Sadhana de la main et du pied (Ayurvéda)

Le simple contact de la nourriture avec le bout des doigts stimule les cinq éléments. Chaque doigt est une extension de l’un des cinq éléments. Chacun aide à la transformation de la nourriture avant qu’elle ne passe à la digesti

Le sadhana de porter la nourriture de la main à la bouche accroît notre mémoire vitale. Il commence au jour de notre naissance. Selon l’Ayurveda, il convient de donner au nouveau-né un émétique doux de sel gemme et de ghee médicinal. On place l’émétique dans la main droite du nouveau-né, et on l’aide à le porter à sa bouche. Cela précède même l’allaitement.

Dans les veda, les mains et les pieds sont classés dans la catégorie des (cinq) organes d’action. En utilisant nos organes d’action, nous nous engageons dans le souvenir des cinq éléments de notre nature.

En sanskrit, le terme anjali signifi  la cavité formée par les mains jointes l’arrondie! [et toute cavité pleine de n’importe  quoi,  ndt] ; c’est le volume de choses qu’elles peuvent recevoir. La Nature a fait que deux anjali de céréales ou de légumes remplissent votre estomac. Quand vous faites la cuisine pour les autres, utilisez deux anjali pour un adulte, et un anjali pour un enfant. De même, c’est votre pincée qui mesure vos épices.

Comme votre poignée, elle est faite pour mesurer la quantité qui convient à vos besoins corporels. Angu/,a [ou angum est une longueur d’articulation de doigt [ou une largeur de doigt ; signifie aussi doigt, et pouce, ndt]. C’est une unité de mesure pour les épices et les herbes.

Le plus tôt possible, abandonnez les mesures, les cuillères, et tout l’attirail inutile de la cuisine. Il interrompt l’échange énergétique avec la nourriture. Malheureusement, il est de nos jours pratique­ment obligatoire qu’un livre de cuisine comporte des mesures précises.

Vous devez les traduire dans vos mesures personnelles, fondées sur vos membres, vos mains et vos doigts. Vos mains doivent participer pleinement à toute préparation alimentaire. Faites que l’énergie universelle s’unisse à votre énergie, et la transmue. Quand un ustensile est nécessaire, utilisez la meule ou le pilon et le mortier. Plus un ustensile est proche de la nature, plus la nourriture préparée sera connectée à l’énergie du cosmos.

Le mouvement du moulin manuel invoque un souvenir cognitif. Ce mouvement nous transporte au monde de l’intemporalité, au sadhana de la méditation. Quand nous nous accroupissons pour semer et creuser, nous commençons à connaître le divin par l’odeur de la terre noire. Quand nous quittons le jardin, nous sommes transformés par cette terre et cette eau.

Avant l’invention des mixers, les fruits étaient foulés dans de grandes cuves par les pieds des villageois, comme le raisin après les vendanges. Dans l’ancien temps, les fermiers tassaient le sol avec leurs pieds, et les paysans pétrissaient avec leurs pieds de grandes quantités de pâte pour la communauté. Dans ce temps, les gens mouraient de vieillesse ou de fléaux, mais pas de maladies dégénératives, comme le cancer ou les maladies de cœur, ou du sida et de troubles mentaux, comme maintenant.

Une main remplie de sadhana est une main qui aidera les autres. Elle est chargée du prâna des cinq éléments, qui, lorsqu’il est utilisé harmonieuse­ment, est en contact et en échange constants avec la nature. Cet exercice donne une grande vitalité à nos énergies subtiles. Nos mains touchent le vent, l’espace et le feu ; nos pieds foulent l’eau et la terre. Ils sont en communion ininterrompue avec les cinq éléments. Nos pieds nous transportent de lieu en lieu. Nos mains étreignent, offrent et reçoivent. Nous avons besoin de nous reconnecter à l’esprit de l’univers.

Chacun de nous a des ancêtres qui possédèrent, à des degrés divers, ces compétences simples et sereines. Nos ancêtres étaient plus proches de la terre vivante que nous ne le sommes.

Les sadhana nous permettent de recouvrer l’esprit de fraternité et de communauté de nos ancêtres. Nous devons faire du mot rural un état d’esprit. Quand nous sommes véritablement avec nous-mêmes, nous sommes unis à la nature et à ses espèces.

Le seul dessein de l’univers, c’est de nous permettre d’étreindre notre magnifique nature réelle. Toute la nature vibre de magnétisme. Connaître cet amour, c’est devenir cet amour. Nous ne sommes pas poisson, oiseau, quadrupède, humain, microbe, molécule. Nous sommes énergie, dans un état à la fois grossier et subtil. L’amour n’est pas une émotion, c’est notre état d’être ultime. Si je dirige mon amour vers vous, vous le recevez, et tout sentiment mauvais que vous pouvez avoir disparaît. Tous les sadhana nous affinent à cette fin. Quand vous préparez un repas sain pour vous-même et votre famille, c’est de l’amour. Tout mouvement naturel dans la nature est sadhana, amour.