souffrance au travail

Souffrance au Travail: comment casser la spirale infernale ?

Par Fériel Berraies épouse Guigny Sophrologue certifiée RNCP spécialiste dans l’accompagnement en Entreprise

Qu’est-ce que la santé ?

La définition de la santé qui fait consensus aujourd’hui, est celle instituée par l’Organisation Mondiale de la Santé en 1946. Il s’agirait d’une approche positive de la préservation de la santé, à savoir, que pour l’OMS : ce qui constituerait la santé, ce n’est pas tant le fait d’être malade, mais d’au contraire de se sentir bien !

Une définition qui devrait donner la part belle à « l’amélioration de la qualité de vie de tout un chacun » puisque, la santé des collaborateurs ne serait pas uniquement l’absence de maladie, mais plus globalement l’état de bien-être au travail.

La santé serait alors un état complet qui regrouperait autant le bien-être physique, mental et social, et ainsi, ne limiterait plus à l’absence de maladie ou d’infirmité !

La santé au travail un vaste programme censé nous protéger 

La définition internationale commune du Bureau International du Travail et de l’Organisation Mondiale de la Santé (1950, révisée en 1995) est celle-ci :

La santé au travail devrait viser les objectifs suivants :

*promouvoir et maintenir le plus haut degré de bien-être physique, mental et social des travailleurs dans toutes les professions ;

*prévenir tout dommage causé à la santé de ceux-ci par leurs conditions de travail ; les protéger dans leur emploi contre les risques résultant de la présence d’agents préjudiciables à leur santé

*placer et maintenir le travailleur dans un emploi convenant à ses capacités physiologiques et psychologiques ; en somme, adapter le travail à l’homme et chaque homme à sa tâche.

En France, on est passé progressivement d’une culture de la protection de la santé physique à une culture intégrant également la santé mentale des salariés, et d’une logique de réparation / sanction, à une logique de prévention et de promotion de la qualité de vie au travail.

Que signifie alors un travail sain ?

Un travail sain est celui dans lequel les pressions exercées sur l’employé sont adaptées à ses capacités et ressources, et où il a suffisamment de prise sur son travail et reçoit un appui suffisant des personnes qui lui importent.

Que sont alors les risques professionnels ?

En entreprise, les salariés sont soumis à des risques de nature différente. On parle alors de risques professionnels.

Le risque professionnel se définit comme la probabilité que se développe un effet ou un dommage physique ou psychologique, d’une certaine gravité, compte tenu des caractéristiques de la situation de travail, des contraintes ou dangers du travail.

La prévention modus operandi ?

La prévention est l’ensemble des mesures visant à diminuer ou supprimer le risque et ses facteurs d’origine. Toutes les dimensions du travail (technique, organisationnelle, humaine, sociale) doivent être prises en compte lors de la mise en place d’un dispositif de prévention.

Les actions mises en place sont combinées autour de 3 niveaux de prévention : primaire, secondaire, tertiaire.

N.B: La prévention se distingue de la protection dans le sens où la protection consiste à diminuer la gravité des dommages sans modifier la probabilité d’apparition du danger. La prévention consiste à intervenir plus en amont.

La médecine du travail

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) désigne la médecine du travail comme une activité multidisciplinaire qui soutient et protège la santé des travailleurs dans le but de contrôler les accidents et les maladies en réduisant les conditions de risque.

La médecine du travail désigne en France à la fois une spécialité médicale qui concerne la prévention des atteintes à la santé des travailleurs (accidents du travail, maladies professionnelles) et les services de santé au travail (anciennement dénommés services de médecine du travail).

En France, les services de santé au travail (services autonomes ou services interentreprises) ont pour mission de conseiller l’employeur, les travailleurs et les représentants du personnel dans la mise en œuvre de mesures de prévention adaptées. Ils assurent notamment le suivi médical régulier de l’ensemble des salariés.

La Qualité de Vie au Travail (QVT)

L’intérêt en France pour ce concept remonte à la fin des années 2000 période où l’on assistait aux premiers suicides dans de grandes enseignes de la place ( France Télécom, Renault etc)  ce qui avait eu pour effet de sensibiliser le monde du patronat et de l’entrepreneuriat mais aussi les politiques de l’époque ( Ministère du travail)  sur la qualité de vie au travail. La conférence sociale de juin 2012 la définit de la manière suivante :

« La notion de qualité de vie au travail renvoie à des éléments multiples, relatifs en partie à chacun des salariés mais également étroitement liés à des éléments objectifs qui structurent l’entreprise. Elle peut se concevoir comme un sentiment de bien-être au travail perçu individuellement et collectivement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, le sentiment d’implication et de responsabilisation, l’équité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué. Ainsi conçue, la qualité de vie au travail désigne et regroupe les dispositions récurrentes abordant notamment les organisations du travail permettant de concilier les modalités de l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les salariés et la performance collective de l’entreprise. »

Les bonnes conditions de travail sont celles qui donnent aux salariés la liberté de construire une activité de travail favorable à leur santé. Serge Volkoff (2012)

La notion de Qualité de Vie au Travail a donc été reprise par les partenaires sociaux en préambule de l’Accord National Interprofessionnel du 19 juin 2013 (« Vers une politique d’amélioration de la qualité de vie professionnelle et de l’égalité professionnelle »), et reliée explicitement à la performance globale de l’entreprise : une démarche visant la qualité de vie au travail est une démarche de performance économique et sociale pour l‘entreprise.

Alors dans les faits que se passe t’il vraiment ?

Plus de sécurité, plus d’évolution, plus de projection en Entreprise de nos jours, mais une courbe de plus en plus montante, celle du mal être et  de la souffrance en Entreprise.  La perte de compétitivité des entreprises, la hausse du chômage, la mondialisation et l’intensification de la crise, minent de plus en plus les personnes actives et leurs perspectives. Les délocalisations et les nouveaux modes de management ne répondant plus à leurs  besoins  d’appartenance. Ils sont souvent confrontés aux  reclassements successifs.

Des changements qui déstabilisent le salarié qui peut subir certains effets négatifs sur   sa santé mentale mais aussi physique.  l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale (10 octobre) rappelle justement l’objectif de continuer à  mobiliser tous  les efforts nécessaires pour prendre en charge le salarié et sa qualité de vie en entreprise.

Pour l’OMS rappelons le,  la santé  est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » pour elle, il existe de nombreux facteurs de risque pour la santé liée au travail, la plupart étant liés au cadre organisationnel et managérial de l’entreprise. Parmi les autres situations les plus en cause, une insuffisance des politiques en matière de santé et de sécurité, des mauvaises pratiques de communication et de management, une rigidité des horaires de travail ou le peu de soutien donné aux employés.

 Une santé en péril face aux attentes de l’Entreprise

La santé dans sa  définition générale engloberait  le maintien d’un bon état de l’organisme tant sur le plan physique que psychologique. Selon une enquête de l’INSEE (Institut  national de la statistique et des études économiques) publiée par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques ( DARES) en 2010, 68%  des personnes actives déclareraient  avoir des problèmes de santé chroniques. Cette statistique remplit à elle seule, les couts financiers ( cad la perte de productivité due à l’absentéisme) et sociaux ( perte de productivité due à un fort turn over) importants subis chaque année par les entreprises.

Des entreprises qui au fil du temps se rendent à l’évidence, qu’il ne faut surtout pas minimiser l’impact de la qualité de santé et de vie au travail, pour leurs salariés.

La détérioration de la santé peut avoir des causes multiples 

Le stress : défini comme un RPS risque psychosocial, est un état réactionnel de l’organisme face à une agression brusque. Il se manifeste quand un employé vit un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire et les ressources dont il dispose pour le faire. S’il vit ce déséquilibre régulièrement, le stress devient chronique. Il engendre alors des troubles physiques comme (douleurs musculaires, troubles gastro intestinaux, migraines, insomnies etc) mentaux ( troubles de concentration, de mémoire, difficultés d’ analyse) émotionnels ( irritabilité, angoisses, hypersensibilité) et comportementaux ( inhibition, consommation de produits calmants ou excitants, troubles alimentaires)

Sur la durée, le stress peut engendrer des pathologies graves comme les maladies cardiovasculaires, la dépression ou le burn out.

Les TMS ou troubles musculo squelettiques : troubles de l’appareil locomoteur, les TMS affectent principalement les articulations, les muscles, les tendons et les nerfs. Généralement localisés au niveau du cou, des épaules, des poignets et des genoux.  Ils sont la plupart du temps consécutifs à une forte pénibilité du travail (manutentions manuelles, gestes répétitifs, vibrations mécaniques etc)

S’ils ne sont pas enrayés à temps, ils peuvent entraine un handicap durable (perte de sensibilité ou réduction de mobilité)

Une étude de Malakoff Médéric en 2014 démontre aussi que le sommeil des « salariés » est assez pauvre, dans une synthèse du rapport « santé et bienêtre des employés » 80%  des salariés déclarent ne pas dormir suffisamment. Sachant les effet réparateurs du sommeil sur la santé, la performance, la santé en général, il est aisé de comprendre pourquoi et comment les salariés sont de plus en plus démunis face aux pathologies et voient leur performance s’amenuiser au fil du temps, faute de pouvoir récupérer.

Comment peut intervenir la Sophrologie ?

Elle ne changera pas les conditions de travail et n’amènera pas pour autant « un management responsable » de l’Entreprise mais elle veillera à proposer des outils pour faire face au quotidien du salarié. Mais elle interviendra suite à une demande de l’Entreprise au sein de son DRH, CE etc

La Sophrologie peut intervenir autour d’ateliers de groupes ouverts, fermés, des ateliers et ou séminaires autour de diverses problématiques :

Gestion du stress, activer le dynamisme, la  préservation de la santé, travailler sur le bienêtre et la performance, sur la surenchère professionnelle pour préserver vie privée et maintenir vie pro, aide à  mieux vivre les changements, facilite le travail et la cohésion d’équipe, sur la gestion de rapports conflictuels entre pairs etc.

S’agissant des problématiques plus sérieuses comme le burn out ou les pensées morbides ou encore le harcèlement au sein de l’Entreprise, elle opère en collaboration avec le médecin du travail et le psychologue ou le psychiatre mais ne peut intervenir seule. Elle ne se substitue pas à la médecine du travail, mais l’accompagne. Elle est générale imposée par l’Entreprise soucieuse de trouver des solutions, mais un accompagnement individuel est aussi possible à la demande d’un salarié, à l’extérieur en cabinet.

Ces  séances de sophrologie sont d’une grande aide pour les salariés car ils proposent des moments de relaxation et donnent de véritables outils. Elles leur permettent de se détendre, physiquement et moralement, de libérer leurs tensions physiques et psychologiques. La sophrologie est aussi un outil pour développer la confiance en soi et mieux s’affirmer. Elle favorise l’écoute aide à mieux communiquer. Elle stimule l’imagination et la créativité. Elle permet donc de recouvrer son équilibre personnel, une harmonie relationnelle et une meilleure performance au travail.

Voici trois exercices à faire assis sur votre chaise au bureau ou à côté

1 le Soufflet Thoracique pour éliminer votre stress et dégager votre « poitrine »

Vous êtes assis, derrière votre  bureau ou à côté. Veillez à avoir les pieds bien posés au sol, ainsi que les épaules relâchées. La  tête alignée dans le prolongement de la colonne vertébrale » le dos collé à la chaise.

Posez les mains en bas de vos côtes sur le thorax avec les doigts écartés. Inspirez profondément en gardant les mains et sentez votre poitrine monter. Puis expirez, gardez les mains et sentez votre poitrine se décharger de tout ce qui lui pèse.

Consignes de l’exercice : Enchainement, à répéter 3 fois

-Gonflez la poitrine en inspirant profondément par le nez

-Laissez la poitrine redescendre en soufflant par la bouche

Il est important de réaliser cet exercice en pensant à tout ce que vous êtes en train de décharger de votre poitrine compressée.  A  pratiquer en cas de coup de stress,  ou parasitage émotion négatives afin d’apaiser le corps et l’organisme, relâcher la tension et débloquer le thorax.

  1. Le chauffage corporel vous allez inspirer et diffuser le calme dans votre ventre

Toujours dans la même position, pieds à plat et dos droit, placez une main sur votre ventre et l’autre dans le dos au niveau des lombaires (bas du dos) », Commencez par inspirer par le nez en gonflant le ventre comme un ballon, pensez à bien inspirer du nez « , la partie abdominale est le réceptacle des émotions et la partie ventrale gère aussi les attaques du stress et concentre donc  toute les tensions », Une fois que l’inspiration est faite, la retenir quelques secondes, puis relâchez tout en expirant par la bouche longuement et le plus longuement possible et en rapprochant les mains l’une de l’autre.

Consignes de l’exercice : Enchainement, à répéter 3 fois

  1. Relâcher la tension dans les épaules et du cou avec le pompage des épaules

Un exercice respiratoire qui va vous aider à enlever toutes vos contractions musculaires en haut du cou et des épaules tout en évacuant votre « trop plein »

Cette fois ci, vous êtes debout à côté de la chaise, les pieds parallèles écartés de la largeur du bassin  et les genoux légèrement fléchis. Le dos droit, les épaules sont relâchées, les bras le long du corps et les mains ouvertes. La tête est droite et les yeux sont fermés.

Consignes de l’exercice : Enchainement à répéter 3 fois :

Inspirer par le nez et bloquer la respiration, fermez vos poings

Haussez les épaules plusieurs fois (les épaules travaillent pas les bras) de bas en haut et très rapidement

Relâcher les épaules en soufflant fortement par la bouche et ouvrez vos mains, vous allez sentir un picotement dans les paumes, ou une chaleur,  imaginez que c’est tout ce qui vous  parasite, vous mine qui sort de vos mains.

 

Feriel Berraies Guigny est Sophrologue certifiée RNCP ( IFS Paris) spécialisée dans sept domaines : cancer, sexualité, personnes âgées, enfance, adolescence, périnatalité et entreprise.

  • Hypno thérapeute (praticienne en Hypnose Ericksonienne certifiée Xtréma Paris)
  • Réflexologue plantaire et faciale selon la méthode  Mian- Xiang
  • En cours de Formation Naturopathie

Elle reçoit à son cabinet à Ozoir la Ferrière en Seine et Marne – Consulte en Entreprise et peut se déplacer sur Paris

Lui écrire au fbsophro@gmail.com