La Réglisse (Glycyrrhiza glabra, Papilionacée) est une grande plante vivace atteignant 1,5 m de haut, à racine ligneuse et stolons cylindriques.
Tiges dressées et ramifiées, feuilles pennées impaires avec 5 à 7 paires de folioles légèrement visqueuses dessous en raison de leurs glandes résineuses sessiles. Inflorescences en grappes, apparaissant en juillet et août. Corolle de forme typique présentant différentes teintes de bleu-violet. Le fruit est une gousse avec 1 à 4 graines globuleuses. Les racines de Réglisse ont une taille variant avec l’âge de la plante ; celles des vieux spécimens sont coriaces et difficiles à traiter — c’est le « bois de réglisse » — et elles sont aussi utilisées dans l’industrie alimentaire pour aromatiser gâteaux, bonbons, boissons.
Autre appellation : herbe aux tanneurs.
Croît spontanément en Espagne, est cultivé dans le Midi de la France.
- Parties utilisées : racine (le « bois de réglisse »)
- Principaux composants : glycyrrhizine (5 %), huile résineuse (15 %), saccharose (3 %), amidon doux (30 %), glucose (3 %), mannite, acide glycyrrhizinique, asparagine, stéroïde analogue à l’ACTH et à la cortisone, principes voisins de la progestérone (H. Costello et Lyun) et de l’atropine…
Propriétés de la réglisse, plante médicinale :
- antispasmodique du tube digestif (H. Busquet) et des bronches
- antihistaminique (D. Vincent)
- pectoral, fluidifiant des sécrétions pharyngées
- digestif
- diurétique
- dépuratif
- rafraîchissant (surtout associée à parties égales au chiendent)
- tonique des surrénales
- localement : anti-inflammatoire, cicatrisant.
Indications :
Usage interne :
- toux nerveuse, bronchites, trachéites
- entérite, constipation
- gastrites, ulcères gastriques et duodénaux (Rivers)
- dyspepsies, météorisme, aérophagie
- spasmes intestinaux
Usage externe :
- bains de bouche dans glossites et stomatites
- collyre dans conjonctivites, inflammations des paupières.
Utilisation médicinale de la réglisse :
Usage interne :
- 50 g pour 1 litre d’eau. Bouillir 5 minutes. Macérer 12 heures. A volonté
- extrait fluide : 3 à 5 g par jour
- extrait mou : 2 à 3 g (surtout édulcorant de potions).
- Contre ulcere gastrique et gastrite (Rivers) :
- extrait de réglisse en poudre : 100 g
- eau : 50 g
3 cuillerées à café par jour
et aussi poudre de racine de réglisse : 1 cuillerée à café rase avant les repas (3 semaines).
- Potion béchique :
- extrait mou de réglisse : 2 g
- sirop de lactucarium opiacé : 50 g
- infusé de fleurs pectorales : q.s.p. 150 ml
1 cuillerée à soupe toutes les 2 heures.
- poudre de réglisse composée : laxative, grâce au séné et au soufre qu’elle contient (la réglisse évite les coliques) et diurétique. 1 ou 2 cuillerées à café à la fin du repas du soir.
- Mixture contre les spasmes intestinaux :
- extrait fluide de réglisse : 50 g
- extrait fluide d’onagre : 40 g
- alcoolature de lyciet : 10 g
1 cuillerée à café avant les 2 grands repas.
Usage externe :
- décoction concentrée à 20 g pour 100 g d’eau. Bouillir et réduire d’ 1/4. En bains de bouche dans les stomatites, glossites. En compresses sur les plaies
- infusion à 5 g de racine pour 100 g d’eau. En compresses et bains oculaires dans conjonctivites et Dlépharites.
La réglisse était bien connue des Anciens. Au Ier siècle, Pline la recommandait pour « calmer la toux », de même Dioscoride, pour clarifier la voix et adoucir l’« humeur ». Théophraste, au ivc siècle, la trouvait « efficace pour calmer ta toux et apaiser la soif ». Au Moyen Age, sainte Hildegarde la citait comme « rafraîchissante en cas de fièvre » et propre à soulager les « maux de cœur ».
A Paris, vers la fin du xviii’ siècle, la boisson qu’on appelait « coco » (parce qu’on avait l’habitude de la servir dans une moitié de noix de coco en guise de verre), et qui n’était autre que de la racine de réglisse séchée et réduite en poudre, eut une très grande vogue : on en vendait dans les cafés, sur les boulevards, dans les jardins publics.
La réglisse servait, avec l’orge et le chiendent, à préparer la tisane ordinaire des hôpitaux, sans indication particulière, dite « bonne à tout ».
Une recette à conserver précieusement pour s’en servir à tout propos.
N.B. : L’abus d’acide glycyrrhizinique expose à l’hypertension artérielle avec baisse du potassium sanguin, entraînant une diminution de la force musculaire et des modifications de l’électrocardiogramme. Chez l’alcoolique, peuvent survenir des troubles neuropsychiques.
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