ginkgo biloba

Bienfaits du ginkgo en phytothérapie

Le Ginkgo Biloba (Ginkgo biloba, Ginkgoales) est un arbre sacré des temples d’Asie, très répandu il y a environ 200 millions d’années. On ne le trouve plus actuellement que dans certaines forêts d’Extrême-Orient et dans quelques parcs. Introduit en Europe au 18eme siècle.

  • Parties utilisées : en Asie, le fruit entier, sa pulpe, les feuilles. En Occident : seulement les feuilles.
  • Principaux composants: hydrocarbures, acides organiques libres et estérifiés, acides aminés, sitostérol, pinitol, catéchols, flavonols, sesquiterpènes, diterpènes… mais on ne connaît toujours pas les véritables principes actifs.

Propriétés :

  • pour les Asiatiques, le fruit entier est expectorant et sédatif, la pulpe digestive et vermifuge. On uti­lise aussi le fruit dans certaines conjonctivites et leucorrhées (action antibiotique probable). Les feuilles sont insecticides et antifongiques
  • pour les Occidentaux n’utilisant que les feuilles : action circulatoire (antispasmodique, vaso-dilata­trice, anti-inflammatoire).

Indications :

  • insuffisances veineuses des membres inférieurs
  • troubles de la perméabilité capillaire (œdèmes, capillarité, purpura)
  • hémorroïdes
  • déficit de la circulation artérielle cérébrale et périphérique (troubles de la vigilance et de la mémoire), séquelles d’accidents vasculaires céré­braux ou de traumatismes crâniens
  •  manifestations de l’artérite des membres infé­rieurs.

Comment l’utiliser :

  • feuilles séchées : 10 g par tasse d’eau bouillante, infuser 10 minutes. 3 tasses par jour.
  • extraits (spécialités).

Voici ce qu’écrivait, en 1976, à propos du Gingko, le Pr A. Foucaud, doyen de la faculté de pharmacie de Nantes.

Les maladies veineuses, causes de manifestations plus ou moins gênantes ou disgracieuses — varices, œdeme des membres inférieurs, hémorroïdes et autres — peu­vent être traitées grâce à de nombreuses substances tirées du Règne végétal. Ces dernières années, une plante très ancienne, le Ginkgo, est venue s’ajouter à cet arsenal médicamenteux naturel.

Grand arbre pouvant atteindre une quarantaine de mètres de hauteur, originaire d’Extrême-Orient, le Ginkgo hiloba, faisait partie d’un groupe végétal qui s’est sur­tout développé au Carbonifère mais dont il est le seul à s’être maintenu. Il vit sur terre depuis environ 200 mil­lions d’années — c’est de loin le plus ancien des arbres

  • ayant traversé les âges en conservant à peu près le même aspect et Darwin a pu le qualifier de « fossile vivant ». Connu depuis les temps les plus reculés, il fut cultivé en Chine et au Japon, comme arbre sacré, autour des pagodes et des palais. On attribue la persistance du Ginkgo à sa longévité exceptionnelle ainsi qu’à la lon­gueur de sa période de reproduction, qui dépasse mille ans ; cette longévité serait aue à une grande résistance de l’espèce aux attaques des insectes, des champignons, des bactéries et des virus (R.T. Major, Science, 1967, 151, 1270). Introduit en France vers la fin du xviue siècle, en passant par la Hollande et l’Angleterre, son prix élevé
  • les spécimens étaient alors rares — le fit désigner sous le nom d’arbre aux quarante écus (F. Mérat et J. de Lens, Dictionnaire de Matière médicale, 1831,  111, p. 377). On le rencontre fréquemment dans les parcs et les jardins botaniques que sa frondaison jaune d’or — d’aucuns voient là l’origine des « quarante écus » — revêt en automne d’une parure magnifique. Il existe plusieurs beaux exemplaires dans les parages du Champ-de-Mars, à Paris. Les « fruits » mûrs, en s’écrasant sur le sol, for­ment un enduit visqueux, dégageant une odeur désagréa­ble, d’où l’inconvénient de planter des arbres femelles. Il existe en effet des individus mâles et des individus femel­les, particularité que les botanistes expriment en disant au’il s’agit d’un végétal dioïque*. D’autre part, étant donné l’ancienneté de ses origines, le Ginkgo présente un certain nombre de caractères archaïques qui concer­nent ses feuilles, en forme d’éventail, et surtout son « fruit ». Celui-ci, dont la taille et la couleur rappellent la mirabelle, comprend une enveloppe charnue, jaune orangé, entourant une sorte d’amande. Il s’agit en réalité d’un ovule qui, fécondé, a grossi en accumulant des réserves : tombé sur le sol, il s’y développe un embryon qui donne une plantule capable de s’enraciner et pro­duire un nouvel individu. Ce « fruit », appelé le plus sou­vent « graine », présente une saveur âcre et résineuse à l’état cru ; il est toutefois consommé, grillé à la manière des châtaignes, en Chine et au Japon. J. Roy (Traité des plantes médicinales chinoise, 1955, p. 328) signale son emploi comme dépuratif, béchique et contre les maladies de peau. A noter que la partie externe molle peut provo­quer une certaine irritation des téguments.

L’organe de la plante utilisé actuellement en thérapeu­tique est la feuille qui contient divers composés flavoni- ques : les feuilles vertes renferment des hétérosides déri­vés du quercétol, du kaempférol et de l’isorhamnétol ; dans les feuilles jaunissantes existe un biflavonoïde par­ticulier, la ginkgétine.

L’expérimentation a montré que l’extrait de feuilles de Ginkgo :

  • améliore le tonus de la paroi veineuse ;
  • active la circulation de retour ;
  • exerce un effet favorable sur la dilatation capillaire, l’œdème, les états inflammatoires et douloureux, en inhibant l’action de certaines substances de l’orga­nisme comme l’histamine et la sérotonine.

Il en ressort que la plante peut être considérée comme un bon phlébotonique susceptible d’être utilisé avec suc­cès contre l’insufhsance veineuse et les divers troubles en résultant. Elle est notamment indiquée pour le trai­tement des varices — dont on connaît la fréquence actuelle, surtout chez la femme — et est à même de pallier les inconvénients d’ordre fonctionnel et esthéti­que qu’elles entraînent.

Des expériences récentes ont permis de constater que des extraits de feuilles de Gingko agissaient sur la circu­lation cérébrale et artérielle périphérique en provoquant une augmentation du débit sanguin cérébral — surtout chez les sujets âgés — et une vaso-dilatation des petits vaisseaux artériels des membres.

Si l’arbre sacré de Chine et du Japon ne constitue pas un médicament miracle, il n’en offre pas moins des pos­sibilités thérapeutiques intéressantes dont certaines, non encore exploitées, auront peut-être des applications dans l’avenir.

Mais rappelons que le règne végétal est d’une rare richesse et que vous avez le choix dans le domaine des traitements d’ordre vasculaire : l’hamamélis, Vhydrastis, le marron d’Inde, la feuille de cassis, de myrtille, le noi­setier, les algues… voyez le formulaire.

Gingko vient du japonais Yin-Kuo qui signifie abricot d’or, par allu­sion au « fruit ». Le nom d’espèce, bilooa, se rapporte à la forme de la feuille, plus ou moins bilobée.

Crédit photo: www.consostatic.com