Comment soigner l’athérosclérose: Traitement et Prévention

L’artériosclerose et l’athérosclérose surit en réalité les deux faces d’une même médaille. L’artériosclérose est une induration et une perte de souplesse des arteres. Lorsque le médecin palpe le pouls, il peut parfois déterminer leur tonicité par l’élasticité de l’artère radiale passant dans le poignet. L’athériosclérose est caractérisée par des dépôts de cholestérol ou d’autres lipides sur la face interne des parois artérielles, aboutis­sant à un rétrécissement des artères.

La maladie, dont le développement peut s’étendre sur plusieurs années, débute souvent dans l’enfance, lorsque se fixent les habitudes alimentaires et de sédentarité. A l’âge de trente ou de quarante ans, elle frappe surtout les hommes, avec une incidence non négli­geable. A partir de cinquante ans, elle est la cause de mort la plus fréquente chez les deux sexes, faisant en une année donnée davantage de victimes que l’en­semble de toutes les autres maladies.

L’athérosclérose des artères coro­naires est la cause première de l’angine de poitrine, de la thrombose coronaire et de l’insuffisance coronarienne.

Maladies longtemps silencieuses, res­tant asymptomatiques jusqu’à un stade avancé, l’artériosclérose et l’athérosclé­rose entraînent les troubles cardio­vasculaires sérieux dont la description figure dans ce chapitre. Un examen médical approfondi, comprenant un électrocardiogramme, permet cepen­dant de détecter leur présence.

Un test simplifié de la condition physi­que du cœur peut être effectué par le patient lui-même. Ses résultats ne permettent pas de porter un diagnostic spécifique mais offrent une évaluation générale de la condition physique.

Athérosclérose Causes :

On trouvera ci-dessous une liste de neufs causes pouvant favoriser l’arté­riosclérose et l’athérosclérose :

Exercice physique. L’absence d’un exercice physique approprié et quotidien contribue à accélérer des lésions arté­rielles précoces. Le cœur et les vaisseaux sanguins, de même que l’ensemble de l’organisme, ont besoin d’un exercice régulier pour se maintenir en bonne condition. Beaucoup de gens assimilent le corps à une machine. Rien n’est cependant plus éloigné de la réalité ; en effet, l’usure d’une machine intervient d’autant plus vite qu’elle est davantage utilisée, alors que le corps humain reagit de façon inverse : plus il est sollicité, plus il accroît sa capacité de résistance et sa longévité. Des expériences prati­quées sur les animaux ont montré que l’exercice physique élargit aussi les petits vaisseaux sanguins à la périphérie du cœur qui servent à la circulation collatérale en cas d’obstruction de l’ar­tère coronaire.

Un exercice physique quotidien sti­mulant le système cardio-vasculaire (jogging, natation, bicyclette) doit être pratiqué dans un état de relaxation totale, l’esprit dégagé des préoccupa­tions professionnelles ou personnelles et concentré uniquement sur l’activité en cours. Une impatience exagérée à venir à bout le plus rapidement possible de l’exercice pratiqué ne fait qu’annihiler les effets bénéfiques de celui-ci.

En dehors d’une activité sportive régulière, ceux qui sont obligés de garder une position assise prolongée dans leur travail doivent s’efforcer par différents moyens de conserver une certaine acti­vité musculaire : par exemple, en se levant fréquemment, en marchant au lieu d’utiliser leur voiture, en montant les escaliers à pied au lieu de prendre l’ascenseur. Ils diminueront ainsi les risques d’une atteinte cardiaque.

Excès de poids, Poids idéal de l’homme et de la femme. Toute augmentation supérieure à 20 à 30 p. cent par rapport au poids estimé en fonction du sexe, de la constitution du corps et de la taille entraîne un risque deux à trois fois plus grand d’une atteinte coronaire.

Cholestérol et triglycérides.Le taux des lipides dans le sang est fonction de l’âge. Avant quarante ans, il doit être au maximum de 260 mg pour le cholestérol et de 140 mg pour les triglycérides. Au-dessus de quarante ans, le maximum admissible est respectivement de 280 à 300 mg et de 180 à 200 mg. La frontière entre taux normal et taux anormal est loin d’être clairement établie, certains médecins considérant que toute valeur supérieure à 140 pour les triglycérides et à 220 pour le cholestérol constitue une anomalie et augmente le risque d’une atteinte coronaire. Un taux élevé (au- dessus de 300) multiplie par trois le risque d’affection cardiaque. Le régime alimentaire, l’exercice physique et, si nécessaire, certains médicaments appro­priés peuvent maintenir le taux des lipides en deçà du seuil critique.

N.B. : le cholestérol et les triglycérides ne sont pas des substances à bannir de l’alimentation, car elles sont vitales pour différentes fonctions du corps, et si leur apport est insuffisant, l’organisme les élaborera dans le foie. Ils ne deviennent néfastes qu’en cas de dysfonctionnement du système métabolique, ou lorsque les quantités ingérées de lipides sont trop importantes. Le cholestérol et les tri­glycérides s’accumulent alors sur les parois internes des artères, formant des dépôts durs qui rétrécissent les vais­seaux sanguins.

Hypertension artérielle.Il est ad­mis par la plupart des cardiologues que la valeur maximale de la tension nor­male est de 140 sur 90 mm de mercure. Sa détermination exacte exige plusieurs lectures successives chez un patient donné. En effet, la pression artérielle fluctue chez chacun en fonction de la tension émotionnelle et nerveuse, de l’activité physique et de la fatigue. Le diagnostic ne peut donc être porté que si plusieurs mesures ont mis en évidence une tension artérielle restant toujours au-dessus de la normale.

Une hypertension artérielle prolongée multiplie par quatre le risque d’artérios­clérose, d’athérosclérose et d’atteinte co­ronaire. Il est essentiel de la faire baisser par la perte de poids, le régime et un traitement médicamenteux approprié.

La nicotine est un vaso- constricteur. Une consommation de dix cigarettes par jour peut doubler le risque d’une atteinte coronaire ; vingt ciga­rettes par jour multiplient ce risque par quatre. Les femmes qui fument sont plus exposées que les hommes.

Maladies métaboliques. la Goutte, L’Hyperlipé­mie (teneur élevée de lipides dans le sang) et L’Hypothyroïdie peuvent conduire à une affection de l’artère coronaire. Un traitement médical ap­proprié permet de contrôler les troubles dus à ces maladies.

Diminution de la capacité vitale. La capacité vitale est la plus grande quantité d’air pouvant être absorbée, puis rejetée par les poumons. Sa diminu­tion, qui peut être due à un grand nombre de maladies pulmonaires, en­traîne une atteinte du coeur. Dans la plupart des cas, l’exercice physique permet de l’améliorer.

Constitution physique. Les statisti­ques montrent qu’un homme ayant tendance à prendre du poids après l’âge de vingt-cinq ans est plus exposé à une maladie artérielle qu’un sujet de faible constitution et d’apparence moins ro­buste. Les hommes de forte constitution doivent s’efforcer de conserver pendant toute leur vie le même poids qu’à vingt-cinq ans.

Antécédents familiaux. L’inci­dence de l’artériosclérose et de l’athéros­clérose précoces révèle habituellement une anomalie « innée » du métabo­lisme. Cette disposition familiale peut cependant n’être que l’acquisition d’ha­bitudes de vie néfastes : alimentation trop riche en cholestérol, insuffisance d’exercice physique. Même si une telle tendance héréditaire existe, il est sou­vent possible de la contrecarrer.

Athérosclérose Prévention :

La prévention de ces maladies passe par la lutte contre la sédentarité.

Le poids doit être réduit pour se situer à quelques kilos au-dessous du poids théorique.

Un régime alimentaire pauvre en graisses saturées est toujours préconisé, mais la réduction de toutes les graisses doit être individualisée selon chaque cas particulier et soumise à un contrôle médical. Certaines anomalies de la lipémie (teneur du sang en lipides) sont parfois dues à l’ingestion de sucre aussi bien que de graisses.

Les maladies métaboliques, même de forme légère, sont particulièrement si­gnificatives chez les hommes jeunes ; elles peuvent augmenter le risque d’arté­riosclérose ou d’athérosclérose.

Des repas abondants ou trop riches doivent être évités.

Un sujet d’âge moyen habitué depuis longtemps à la sédentarité doit éviter de commencer brutalement à pratiquer un exercice ou une activité physique soute­nue, en particulier par un temps très froid ou par une forte chaleur, car il court ainsi le risque de provoquer une crise cardiaque. Ceci n’est aucunement en contradiction avec la nécessité de l’exercice physique. Chez un sujet non entraîné, le dosage de l’effort doit simplement être progressif, se confor­mer aux prescriptions du médecin et être précédé de tests appropriés et d’un électrocardiogramme.

Les sujets souffrant d’une maladie artérielle avérée doivent s’efforcer d’évi­ter les situations émotionnelles très tendues qui peuvent déclencher une crise.

L’artériosclérose et l’athérosclérose étant des maladies dégénératives dont l’évolution se prolonge parfois pendant des années, les guérisons sont rares ; des améliorations sensibles peuvent cepen­dant être obtenues, permettant d’en­rayer la progression du mal et d’assurer une durée de vie à peu près normale.

Malheureusement, les sujets jeunes ne prêtent que peu d’attention aux ma­ladies dont ils risquent de souffrir plusieurs dizaines d’années plus tard. Cela ne signifie pas qu’il faut vivre constamment dans l’appréhension d’une atteinte cardiaque, mais plutôt que l’on doit adopter une hygiène de vie compa­tible avec un bon état général, compor­tant un exercice physique approprie effectué quotidiennement et un régime alimentaire correct.

Inévitablement, nous devons tous mourir un jour, mais il est possible de repousser la mort à l’âge où elle devient naturelle.