Les régimes pauvres en glucides sont incroyablement sains.
Ils ont montré entraîner une perte de poids beaucoup plus importante que le régime standard « faible en matières grasses », du moins sur le court terme (1, 2, 3).
Ils mènent aussi à des améliorations pour beaucoup des marqueurs de santé, comme les triglycérides dans le sang, le cholestérol HDL, la sensibilité à l’insuline et bien d’autres (4, 5,6).
Malgré le fait que les régimes pauvres en glucides soient riches en matières grasses, ils ne causent habituellement pas d’augmentation – en moyenne – du (« mauvais ») cholestérol LDL (7, 8).
Cependant, même si aucun effet n’a été démontré sur un groupe important de personnes, il y a toujours beaucoup de place pour les variabilités individuelles.
Beaucoup de médecins traitants qui soignent leurs patients par des régimes pauvres en glucides signalent que certains d’entre eux développent des taux très élevés de LDL.
Cela implique une augmentation majeure à la fois du « cholestérol » LDL et du nombre de particules LDL (soit l’Apolipoprotéine B). Ceci peut être un problème important, et ne devrez vraiment pas être ignoré.
Certains ont affirmé que cet effet secondaire peut être causé par une alimentation riche en beurre qui est typique des régimes pauvres en glucides.
Curieusement, une idée courante de nos jours est que les régimes pauvres en glucides devraient être très riches en beurre, et que les gens devraient même en rajouter à leur café.
J’avais l’habitude de penser que le beurre (particulièrement provenant de pâturages) était sain et qu’en manger d’importantes quantités était bien. Cependant, de nouvelles recherches m’ont fait reconsidérer ma position.
Les matières grasses saturées sont-elles mauvaises pour vous ?
Durant de nombreuses décennies, on a cru que les matières grasses saturées étaient le principal moteur des maladies cardiaques.
À cause de cela, la plupart des directives alimentaires recommandent encore aujourd’hui de réduire leur consommation de matières grasses saturées.
Cependant, de nombreuses études récentes ont découvert qu’il n’y a réellement aucune association entre l’absorption de matières grasses saturées et de maladies cardiaques.
Par exemple, deux énormes études de synthèse, une datant de 2011 avec 347 747 participants et une autre de 2014 avec 643 226 participants, n’ont découvert aucun lien entre la consommation de matières grasses saturées et les risques de maladies cardiaques (9, 10).
Une synthèse récente d’études contrôles aléatoires n’a également trouvé aucun lien. Cependant, les chercheurs ont bien découvert une petite diminution des accidents cardiovasculaires (mais pas des crises cardiaques ou des décès) quand les matières grasses saturées étaient remplacées par des matières grasses polyinsaturées (11).
Globalement, les recherches semblent assez claires sur le fait que les matières grasses saturées ne sont pas mauvaises. Se concentrer sur celles-ci est, au mieux, une perte de temps.
Cependant, il n’y a rien de particulièrement « bon » dans celles-ci non plus. Elles sont seulement neutres. Il n’y a certainement pas de raison scientifiquement valide pour encourager les gens à en consommer beaucoup.
Ce qu’il faut retenir : De nouvelles études montrent que les matières grasses saturées n’augmentent pas le risque d’attaques cardiaques ou de décès. Elles ont la plupart du temps un effet neutre sur la santé.
Les produits laitiers riches en matières grasses semblent être sains
Bien qu’ils aient été diabolisés dans le passé, les produits laitiers riches en matières grasses semblent être très sains.
Certains d’entre eux, comme le lait entier, les yaourts et le fromage sont fortement nutritifs.
Ils sont pleins de protéines de bonne qualité, de calcium, de vitamine B12 et d’autres nutriments importants.
Il n’y a, en fait, pas de relation claire entre la consommation de produits laitiers riches en matières grasses et les maladies cardiaques. Certaines études montrent un risque plus important, d’autres une diminution du risque, alors que certaines ne démontrent aucun effet jusqu’à présent (12, 13).
Cela peut dépendre de la manière dont les vaches laitières ont été nourries. Dans les pays où les vaches sont largement nourries à l’herbe, consommer des produits laitiers riches en matières grasses est lié à une réduction du risque de maladies cardiaques (14, 15, 16).
Selon une étude, ce lien est souvent très important puisque les consommateurs de produits laitiers riches en matières grasses présentent un risque inférieur de 69% de maladies cardiaques (17).
Cela peut s’expliquer par certains nutriments bénéfiques qui tendent à se retrouver en plus grandes quantités dans les produits laitiers provenant de vaches de pâturages. Ceux-ci incluent la vitamine K2, le CLA, les acides gras oméga-3 et les antioxydants (18, 19, 20, 21, 22).
Mais même si les « produits laitiers riches en matières grasses » sont bénéfiques dans l’ensemble, cela ne signifie pas que cette règle s’applique à tous les produits laitiers individuels riches en matières grasses.
Il s’avère que le beurre peut avoir différents effets sur les facteurs de risques de maladies cardiaques, si on le compare à d’autres produits.
Ce qu’il faut retenir : Il n’y a pas de preuve que les produits laitiers riches en matières grasses sont à l’origine de maladies cardiaques. Ils sont même associés à une réduction du risque de maladies cardiaques dans les pays où les vaches sont plus largement nourries à l’herbe.
Le beurre peut être différent des autres produits laitiers riches en matières grasses
J’avais pour habitude de penser que les mêmes règles s’appliquaient au beurre et aux autres produits laitiers riches en matières grasses. Cependant, une étude récente m’a fait reconsidérer ma position.
C’est une étude contrôle qui a comparé les effets du beurre et de la crème sur les taux de cholestérol dans le sang (23).
Selon cette étude, les matières grasses laitières du beurre ont fait augmenter certains facteurs de risques de maladies cardiaques significativement plus que les matières grasses laitières provenant de la crème.
Les matières grasses du beurre ont fait augmenter le cholestérol total, le cholestérol LDL et le ratio ApoB : ApoA1 significativement plus que les matières grasses de la crème. Le beurre a aussi fait augmenter le cholestérol non-HDL, qui avait légèrement diminué dans le groupe des matières grasses de la crème.
Ce graphique montre les effets sur le LDL :
Cela semble bizarre, parce que les acides gras du beurre et de la crème sont pratiquement identiques. Le beurre est juste de la crème qui a été battue.
Cependant, les acides gras de la crème et d’autres produits laitiers riches en matières grasses sont reliés par une membrane qui contient des protéines et des phospholipides. Cette membrane est appelée Membrane du Globule Gras de Lait (MFGM) (24).
La membrane MFGM semble réduire les effets des acides gras dans la crème qui augmentent le cholestérol. Quand la crème est battue en beurre, elle perd beaucoup de sa membrane.
Ceci est un parfait exemple de pourquoi les aliments entiers sont plus que juste leurs composés individuels.
Dans ce cas, la « matrice alimentaire » du beurre est différente de celle de la crème.
Parce que le beurre a moins de membrane MGFM protectrice, il peut faire augmenter significativement plus les taux de cholestérol par rapport à d’autres produits laitiers riches en matières grasses.
Ce qu’il faut retenir : Une nouvelle étude montre que les effets sur la santé des produits laitiers riches en matières grasses dans l’ensemble peuvent ne pas s’appliquer au beurre. Les matières grasses dans le beurre ne sont pas liées par une membrane MFGM, et peuvent faire augmenter les taux de cholestérol.
Le beurre et le café au beurre – Les choses sont-elles allées trop loin ?
Il y aura toujours des personnes qui ont besoin de partir dans les extrêmes.
Juste parce que les matières grasses saturées ont montré être inoffensives en quantité normale ne signifie pas que vous devriez en consommer des tonnes.
Ces études ont été menées quand les gens en utilisaient des quantités raisonnables. Personne ne sait ce qu’il se passera si vous en prenez des doses énormes qui sont bien au-delà de tout contexte évolutif.
Les humains ont évolué en mangeant des matières grasses saturées, et nous en mangions de bonnes quantités, bien avant de commencer à consommer du beurre.
Cependant, maintenant certaines personnes suivant des régimes pauvres en glucides recommandent d’ajouter tous les jours plusieurs cuillères à soupe de matières grasses dans votre café – sans parler d’ajouter, en plus de cela, du beurre à d’autres aliments.
Juste parce qu’une petite quantité est bonne, ne signifie pas que de plus grandes quantités sont mieux – ou même saines. En ajouter plus n’est pas toujours la meilleure solution en nutrition.
Étant donné que certaines personnes suivant des régimes pauvres en glucides voient leurs taux de LDL monter en flèches quand elles font un régime ultra riche en matières grasses saturées, je ne pense pas qu’un tel régime devrait être recommandé sans avoir été testé scientifiquement.
Certaines personnes s’en sortent bien en mangeant de cette manière, sans aucun effet négatif. D’autres voient une augmentation rapide d’importants facteurs de risques de maladies cardiaques comme les LDL et les ApoB.
C’est un problème majeur qui doit inquiéter. Quiconque vous dit que vous devriez ignorer ce problème et que la « théorie du cholestérol » a été démystifiée vous donne un conseil dangereux.
Ce qu’il faut retenir : Beaucoup de personnes suivant un régime pauvre en glucides pensent que les matières grasses saturées devraient être consommées en très grandes quantités, et même ajoutées au café en importantes quantités. C’est une mauvaise idée.
Un régime pauvre en glucides de style méditerranéen pourrait être le choix le plus sain
La nutrition est un domaine se développant rapidement, et ce qui semble vrai aujourd’hui pourrait être démystifié demain.
Il est absolument crucial que vous soyez enclin à changer d’avis quand il y a de nouvelles recherches qui indiquent que vous pourriez avoir eu tort dans le passé.
Autrement, vous resteriez bloqué dans une certaine forme de pensées et une dissonance cognitive qui vous forceraient à ignorer constamment les nouvelles découvertes et à défendre des points de vue désuets.
J’avais l’habitude de penser que le beurre était sain, et qu’un régime pauvre en glucides pouvait inclure beaucoup de beurre sans aucun effet négatif.
Cependant, en me basant sur de nouvelles recherches, j’ai dû reconsidérer quelque peu ma position.
Je ne pense pas du tout que le beurre soit nocif, mais je pense que l’on devrait être mis en garde contre son absorption en grandes quantités.
Il n’y a certainement pas de raison d’en consommer énormément. Les alimentations à tendances ultra-riches en beurre, ultra-riches en matières grasses saturées au sein de la communauté des personnes suivant des régimes pauvres en glucides semblent faire plus de mal que de bien.
Un régime pauvre en glucides de style méditerranéen, avec plus d’huile d’olive extra vierge à la place du beurre est probablement bien plus sain.
Sources et crédit photo :