiter avec des « signaux » peu commodes. Par exemple des contractions douloureuses et persistantes qui viennent trop tôt et qui sont révélatrices que quelque chose ne va pas.

Pour écarter tout risque de fausse couche, la position allongée devient la seule option possible, ainsi bébé ne peut plus peser sur le col de l’utérus. Cela permet de limiter et d’espacer les contractions et d’arrêter le travail prématuré.

Pour la future maman, c’est le début d’un véritable parcours du combattant. Il faudra s’armer de patience et sa tempérance, alors que les hormones « font la java »‘ en elle.

Comment continuer à vivre « normalement » alors qu’elle doit devenir économe de ses mouvements et de ses activités?

C’est une période très angoissante,  très frustrante, ou la future maman peut se sentir « dépossédée » encore une fois de tout contrôle sur son corps et sur sa grossesse.

Frustrations, colère, ennui et même déprime peuvent alors se manifester. Sentiments alimentés par une anxiété qui la suivra durant tout son parcours.

Douleurs physiques mais aussi émotions en cascade

Pour compliquer le tout, la future maman doit aussi gérer ses émotions, qui vont de la culpabilité à l’angoisse de penser que son corps ne fonctionne pas « normalement » et qu’en plus de ses maux, elle doit aussi apprendre à supporter stoïquement toute une panoplie de  troubles physiologiques qui vont être s’intensifier, du fait de la position statique.

Parce qu’on lui demande d’éviter de bouger, ses désagréments physiologiques vont être encore plus exacerbés ( varices, hémorroïdes, poids etc) et elle devra s’armer de patience si elle veut finir sa grossesse sans faire de faux pas.

D’autres pathologies peuvent apparaître durant le parcours de grossesse

Il y a aussi d’autres causes amenant à l’alitement : une grossesse multiple, une rupture prématurée de la poche des eaux (40% des accouchements prématurés seraient dus à une rupture anticipée de la poche des eaux) de l’hypertension artérielle, un placenta prévia ( placenta anormalement situé dans la partie inférieure de l’utérus, à quelques cm de l’orifice utérin ) un retard de croissance du fœtus.

Combien de temps dure l’alitement ?

En fonction des troubles constatés, cela peut aller de quelques heures par jours à la maison, à une hospitalisation dans un service spécialisé de la maternité pour plusieurs  mois.

Quelle que soit la cause, l’angoisse et la culpabilité sont au rendez-vous pour la future maman, qui s’inquiétera pour la santé de son enfant et se questionnera beaucoup quant à sa capacité à mener à terme sa grossesse.

Il lui faudra tenir jusqu’à 34 semaines d’aménorrhées pour dépasser le stade de la grande prématurité de l’enfant.

Les troubles physiologiques suite à l’alitement strict

Quand l’alitement est restrictif et dans la durée, toute une panoplie de désagréments physiologiques peuvent apparaitre : reflux gastrique, hémorroïdes, constipation, mauvaise circulation sanguine douleurs au dos.

Des maux qui rendent l’alitement intenable et pourtant il ne faut pas craquer !

Un parcours qui n’est pas facilement assumé au départ, par toutes les mamans. Entre la frustration, l’angoisse, la culpabilité, la déprime, et l’impatience, la future maman risque de se désinvestir de sa grossesse et ne plus croire en ses capacités de donner la vie.

La Sophrologie est une alliée en douceur de la périnatalité !

Ne plus angoisser pour la santé du bébé, rester patiente, ne plus culpabiliser sont les demandes les plus exprimées dans le cas d’une grossesse pathologique ou grossesse demandant l’alitement.

Mon travail de thérapeute, sera justement de l’aider à  «vivre paisiblement l’alitement, à éliminer ses angoisses et à la rassurer sur son parcours » même si les désagréments physiologiques ne changent pas pour autant, il me faudra travailler sur le mental, sur la gestion de l’inconfort; peut être même sur les douleurs dont on changera la perception par un travail de « switch des émotions ».

La sophrologie est d’un grand secours pour la femme enceinte ; l’accompagnement se fera jusqu’au dernier mois avant le terme de l’accouchement. Il est important de noter cependant, que la préparation à la naissance par la sophrologie ne substitue en aucun cas la  préparation dispensée par le corps médical. Seul un médecin est habilité à poser des diagnostics, prescrire, modifier ou supprimer tout traitement médical.

Comment se déroule une séance 

  • Un temps d’échange
  • des exercices de relaxation appelés « relaxation dynamique »
  • des exercices de gymnastique douce adaptés à la femme enceinte ( pour ne pas trop la fatiguer ou la solliciter, il y aura beaucoup de mentalisation surtout pour certains exercices qui necessitent qu’elle soit debout, elle le fera couchée ou semi assise sur le côté gauche
  • le moment de la « sophronisation » (visualisation positive et préparation mentale) l’aidera à positiver
  • un temps d’échange (si la personne souhaite s’exprimer)

A rappeler que le protocole classique de préparation à la naissance se déroule sur 6 séances (sans compter le 1er rendez-vous qui est hors protocole) mais il est possible de prévoir plus de séances, en fonction des demandes et/ou des problématiques à accompagner.

Les autres séances (accompagnement à la PMA et au post partum) se dérouleront comme des séances classiques et durent donc en moyenne 1h15.

Feriel Berraies Guigny est Sophrologue certifiée RNCP ( IFS Paris) spécialisée dans sept domaines : cancer, sexualité, personnes âgées, enfance, adolescence, périnatalité et entreprise.

Hypno thérapeute (praticienne en Hypnose Ericksonienne certifiée Xtréma Paris) et Réflexologue plantaire et faciale selon la méthode  Mian- Xiang

Retrouvez son site : www.feriel-berraies-therapeute.com | Lui écrire  fbsophro@gmail.com