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La phase aiguë de primo-infection
Lorsqu’elle se manifeste cliniquement, elle survient quinze jours à trois mois après la contamination chez 20 à 50 % des sujets contaminés quel que soit le mode de contamination (sang, sexe, etc.). Les signes cliniques comprennent des ganglions cervicaux et axillaires, une fièvre prolongée, des courbatures, des douleurs musculaires, des éruptions cutanées, des douleurs articulaires, des douleurs en avalant. Un muguet buccal, des ulcérations dans la bouche sont fréquents. Des troubles neurologiques ou psychiatriques sont possibles (troubles de la conscience, de la personnalité, désorientation, perte de mémoire, comas, méningites, paralysies, etc.).
Ces symptômes disparaissent en quel- c ‘s semaines et le patient entre dans la phase silencieuse d’infection chronique. Les examens biologiques montrent un syndrome mononucléosique. L’apparition des anticorps (séroconversion) apparaît durant cette période : la personne devient « séropositive ».
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La phase d’infection chronique
Toutes les personnes infectées par le VIH et donc séropositives ne développent pas le sida. Les études épidémiologi- ques les plus récentes montrent que moins de 5 % des adultes infectés par le VIH développent le sida les deux premières années de l’infection. Sans prise en charge médicale, 20 à 25 % développent le sida dans les six ans et 50 % dans les dix ans qui suivent l’infection.
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Les formes mineures de l’infection chronique par le VIH
Plusieurs symptômes peuvent survenir durant la phase d’infection chronique par le VIH et ne font pas partie des symptômes du sida :
- La dermite séborrhéique : éruption au niveau des ailes du nez et du front.
- Impétigo, folliculite, onyxis, zona, candidose génitale ou anale.
- Lésions de la muqueuse buccale : muguet, leucoplasie chevelue, gingivite, ulcérations aphtoïdes…
- Chez la femme : candidoses vaginales persistantes, dysplasie du col de l’utérus.
- Parotidites, syndromes secs de Gou- gerot-Sjogren, de Raynaud, polymyo- sites, arthrites réactionnelles…
- Anomalies de la formule sanguine (thrombopénies…).
D’autres symptômes sont dits « constitutionnels » : il s’agit de l’altération de l’état général avec fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids, diarrhée chronique. Ces symptômes étaient en relation avec l’ARC (Aids Related Complex) dans l’ancienne classification.
La lymphadénopathie généralisée persistante est un syndrome caractérisé par la présence de ganglions de plus de 1 cm dans différentes aires ganglionnaires (cou, creu axillaire, nuque). Ce syndrome ne semble pas jouer de rôle péjoratif sur le pronostic général.
* Comment prévoir le passage de cette phase de latence à la maladie sida ?
C’est l’une des questions fondamentales que pose le VIH. Il semblerait que plusieurs cofacteurs interviennent pour déclencher le processus de dégradation de l’immunité : l’âge auquel le virus a été contracté, survenue concomitante de MST et d’infections intercurrentes (mycoplasmes…), réinfestation par le VIH, certains VIH ont un phénotype plus virulent que d’autres, facteur temps… Le système immunitaire se détruirait d’autant plus vite qu’il est stimulé.
Cliniquement, 1’appantion d’une candidose orale, d’une leucoplasie chevelue, d’un zona ophtalmique représente un risque de passage au sida de 50 % dans les deux ans. L’apparition d’une fièvre, d’une diarrhée prolongée, d’une perte de poids et d’une altération de l’état général augmente encore ce risque.
Les anomalies biologiques indiquant un risque d’évolution vers le sida sont la chute du nombre des cellules sanguines (anémie, neutropénie, lymphopénie), l’augmentation de la VS, la diminution du nombre des lymphocytes T4, l’augmentation de la bêta-2-micro-glo- bulme et des IgA, la diminution ou la disparition de l’anticorps anti-p25, l’apparition d’une antigénémie positive.
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Le sida-maladie
Les deux principales manifestations du sida sont les tumeurs et les infections opportunistes.
Le sarcome de Kaposi est la tumeur la plus fréquemment retrouvée mais d’autres sont possibles (lymphomes non hodgkiniens cérébraux et viscéraux, cancers du col de l’utérus, cancers de la bouche et du rectum…).
Les infections opportunistes peuvent toucher tous les organes mais essentiellement le poumon, le système nerveux et le tube digestif. Ces infections sont dites « opportunistes » car elles surviennent sur un terrain fragilisé.
La pneumonie à Pneumocystis carinii -st la maladie inaugurale la plus fréquente (50 % des cas). Elle se révèle par une toux sèche, une gêne respiratoire croissante et une fièvre. Malgré le traitement curatif, l’infection rechute dans 20 % à 40 % des cas. 11 existe actuellement des traitements de prévention. D’autres germes peuvent atteindre les poumons au cours du sida : le cytoméga- iovirus. les nivcobactéries atypiques, le bacille de Koch (tuberculose), le pneumocoque, l’haemophilus, etc.
Les manifestations neurologiques peuvent être dues à des infections opportunistes, des tumeurs ou à l’action directe du virus VIH. Les encéphalites sont surtout provoquées par le cytomé- galovirus, les méningites par Crypto- coccus neofomians. La toxoplasmose cérébrale est l’atteinte neurologique la plus fréquente en France. Elle se révèle comme un abcès du cerveau reconnu sur le scanner cérébral. Les lésions de rétine reconnues au fond d’oeil sont très fréquentes (rétinite à cytomégalovirus). En l’absence de traitement, la rétinite évolue vers la cécité. La choriorétinite toxoplasmique voit sa fréquence augmenter avec l’allongement du temps de vie des patients. L’atteinte de la moelle épinière se manifeste par des troubles moteurs, toniques et sensitifs au niveau des membres avec troubles sphinctériens (incontinence d’urines).
Les manifestations digestives hautes sont le muguet buccal, l’œsophagite à Candida. La diarrhée est un des symptômes les plus fréquents au cours du sida. Différents germes peuvent être en cause : cryptosporidiose, protozoaires divers, virus, Campylobacter, salmo- nelles, Clostridium difficile, etc.
L’atteinte du foie est fréquente.
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Le diagnostic de l’infection par le VIH est avant tout sérologique
Il est réalisé grâce au test ELISA confirmé par la méthode de Western Blot. D’autres techniques sont parfois nécessaires : détection d’antigènes viraux circulants (Agp24), détection de matériel génétique viral à partir de cellules infectées par PCR (Polymerase Chain Reaction). Très peu de cellules sont infectées dans le sang (1 lymphocyte sur 10 à 100 000).
L’appréciation de l’état immunitaire du patient est la base de la surveillance biologique et guide les thérapeutiques. Les examens de pratique courante sont le typage des sous-populations lympho- cytaires CD4 et CD8, le dosage des immunoglobulines, de la bêta-2-miero- globuline, la recherche d’anticorps, la mesure de l’antigénémie.
Dr Lyonel Rossant