Depuis des décennies, on nous a recommandé de suivre un régime pauvre en graisse.
D’après ce régime, 30% des calories doivent provenir des matières grasses.
Beaucoup d’études ont démontré que ce n’était pas un moyen efficace sur le long terme.
Les études les plus longues et les plus conséquentes ne démontrent que ce régime n’occasionne qu’une minuscule perte de poids, et n’a aucun effet sur les risques de maladies cardiovasculaires ou de cancer (1, 2, 3, 4, 5).
Cependant, beaucoup des partisans du régime à faible apport en graisse prétendent que ce régime ne convient pas, car il n’est pas assez faible en graisse.
De nombreux scientifiques et médecins ayant étudié ce régime affirment que le montant de calories provenant des matières grasses doit être de 10% afin d’obtenir des résultats.
Comme pour les régimes low-carb, la différence entre 30% et 10% peut être massive.
Cet article s’intéresse en détail à ces régimes ultra pauvres en graisse et leurs effets sur la santé;
Qu’est-ce qu’un régime « ultra » pauvre en graisse ?
Avec ce type de régime, 10% ou moins des calories proviennent des matières grasses. Ils sont généralement pauvres en protéines (10%) et très riches en glucides (80%).
Les régimes très faibles en graisse sont le plus souvent à base d’aliments végétaux. La consommation de produits animaux comme les œufs, la viande ou les produits laitiers est limitée (6).
Ils ont également tendance à limiter les aliments végétaux riches en graisse qui sont généralement bons pour la santé, comme l’huile d’olive, les fruits à coque et les avocats.
Cela peut s’avérer problématique, car les graisses ont plusieurs fonctions importantes dans le corps.
Elles sont une source majeure de calories, contribuent à renforcer la membrane des cellules et des hormones, et aident le corps à absorber certaines vitamines, comme les vitamines A, D, E et K.
De plus, la graisse rehausse le goût des aliments. Un régime très pauvre en graisse n’est pas un régime aussi plaisant que ceux qui en contiennent plus.
Cela étant dit, les études montrent que les régimes très pauvres en graisse peuvent avoir d’excellents bienfaits contre plusieurs maladies graves.
Conclusion : Seul 10% des calories proviennent des matières grasses dans un régime ultra pauvre en graisse, qui limite également la consommation de produits animaux et supprime les aliments végétaux riches en graisses comme les fruits à coque et les avocats.
Les recherches sur les régimes très pauvres en graisse ont début dans les années 1930
En 1939, un homme appelé Walter Kempner a développé un régime spécial, le « Régime riz », pour traiter les patients ayant une tension artérielle élevée et des maladies rénales (7).
Ce régime insipide, constant principalement de riz blanc, de fruit, de jus de fruit et de sucre de table raffiné, avait également des effets surprenants d’autres pathologies sérieuses.
Kempner était le précurseur des recherches sur les effets des régimes ultra pauvres en graisse sur la santé. Parmi les autres partisans célèbres de ces régimes, on trouve Roy Swank, Ancel Keys, Nathan Pritikin, John McDougall, Caldwell Esselstyn et Dean Ornish.
Conclusion : Dans les années 1930, Walter Kempner était le premier à faire des recherches et à documenter les bienfaits des régimes ultra pauvres en graisse. Beaucoup de chercheurs ont depuis continué ses travaux.
Effets sur la santé des régimes ultra pauvres en graisses
Ces régimes ont été étudiés en rapport avec de nombreuses maladies graves, comme les maladies cardiovasculaires, les diabètes, l’obésité et la sclérose en plaques.
Voici un résumé des résultats.
Maladies cardiovasculaires
Les études montrent que les régimes ultra pauvres en graisse peuvent améliorer plusieurs importants facteurs de risques de maladies cardiovasculaires.
- Tension artérielle élevée (8, 9, 10).
- Taux de cholestérol élevé (8, 10, 11, 12).
- Taux de protéine C réactive élevé, marqueur d’inflammation (8, 13).
Une étude effectuée avec 198 patients atteints de maladies cardiovasculaires a découvert des effets particulièrement étonnants. Sur les 177 patients ayant suivi le régime, seulement 1 a subi un événement cardiovasculaire (AVC) (14).
Cependant, 13 des 21 patients (62%) qui n’ont pas suivi le régime ont subi un événement cardiovasculaire.
Conclusion : Un régime ultra pauvre en graisse peut améliorer certains facteurs de risques de maladies cardiovasculaires, dont la tension artérielle élevée et le taux de cholestérol, ainsi que réduire les risques de subir un infarctus ou un AVC.
Diabète de type 2
Plusieurs études ont découvert que les régimes ultra pauvres en graisse peuvent apporter des bienfaits pour les patients atteints de diabète de type 2 (15, 16, 17, 18, 19).
Les diabétiques ont présenté des résultats très satisfaisant en suivant le « Régime riz ». Les résultats d’une étude montrent d’ailleurs que 63 des 100 patients ont eu des taux de glycémie à jeun réduits (20).
De plus, des 72 patients dépendant de l’insuline avant l’étude, 58% étaient en mesure de réduire ou d’interrompre complément leur traitement.
Une autre étude a découvert que suivre un régime ultra pauvre en graisse pouvait même être plus bénéfique pour les diabétiques ne dépendant pas encore de l’insuline (17).
Conclusion : Suivre un régime ultra pauvre en graisse peut apporter des bienfaits pour les patients atteints de diabète de type 2, surtout s’ils ne sont dépendent pas encore de l’insuline.
Obésité
Les personnes atteintes d’obésité peuvent également bénéficier d’un régime pauvre en graisse.
Kempner utilisait une variante du « Régime riz » pour traiter ses patients obèses et a obtenu des résultats surprenants.
Durant l’une de ses études, il a collecté des données provenant de 106 patients atteints d’obésité morbide et a découvert qu’ils avaient en moyenne perdu 63 kg (21).
Ce n’est pas ce à quoi on peut généralement s’attendre en suivant un régime riche en glucides raffinés.
Conclusion : Les personnes atteintes d’obésité peuvent également bénéficier d’un régime ultra pauvre en graisse. Une étude effectuée avec 106 personnes a présenté des pertes de poids impressionnantes.
Sclérose en plaques
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune qui affecte le cerveau, la colonne vertébrale et les nerfs optiques des yeux.
Les personnes atteintes de cette maladie peuvent bénéficier d’un régime ultra pauvre en graisse. En 1948, Roy Swank s’est mis à traiter la SEP avec un régime qu’il a baptisé Régime Swank.
Lors de son étude la plus célèbre, il a suivi 150 patients atteints de SEP pendant plus de 50 ans. Les résultats ont indiqué qu’un régime ultra pauvre en graisse ralentit la progression de la SEP (22, 23).
Après 34 ans, seuls 31% de ceux qui ont suivi ce régime ont décédé, contre 80% de ceux qui n’ont pas suivi ses recommandations (24).
Conclusion : Les résultats d’une étude effectuée avec des patients atteints de SEP ayant suivi un régime ultra pauvre en graisse ont vécu plus longtemps, par rapport à ceux n’ayant pas suivi les recommandations du régime.
Pourquoi ces régimes fonctionnent-ils ?
On ne sait pas encore exactement comment ni pourquoi ces régimes améliorent la santé.
Certains avancent que les effets de réduction de la tension artérielle n’a pas nécessairement de lien avec les régimes ultra pauvres en graisse. Le « Régime riz », par exemple, était très pauvre en sodium.
De plus, ce régime était très monotone et insipide, et ne procure que très peu de plaisir de manger. Cela a pu entraîné les participants à réduire involontairement leur apport en calories.
Consommer moins de calories a tendance à apporter des bienfaits majeurs pour la perte de poids et le métabolisme, que vous réduisiez les glucides ou la graisse.
Malgré le fait qu’ils soient riches en glucides, les régimes ultra pauvres en graisse peuvent également améliorer la sensibilité à l’insuline et la régulation de la glycémie chez certaines personnes.
Conclusion : On ne sait pas exactement pourquoi les régimes ultra pauvres en graisses apportent ces bienfaits. Cela peut être lié à la réduction drastique de l’apport en calories.
Les régimes ultra pauvres en graisses peuvent être efficaces chez certaines personnes
Ces régimes peuvent aider à traiter certaines maladies sérieuses, dont le diabète et les maladies cardiovasculaires.
Mais sur le long terme, suivre un régime très pauvre en graisse est extrêmement difficile. Cela réduit considérablement le plaisir de manger, et le régime n’est pas très varié.
Vous pouvez également être forcé de limiter votre consommation de certains aliments qui sont très bons pour la santé, comme la viande, les poissons gras, les oeufs, les fruits à coque, l’huile d’olive et les produits laitiers.
Donc même si ce régime présente des bienfaits pour certaines personnes atteintes de maladies sérieuses, il est peu probable qu’il devienne populaire.
Source et crédit photo :
http://themilitarydiet.org/category/diet-plans/ https://authoritynutrition.com https://fr.wikipedia.org